Les 100 jours de gouvernance du Président Damiba passés à la loupe
Les 100 premiers jours du Lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba en tant que président du Faso ont fait l’objet du dialogue démocratique organisé par le consortium Centre pour la gouvernance démocratique (CGD), Diakonia, National democratic institute (NDI) et PAX, ce mardi 25 mai 2022 à Ouagadougou.
Cet énième dialogue démocratique du consortium Centre pour la gouvernance démocratique (CGD), Diakonia, National democratic institute (NDI) et PAX s’est attelé à l’« évaluation des 100 premiers jours du président DAMIBA ».
Pour l’occasion, trois experts dans leurs domaines ont été invités à développer le thème central au travers de sous-thèmes spécifiques à des domaines : Élie Kaboré, journaliste à l’Economiste du Faso ; Pr Augustin Loada, enseignant-chercheur et Alissi Ouédraogo, capitaine de Police à la retraite.
Intervenu sur « La gouvernance économique du régime de transition 100 jours après ? », Élie Kaboré, journaliste à l’Economiste du Faso, a rappelé que la transition a défini des valeurs à travers la charte des valeurs et la charte de la transition ». Il a cependant relevé « un grand décalage entre les faits et ces valeurs ».
Ainsi, en ce qui concerne la lutte contre la corruption, il a indiqué que « le choix de certains responsables laisse à désirer » et a noté « des tentatives de remise en cause et de couverture de malversations, la non-application de l’appel à candidature pour le recrutement des DG (Directeurs généraux, ndlr) ».
Il a également soutenu que « la transition doit être une opportunité pour booster le traitement des dossiers de crimes économiques en instance », ce, en alertant, « le signal fort se fait attendre sur le terrain de la gouvernance économique ».
Gouvernance politique et administrative
Pr Augustin Loada, enseignant-chercheur, à qui est revenu la charge d’exposer sur « la gouvernance politique et administrative du régime de transition, 100 jours après ? », a d’emblée soutenu qu’« il s’agit d’un exercice impossible à réaliser de manière objective ».
« C’est impossible à réaliser parce que quand on parle d’évaluation, cela suppose qu’il y a des paradigmes dans lesquels on se situe. Parler d’évaluation, c’est parler d’abord d’une perspective positiviste où il s’agit de comparer les effets de décision ou de non décision pris par un gouvernement avec les effets de décision ou de non décision pris par un gouvernement témoin dont les membres seraient sélectionnés de manière aléatoire », s’est-il justifié.
Il a toutefois tenté cette évaluation sur la base d’approches positiviste et constructiviste en faisant l’interprétation sans porter de jugements de valeur et en se situant dans une démarche critique.
« Est-ce qu’on peut imputer à la junte ou à son action l’état actuel de la gouvernance politique et administrative qui prévaut dans notre pays ? Non ! Parce que les problèmes de gouvernance actuelle peuvent être en partie le résultat de turpitudes du régime déchu.
On peut même se demander si la restauration en cours au Burkina n’a pas commencé avec le régime antérieur ? Oui ! Les problèmes de gouvernance actuelle sont aussi imputables au pouvoir actuel parce qu’il a les moyens de résoudre ces problèmes », s’est-il alors questionné, réitérant que « pour toutes ces raisons, c’est difficile d’évaluer de manière objective un programme politico-administratif qui a à peine commencé à être mis en œuvre ».
Cependant, il a fait savoir la possibilité de procéder à cette évaluation, sous l’angle journalistique. « Il est possible de passer à la loupe les 100 premiers jours. Ça, c’est un exercice journalistique. J’ai cherché à comprendre d’où vient cette obsession des 100 jours. Il semble que cela date du président Roosevelt », a-t-il laissé entendre.
Gouvernance sécuritaire
Le capitaine de Police à la retraite, Alissi Ouédraogo, qui a développé « la gouvernance sécuritaire, 100 jours après ? », a noté des victoires engrangées du côté de l’ensemble des Forces de défense et de sécurité (FDS) et des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP).
Il a également soutenu que ces victoires n’en cachaient pas des pertes considérables et la perte d’autres territoires. D’où « la massification des effectifs des FDS par une volonté ferme de les engager ensemble sur le théâtre des opérations en travaillant à une cohésion véritable entre elles ; l’augmentation de la puissance de feu des FDS, etc. », a-t-il entre autres préconisé.
Dr Thomas Ouédraogo, directeur exécutif du CGD, a rappelé le contexte de ce dialogue. « C’est d’engager un dialogue démocratique autour des acquis et des insuffisances de la gouvernance du nouveau régime depuis les 100 derniers jours.
C’est une évaluation à défaut. C’est globalement un bilan que nous avons entendu faire avec l’ensemble de ces panélistes pour voir dans quelle mesure on peut apprécier les forces et les insuffisances de la gouvernance depuis ces 100 jours en vue de déboucher sur des recommandations pour permettre d’asseoir la tranquillité de plus d’un Burkina menacée », a-t-il déclaré.
Tambi Serge Pacôme ZONGO
Burkina 24
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