« Ma carte d’identité n’a pas de valeur en tant que Burkinabè. Je n’ai pas d’identité » (Mamadou Abdoul Kader Traoré)
Les membres et sympathisants de la Coalition Jeunesse Réconciliation et Paix (COA-JRP) ont exposé leur ressenti sur le processus de réconciliation nationale engagé par le président du Faso. C’était par voie de presse ce samedi 16 juillet 2022 à Ouagadougou.
De mémoire, le 8 juillet 2022, le Président de la transition Paul-Henri Sandaogo Damiba avait convié ses devanciers autour de la table de la réconciliation nationale. Sur 5 invités, trois ont brillé de par leur absence. Il s’est agi de Michel Kafando, Yacouba Isaac Zida et Roch Marc Christian Kaboré.
Et c’est l’absence du dernier qui a fait couler beaucoup d’encre et de salive. Pour les membres de la Coalition Jeunesse Réconciliation et Paix (COA-JRP), la pilule est difficile à passer. En effet, ils disent n’avoir pas compris le refus de l’ancien président Roch Marc Christian Kaboré à participer à cette rencontre fixant les bases de la réconciliation nationale.
Sur 274.200 km2, le pays a perdu 153.552 km2
D’autant plus, indiquent-ils, que la dégradation de la situation sécuritaire résulte de sa gouvernance. Car celui-ci n’a ni protégé le territoire, ni ses citoyens à en croire leurs propos. « Il est important de rappeler que notre territoire, à savoir les 274.200km2, a été remis au Président Roch Marc Christian Kaboré après les élections de 2015. Après six ans de mandat sous sa gouvernance, le pays a perdu 153.552 km2 soit une perte à hauteur de 56% », a notifié Mamadou Abdoul Kader Traoré, porte-parole de la COA-JRP.
Pour Mamadou Abdoul Kader Traoré, le « refus » de l’ancien président Roch Marc Christian Kaboré à prendre part au processus de réconciliation nationale est révoltant et belliqueux. « Si lui, il était un digne chef d’État, il n’allait pas s’empêcher de prendre et de saisir cette opportunité parce que la réconciliation nationale aujourd’hui au Burkina Faso arrange Roch et son régime plus que quiconque », s’est-il offusqué.
Et d’ajouter que pour arriver à bout du terrorisme, il faut une réunification qui passe d’abord par la réconciliation nationale sincère. « Il est impossible pour le Burkina Faso de se développer, d’aller de l’avant en étant divisé… Pour combattre le terrorisme, il faut que toutes les synergies d’actions soient faites pour pouvoir s’unir et combattre le fléau terroriste au Burkina Faso », a soutenu Mamadou Abdoul Kader Traoré.
Je n’ai pas d’identité
A la question de savoir la place qu’occupe la justice dans cette question de réconciliation nationale défendue par les membres de la COA-JRP, son porte-parole a indiqué que la réconciliation vient d’abord, et la justice après.
« Ma carte d’identité n’a pas de valeur en tant que Burkinabè. Je n’ai pas d’identité. Je recherche une identité. Je recherche à reconquérir les 56% du territoire national hors de contrôle du Burkina Faso. Et il y a toute forme de justice.
Beaucoup de formes de justice ont été proposées en son temps par la CODEL et l’Appel de Manéga. Des politiciens du MPP sont sortis dire que ce n’est pas à l’Appel de Manéga et à la société civile de réconcilier les Burkinabè. Que c’est à Roch Marc Christian Kaboré de prendre ses engagements… La justice classique est encore beaucoup plus longue et elle n’est pas réparatrice. Donc la question de la justice n’est pas à discuter aujourd’hui, il s’agit de la survie de la nation », a-t-il indiqué.
En somme, la Coalition Jeunesse Réconciliation et Paix invite l’ancien président Roch Kaboré à ne pas rester en marge de la réconciliation. Pour cela, selon la coalition, il faudrait qu’il appelle ses militants au sens du patriotisme.
Aminata Catherine SANOU
Burkina 24
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