Ici Au Faso : Zoom sur Yacouba Traoré, un spécialiste en lunetterie

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L’optique est un domaine en plein essor au pays des Hommes intègres. L’opticien est le technicien en lunetterie. Il travaille en complicité avec les ophtalmologues. C’est un domaine d’activité qui requiert un minimum de connaissances. Aussi, le travail semble-t-il minutieux à telle enseigne que la rigueur doit être de mise pour mener à bien la confection des verres.  Afin de bien s’approprier ce domaine d’activité, Yacouba Traoré, opticien depuis des lustres a levé un coin de voile sur ce métier qui porte souvent à confusion avec l’ophtalmologie. Il est opticien et propriétaire de la maison Mat Optique.

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Yacouba Traoré est dans le domaine de l’optique depuis 1987. Après l’obtention de son BAC, il explique avoir postulé pour une bourse soviétique afin d’y poursuivre ses études. Ne sachant au final vers quel domaine d’étude se spécialiser, vint à lui une opportunité. Le domaine de l’optique lui étant méconnu, par la force des choses ou encore le destin, un poste lui est proposé, il accepte et relève le défi avec brio.

« J’avoue que dès le départ je ne connaissais pas le métier. Quand j’ai eu mon BAC, j’avais postulé à une bourse soviétique sans pour autant savoir ce que j’allais étudier. C’est alors qu’on m’a proposé le métier d’optique à Ouagadougou. Puisqu’il y a un opticien qui venait de partir donc on a voulu recruter quelqu’un à Foot Optique et j’ai eu la chance d’être retenu à ce poste. Donc c’est là-bas j’ai commencé la formation depuis 1987 », a-t-il expliqué.

Une formation à l’IOTA

Dès lors, il commence sa formation d’opticien à foot optique qu’il qualifie de « première maison d’optique » à l’époque.  Pendant plus d’une dizaine d’années, Yacouba Traoré s’est donné corps et âme dans la formation d’un métier dont il ignorait tout à la base. Courant 2002, il explique avoir obtenu un stage d’approfondissement de connaissances au Mali à Bamako précisément à l’IOTA (Institut d’ophtalmologique tropicale d’Afrique).

Après un moment à l’IOTA, sa formation est sanctionnée d’une attestation. Et là, il regagne le bercail afin de poursuivre sa mission à foot optique. Suite à son retour, les choses, dit-il, ont commencé à prendre une tournure qui n’allait pas forcément être à sa faveur.

Alors, il décide de partir explorer d’autres cieux. Débute maintenant pour lui une deuxième expérience professionnelle. Il travaille  pour son propre compte en créant la maison d’optique Mat Optique en 2012.

« J’ai fait temps à l’IOTA et j’ai eu une attestation et quand je suis revenu à foot optique, pas que j’ai démissionné immédiatement, je suis resté mais entre-temps on parlait de restructuration moi j’ai réfléchi et j’ai trouvé que c’était bon pour moi.

J’avais déjà acquis un certain nombre de matériels donc j’ai décidé de déposer ma démission et puis partir. C’est comme ça depuis ce temps-là, précisément en 2012 que je travaille pour moi-même», a-t-il renseigné.

Un centre de formation à Bobo-Dioulasso

Pour ce qui est du métier d’opticien, Yacouba Traoré souligne que ceux qui voudraient s’y essayer doivent se former. Il a laissé entendre que la formation peut aller de 3 ans à 6 ans. Un centre de formation est basé pour l’occasion à Bobo-Dioulasso pour accompagner les apprenants.

« C’est un métier qui est bien mais seulement il faut reconnaitre que c’est carrément le domaine de la santé. Ce n’est pas donné à n’importe qui de se lever comme ça et puis embrasser la carrière d’optique. Il faut de la formation, en tout cas, une formation rigoureuse en la matière parce que moi j’avais déjà fait 13 ans à foot optique dans l’apprentissage.  

Et après l’attestation, j’avais le feu vert pour travailler à mon compte. Donc depuis là c’est dans ça je suis et ce n’est pas mal. Le métier d’opticien requiert une formation de 3 à 6 ans pour certains. Pour ceux qui ont eu la chance d’aller à l’extérieur en Allemagne ou en France c’est 3 à 4 ans là-bas pour être ingénieur en optique. Au Burkina ici on a créé une école à Bobo à savoir l’école Guimbi Ouattara », nous a-t-il appris.

Différence entre optique et ophtalmologie

L’optique et l’ophtalmologie sont des domaines d’activités qui sont sujets à des confusions. Il est vrai que les deux domaines relèvent de la santé mais il n’y a pas d’amalgame à faire.

Selon le spécialiste, l’optique c’est carrément dans le domaine des verres correcteurs et un opticien c’est celui-là même qui a fait des études en optique. C’est-à-dire tout ce qui concerne l’optique. En somme, l’opticien c’est le technicien attitré des verres correcteurs.

Yacouba Traoré, opticien
Yacouba Traoré, opticien

Tandis que l’ophtalmologue, c’est le docteur qui a la charge de consulter un patient, regarder ses yeux, lui proposer des produits pour soigner les mots d’yeux et également faire l’ordonnance des verres correcteurs. L’ophtalmologue ne fait pas normalement les verres correcteurs. Son travail se limite juste à  la consultation.

Cependant, il spécifie qu’avec de l’expérience, l’opticien peux avoir une certaine connaissance dans le domaine de l’ophtalmologie. Mais quand tu n’as pas les compétences appropriées, c’est dangereux de faire des prescriptions. Alors, il conseille que le patient aille en consultation afin d’apporter une ordonnance en bonne et due forme.

L’opticien est le technicien des lunettes. Et c’est un métier assez complexe. Alors Yacouba Traoré avoue travailler uniquement qu’avec les ordonnances. Dans la mise en œuvre de son activité, il assure que quand un patient envoie une ordonnance, il étudie d’abord la faisabilité de la chose, avant de lui faire essayer les montures. A la suite, si la monture convient à la personne commence alors le travail proprement dit.

« J’ai la machine, je peux tracer comme il faut dans les règles de l’art. Il y a pas mal de type de verre. Il y a les verres sphériques, il y a des verres cylindriques. Dès que tu prends, il faut automatiquement les passer dans l’appareil le fronton pour trouver les angles et maintenant tu procèdes au découpage. J’ai également la machine pour découper dès que je finis, j’appelle le patient qui vient essayer pour voir si c’est ok ou s’il y a des réajustements à faire et je le fais », a-t-il détaillé.

Disponibilité de la matière première

Dans le domaine de la confection et de la réparation de lunettes, cela requiert de la matière première. A écouter Yacouba Traoré, au Burkina Faso, la matière première est à la fois accessible et inaccessible. En effet, dit-il, les petites corrections sont disponibles et cela leur permet de commander pour garder en cas de besoin.

« Nous, opticiens, on peut par exemple commander des petites corrections qu’on dépose par devers nous. C’est-à-dire les corrections qui sortent rapidement. Donc, nous on stocke ça un peu pour ne pas chaque fois vouloir aller acheter ça. Dans ce cas, on prend directement sur le stock pour faire le travail », a réagi Yacouba Traoré.

Une des machine intervenant dans la confection des lunettes
Une des machine intervenant dans la confection des lunettes

Concernant l’inaccessibilité de la matière première, Yacouba Traoré  indique que souvent il y a des ordonnances qui sont assez compliquées et le fournisseur ne possède pas le produit sur place.

Dans ce cas, le fournisseur qui a en sa possession  des machines appropriées assure la confection des matières premières problématiques. Dans ce contexte, il ajoute que le bémol est le temps d’attente avant de recevoir la commande qui peut aller jusqu’à deux semaines.

Quelques conseils sur l’utilisation anarchique des verres

En tant qu’opticien, il déconseille les uns et les autres à ne pas se procurer des verres avec les revendeurs ambulants. « C’est vrai qu’il y a des verres simples, des verres neutres que tu peux utiliser pour se protéger du soleil et de la poussière. Le bon réflexe lorsque tu prends une paire de lunettes pour porter, avant de porter il faut songer à savoir réellement est ce que ce que je porte là ce ne sont pas des correcteurs », a-t-il clarifié.

Et de renchérir que souvent il y a des vendeurs ambulants qui vendent des verres qui sont corrigés sans le savoir. Lorsque tu prends ces genres de lunette, il faut prendre conseil avec un opticien.

Réagissant sur l’usage de Photo gray, Yacouba Traoré notifie que son usage est très bien et c’est conseillé. Car, dit-il, à l’ombre, ce sont des verres clairs et quand le soleil commence à monter jusqu’à 16h ça s’assombrit. En plus, elles  protègent contre les rayons UV et les fortes lumières la nuit car ça réfléchit beaucoup. C’est conseillé quand tu utilises un ordinateur. Et elles peuvent être prescrites même sans problème de vision.

Echantillon de lunette destiné à la vente
Échantillon de lunette destiné à la vente

Par ailleurs, pour les utilisateurs de lunettes, il spécifie que c’est un système compensateur de l’œil. Alors il insiste que du moment où on détecte un problème au niveau des yeux, l’ophtalmologue  sait ce qui convient et l’idéal serait de suivre les instructions à la lettre.

Sans carnet d’adresse, pas de client!

Comme tout métier, il existe des difficultés et le domaine de l’optique n’est pas en reste. De l’avis de Yacouba Traoré, il est difficile de se faire un nom dans ledit domaine. Pour vraiment sortir la tête de l’eau, il faut travailler soit avec les maisons d’assurances, soit avec les cliniques. Selon lui, cette situation pénalise ceux qui n’ont pas un carnet d’adresse bien fourni. Une occasion pour lui d’exprimer son mécontentement.

« Les difficultés sont nombreuses. Mais dans mon cas, c’est de ne pas être à mesure de traiter avec toutes les assurances dans ce pays. Il y a pas mal d’assurances mais aujourd’hui, la grande difficulté pour intégrer un réseau d’assurance c’est la croix et la bannière. Comme je l’ai dit, ceux qui ont la chance de trouver des connaissances dans les circuits ça marche bien pour eux. Mais ceux-là même qui n’ont pas de contact avec les assurances, là vraiment ce n’est pas facile pour eux.

 Alors que je suis un professionnel, je suis dans le domaine depuis des années et je sais que je fais du bon travail parce que depuis que je fais les lunettes pour les agents de la SONABEL, il n’y a pas encore quelqu’un qui s’est plaint par rapport à ces lunettes.

C’est le véritable problème que nous avons. Nous n’arrivons pas à travailler aisément avec les assurances. Moi je trouve ça vraiment pas normal et pas du tout facile. Parce qu’on est tous là, on fait le travail, on paie les impôts et on a le droit de proposer nos services un peu partout dans la ville de Ouagadougou », s’est-il offusqué.

La ligue des opticiens

Cependant, il félicite et encourage les structures comme la SONABEL qui laissent libre cours à leurs agents, à l’issue de leur visite médicale de choisir l’opticien qu’ils veulent sans passer par les rouages des assurances. 

Malgré toutes ces difficultés, Yacouba Traoré notifie que son domaine d’activité est régi par l’ordre des opticiens mais aussi une association d’opticiens. Pour l’heure, il signale qu’ils sont en train de travailler dans le but de faire une fusion unique à Ouagadougou afin de s’unir pour un épanouissement de leur secteur.

Yacouba Traoré est non seulement opticien, mais il répare aussi les verres, les cadres, les montures… aussi il est dans la vente de tout ce qui est en rapport avec les lunettes.

Aminata Catherine SANOU                                                               

Burkina 24

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