Des chercheurs, enseignants et docteurs dénoncent un népotisme dans le recrutement d’assistants, d’hospitalo-universitaires et d’attachés de recherche

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Ceci est une tribune d’un groupe d’enseignants, de chercheurs et de docteurs candidats sur des recrutements à la Fonction Publique. 

Le 23 Février 2022, le public burkinabè a été informé de l’ouverture de concours directs sur mesures nouvelles spéciales pour le recrutement de cent cinquante-cinq (155) Assistants, trente (30) Assistants Hospitalo-Universitaire et dix-huit (18) Attachés de Recherche pour le compte des Institutions Publiques d’Enseignement Supérieur et de Recherche, session de 2021.

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Pouvaient prendre part à ces dits concours, les candidats des deux (02) sexes, de nationalité burkinabè, âgés de dix-huit (18) ans au moins et cinquante (50) ans au plus au 31 décembre 2021, non atteint de surdité ou de bégaiement, titulaire d’un Doctorat/PhD à la date d’ouverture des concours et remplissant les conditions d’aptitudes physique et mentale exigées pour l’exercice de l’emploi postulé.

Le concours comportait deux phases à savoir une première phase d’instruction des dossiers de candidature qui s’est tenue du 04-14 Avril 2022  (70%) et une seconde d’entretien oral qui s’est tenu du 19 au 23 Avril 2022 (30%).

Comme prévue dans l’annonce, le 15 Avril 2022 une liste des candidats présélectionnés pour la seconde phase à savoir l’entretien oral a été publiée. Grande fut notre déception à la lecture et il y a de fortes raisons de penser que le recrutement sur mesures nouvelles spéciales d’assistants, d’hospitalo-universitaires et d’attachés de recherche pour le compte des institutions publiques d’enseignements supérieurs et de recherches au Burkina Faso, session 2021, est tout sauf un recrutement réalisé de façon objective, sur la base des compétences et du mérite.

Le népotisme dans le recrutement d’assistants, d’hospitalo-universitaires et d’attachés de recherche au Burkina Faso a toujours été décrié ces dernières années. Le dernier recrutement pour la session 2021 est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Des candidats avec un CV impressionnant, ayant publié dans des revues prestigieuses, obtenus des bourses ou prix d’excellences, des bourses d’études internationales, des financements de projets suite à des appels à compétition internationale, se sont vus recalés suite à l’examen des dossiers physiques sans savoir pourquoi.

Comment peut-on expliquer que des candidats présélectionnés les années précédentes sur la base de dossier physique et ajournés après l’entretien n’ont pas été présélectionnés cette année bien qu’ils aient eu de nouvelles expériences et beaucoup d’autres publications d’articles ? Dans les annonces, il n’y a aucune description des postes demandés, juste la discipline et la spécialité. Des candidats ayant postulé pour des postes de leurs disciplines et spécialités ont été désagréablement surpris de voir qu’à l’issue de la sélection sur dossier, il est déclaré « néant » pour leurs spécialités comme s’il n’y avait pas eu de candidatures pour ces spécialités.

Peut-être qu’après plus de huit années d’étude universitaire, des docteurs ne connaissent pas leur discipline et spécialité, ironie du sort. Sur quels critères éliminer des candidats sur la base du dossier physique dont la conformité des documents demandés a été vérifiée et confirmée lors de la réception des dossiers ?

Pourquoi ne pas rendre publiques les notes détaillées obtenues par chaque candidat qui lui ont valu le mérite d’être ajourné, présélectionné ou admis à un concours d’un tel niveau qui se veut aussi transparent que possible ?

Si les choses se passent dans la transparence et l’équité, on n’a pas besoin d’être dans le secret des dieux pour savoir comment son dossier a été examiné et pourquoi sa candidature a été retenue ou non.

Des  candidats, chercheurs et enseignants-chercheurs estiment que ce dernier recrutement ne s’est pas déroulé de façon objective et appellent le ministre de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche Scientifique et de l’Innovation, Pr Fréderic OUATTARA, et celui de la Fonction Publique, du Travail et de la Protection sociale, M. Bassolma BAZIE à installer une commission pour une contre-expertise pour revoir rapidement la façon dont le dernier recrutement a été organisé et rendre publics les critères de sélections et les notes de tous les candidats.

Une chose que des gens ignorent ou du moins négligent est que les candidats pour un post d’une discipline donnée se connaissent presque tous au sens large du terme. De plus, aujourd’hui avec le net, il est très facile de se renseigner sur le profil académique et les compétences d’un docteur.

Il est donc illusoire de penser qu’il est possible de recruter des candidats moins méritants de façon inaperçue. Quel avenir réservons-nous à nos universités et centres de recherche avec de tels recrutements des principaux acteurs ?

Si l’on veut vraiment lutter contre la corruption, la mal gouvernance et aller vers un développement durable dans ce pays, il faudrait commencer par des recrutements objectifs des agents de la fonction publique sur la base des compétences, la méritocratie et la probité.

Des individus ne peuvent pas à tout moment utiliser les institutions publiques qu’à leurs seuls intérêts au détriment des compétences et mérites.

Un groupe d’enseignants, de chercheurs et de docteurs candidats

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