Prison ou pitié pour Blaise Compaoré : La complexité du moment !

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Alors qu’ils devaient être six autour de la table ronde de Kossyam où l’actuel locataire avait convié ce vendredi 8 juillet 2022 tous ses prédécesseurs encore vivants, ils ont été finalement trois à parlementer : Paul-Henri Sandaogo Damiba, Jean-Baptiste Ouédraogo et Blaise Compaoré qui retrouve les lieux huit ans après les avoir quittés précipitamment un certain 31 octobre 2014. 

Officiellement, Michel Kafando avait des soucis de santé, Yacouba Isaac Zida, réfugié au Canada depuis 2016, n’a pas pu rentrer au pays pour des raisons administratives et Roch Marc Christian Kaboré a été empêché par un groupe de manifestants qui ont fait le blocus à son domicile pour l’empêcher de participer à ce conclave que d’aucuns considèrent d’ailleurs comme un « échec ».

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Le grand « djandjoba » de la réconciliation qu’a voulue Paul-Henri Sandaogo Damiba a ainsi viré au bal des « copains », puisque jusqu’à preuve du contraire, les trois participants ne nourrissent pas particulièrement de ressentis les uns envers les autres, au point de les réconcilier.

En cela, l’absence de Kaboré, de Kafando et de Zida a édulcoré le beau tableau qu’avait rêvé Damiba et qui lui aurait permis de se targuer d’avoir réussi là où son prédécesseur direct avait échoué.

Cette vague de sympathie, de compassion, voire de pitié

Et au lieu d’unir les Burkinabè, « sa rencontre » qui, manifestement, n’a pas été bien ficelée aura contribué à jeter une ligne de fracture entre ses compatriotes, même s’il faut avouer qu’ils sont nombreux à être indifférents face à ces débats de personnes qui n’ont pas faim ou qui n’ont pas été obligées d’abandonner leurs logis pour fuir les groupes terroristes…

Presque tous les points de divergences se concentrent autour de Blaise Compaoré. « L’enfant terrible de Ziniaré », exilé en Côte d’Ivoire depuis sa chute en 2014, est sous le coup d’une condamnation à perpétuité dans l’affaire Thomas Sankara. De nombreuses voix se sont exprimées pour qu’il soit conduit directement de la Base aérienne d’où il a atterri le 7 juillet à la Maison d’arrêt et de correction des armées (MACA).

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Même si le président Damiba avait assuré que cette rencontre ne consacrait pas l’impunité au sommet, on l’imaginait mal alpaguer et envoyer derrière les barreaux son illustre invité, lequel est d’ailleurs pouponné par la Présidence ivoirienne.

Mais paradoxalement, cette visite de Blaise Compaoré au pays aura permis à l’exilé de récolter une vague de sympathie, pour ne pas dire de compassion, voire de pitié… C’est la complexité du moment. Certains parmi les partisans de l’application stricte de la justice ont, en effet, revu quelque peu leur position à la vue de celui qu’ils rêvaient, il y a peu, de pendre à un croc de boucher.

Le brusque syndrome de Stockholm

A 71 ans,  le « beau Blaise » a perdu de son charme et de son charisme. Il est apparu affaibli, le regard hagard, les gestes hésitants, surtout lors de la lecture de la déclaration qui a sanctionné la rencontre de  haut niveau.

Certes, ceux qui avaient eu le privilège de le rencontrer décrivaient la santé chancelante de l’ex-homme fort du pays. Mais là, les Burkinabè n’ont plus eu de doute sur sa condition physique. Son état mental est même remis en cause par certains.

Même sans avis médical, ils sont nombreux à penser que celui qui a pris la perpète dans l’affaire Thomas Sankara ne pourrait pas supporter un seul instant la rigueur de la prison. Ce syndrome de Stockholm, qui semble frapper certains, conforte pour certains l’idée que Blaise Compaoré ne passera jamais par la case prison. En tout cas, pas celle d’un prisonnier lambda.

Reste à savoir si « Jubal » passera ses vieux jours en exil ou auprès des siens à Ziniaré. Mais que feront les familles des victimes ? Finalement, le « Blaiso » demandera-t-il pardon ? Les familles des victimes accepteront-elles pardonner ? Doit-on faire fi des décisions de justice ?… Tout ça, c’est la suite du processus de réconciliation nationale à la Damiba qui le dira !

La Rédaction

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