« L’orpaillage permet à plus de deux millions de Burkinabè de vivre dignement » (Bertin Dabiré)
Au regard de l’insécurité qui ne cesse de galoper d’un site minier à un autre, l’Agence d’Encadrement des Exploitations Minières Artisanales et Semi-mécanisées (ANNEMAS), en relation avec le département des mines et carrières organise des cadres de concertations régionales en vue d’échanger avec les acteurs du secteur de l’artisanat minier. C’est la région du centre nord, qui était à l’honneur ce vendredi 17 juin 2022.
L’exploitation artisanale de l’or encore appelée orpaillage a connu un essor ces derniers décennies avec une explosion du nombre de sites et d’artisans miniers. Cela est dû à la démographie galopante, le chômage, la baisse des rendements agricoles, et bien d’autres. Si la majeure partie de l’économie du Burkina Faso repose sur cette activité, force est de constater que ses aspects négatifs tendent à la noyer, car aujourd’hui, les sites miniers sont un véritable nid de banditisme et d’autres tares de la société.
En fermeture temporaire pour cause de saison pluvieuse, l’Agence Nationale d’Encadrement des Exploitations Minières Artisanales et Semi-mécanisées (ANEEMAS), a jugé opportun d’organiser des séances d’échanges avec les acteurs miniers, histoire de leur présenter des difficultés du secteur, mais aussi des défis du moment.
« Comme vous le savez, aujourd’hui nous avons un certain nombre de défiés liés à la sécurité. Nous avons aussi des défis liés à la cohabitation pacifique entre orpailleurs et sociétés industrielles. Nous avons également des défis liés à l’organisation et à l’encadrement même dans le sous-secteur.
Donc, nous avons jugé nécessaire de pouvoir nous concerter pour parler entre nous, franchement, pour remettre sur la table toutes les difficultés pour également esquisser des solutions qui vont nous permettre de réorganiser et faire une bonne relance de nos activités après la période de fermeture de nos sites, pour la raison de la saison pluvieuse qui vient de démarrer », informe Jacob Ouédraogo, directeur général de l’ANEEMAS.
« La nature même de l’activité est propice au terrorisme »
Plusieurs personnes insinuent que l’orpaillage nourrit le terrorisme. Le commandant de la Gendarmerie Philippe Dindané, va donc se pencher sur cette question. Pour sa part, il a soutenu que la probabilité qu’il y ait des terroristes sur les sites miniers artisanaux n’est pas à négliger.
« Nous ne disons pas que sur les sites miniers artisanaux, nous avons des terroristes là-bas, mais nous disons que la probabilité qu’il y ait des terroristes sur les sites miniers artisanaux, cette probabilité est là. Et pourquoi ? C’est la nature de l’activité même.
Aujourd’hui, je ne vais pas dire qu’il n’y a pas des terroristes au marché de Kaya. Je ne peux pas dire qu’il n’y a pas de terroristes au marché de Ouagadougou. Pourquoi ? C’est la nature de l’activité parce que le marché de Kaya ou de Ouagadougou à une certaine heure va se fermer, donc si tu es terroriste et tu es là-bas, il faut que tu cherches un coin pour aller dormir.
Donc là où tu vas vouloir aller, les gens vont dire, il y a un gars qui est là dans notre quartier qui se balade depuis longtemps mais on ne comprend pas. L’information peut déjà parvenir aux forces de défense et de sécurité, et on peut chercher à savoir c’est qui qui est là et qui n’a pas de maison.
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Mais, sur un site minier, d’abord c’est accessible à tout le monde. Il arrive, il travaille. Mais malheureusement sur les sites miniers, il n’y a pas qu’on descend à cette heure, il n’y a pas qu’on monte à cette heure, c’est 24h sur 24.
Donc, quelqu’un qui vient là-bas qui tourne, qui part chercher une hutte qui dort, qui cherche la boue qui se badigeonne, il dit qu’il vient d’un trou est-ce que vous pouvez savoir ? Donc la nature même de l’activité est propice au terrorisme », révèle-t-il.
« L’orpaillage permet à plus de 2 millions de Burkinabè de vivre dignement »
De l’autre côté, des langues prétendent que pour des raisons de sécurité, les sites d’orpaillage seront fermés. Le directeur de Cabinet du ministre des mines et des carrières, Bertin Dabiré, rassure à cet effet.
« L’orpaillage apporte beaucoup à l’économie nationale, même si pour l’instant, le manque d’organisation fait qu’on n’arrive pas à capter suffisamment le revenu lié à l’exploitation artisanale. Ce qui est intéressant, est que l’orpaillage permet à plus de 2 millions de Burkinabè de vivre dignement, et pour cela, nous ne pouvons pas penser à arrêter l’orpaillage, mais les encadrer pour que tout se passe dans les conditions normales ».
Sié Frédéric KAMBOU
Burkina 24
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