« Certains te félicitent, d’autres te critiquent » (Safoura Compaoré, vice-championne ouest africaine de Bodybuilding)
Quelques semaines passées, ses images alimentaient les réseaux sociaux. Pour certains, c’était agréable, et pour d’autres, c’était des sujets de moquerie, car ce serait la première fois, pour ces derniers, de voir une jeune fille s’exposer avec des muscles bien bâtis, avec autant de sourire aux lèvres. Bodybuilding oblige ! Cette image n’est rien d’autre que celle de Safoura Compaoré, qui s’est illustrée de la plus belle des manières au championnat Ouest Africain Bodybuilding féminin, au Ghana, à Accra. Médaillée d’argent fut-elle lors de ce grand tournoi. Depuis lors, elle est sous les projecteurs, dans son pays natal tout comme en Afrique. Depuis son retour, au bercail, elle ne passe pas inaperçue, elle inspire plus d’un, et figurez-vous, même que la gente féminine n’est pas en reste. Entre les plateaux télé et les salles de sport, Safoura Compaoré y passe ses journées. Du haut de ses 1metres 70 pour un poids de 78 kilos, la vice-championne en bodybuilding féminin en Afrique de l’Ouest est sans doute la star du moment. Dans une interview accordée à Burkina 24, Safoura Compaoré, nous parle de son amour inconditionnel pour le sport et sa reconversion au Bodybuilding…
Qui est Safoura Compaoré ?
Je suis coach sportive de fitness au Gautier Gym à Ouaga 2000. Je suis la vice-championne de l’Afrique de l’ouest de bodybuilding féminin.
Qu’est-ce-que le Bodybuilding ?
Tout d’abord, le bodybuilding c’est un sport pour mieux dessiner son corps, pour mieux renforcer ses muscles.
Pourquoi avoir choisi de faire du Bodybuilding ?
Comme je l’ai dit je suis coach sportive, donc grâce à un ami, un frère qui est devenu mon coach qui se surnomme petit piment. Quand je le vois s’entrainer à la musculation, je lui ai demandé pourquoi pas moi en tant que femme, je peux le faire aussi.
Le sport, le coté musculation n’est pas destiné qu’aux hommes, nous les femmes, on peut le faire aussi. Comme je l’ai dit, le bodybuilding c’est un sport qui permet déjà de dessiner le corps, ca permet de se tenir en forme en vrai.
Vous avez été vice-championne, au championnat Ouest Africain à Accra, Parlez-nous de ce championnat.
Le championnat s’est bien passé au Ghana, ce n’était pas vraiment facile mais on a pu surmonter, ça s’est bien déroulé. C’est la première fois que l’on voit, surtout au Burkina ici une femme qui a pu participer à cette compétition. Il y a certains vraiment, quand ils te voient, ils te félicitent, et il y a les autres aussi qui te critiquent.
Dans la vie, les critiques ne manquent pas. Déjà, des gens, tu leur dis que tu vas en salle de sport, ils te disent celle-là elle parle de quoi, les salles de sport sont pour ceux qui n’ont rien à faire, c’est décevant.
Tout d’abord, le sport c’est le bien-être, c’est la santé, donc quel que soit ton emploi du temps, on devrait avoir un programme de sport même si c’est que pour 20, 30 ou 45 minutes, c’est déjà bien.
Comment avez-vous eu vent de cette compétition ?
C’est grâce à mon frère petit piment, c’est un coach et aussi un collègue, il est dans le domaine. Il a essayé de m’aider, c’est grâce à lui que je suis allée au Ghana pour cette compétition. Et quand je suis arrivée au Ghana, ça m’a étonné, qu’ils y avaient des femmes aussi qui y participaient.
Vous êtes médaillée d’argent, que représente cela pour vous ?
En toute franchise, je ne m’attendais pas à cela. Parce que c’est la première compétition à laquelle j’ai participé et j’ai été surprise d’avoir eu cette médaille d’argent. C’est surprenant.
Je suis très contente. Aussi très contente pour le travail de mon coach, parce que je peux dire que c’est grâce à lui, parce qu’il m’a vraiment motivée à aller de l’avant. Pour ma première compétition, j’ai eu une médaille d’argent, c’est quelque chose que l’on ne peut pas expliquer. C’est un honneur comme je dis toujours, j’ai senti une forte émotion.
Dès votre retour, ils étaient nombreux à vous réserver un accueil chaleureux. Alors dites-nous comment vous avez trouvé cela ?
Notre accueil ça s’est bien passé, on nous a accueillis bien ; on était contents, et fiers de notre pays. Dès notre arrivée, on est partis voir sa Majesté le Moogo Naaba, il nous a donné sa bénédiction et on le remercie vraiment, parce qu’il n’y a rien de telle que la bénédiction de ses arrières parents. Ensuite, on a été reçus par le ministre des sports, on le remercie aussi, et le directeur général des sports.
On devine que vous ne comptez pas vous arrêter là, alors quelle sera la suite, pour vous?
Bientôt il y a une compétition au Bénin, le 29 septembre. Il se pourrait qu’on soit des invités ou qu’on compétisse. On est en train de se préparer pour le Nigéria aussi.
Et comment vous vous préparez pour ces compétitions à venir ?
Pour le bodybuilding, si tu veux te préparer pour une compétition, il y a une période où tu dois prendre de la masse musculaire et un temps pour chercher cette masse musculaire. C’est cela qui permet la visibilité des muscles. Il y a plusieurs exercices pour le renforcement musculaire. Pour le bodybuilding, il te faut obligatoirement un coach. Malgré que je sois coach, j’ai besoin d’un coach qui va mieux m’aider.
Est-ce que le métier de bodybuilding nourrit son homme ?
Oui c’est un métier qui nourrit bien son homme. Parce qu’au Burkina ici, pour le moment, on est en train de mettre en place une fédération et je peux dire que grâce à cela, si on a pu installer, on pourra dire que ça sera un métier qui pourra mieux nourrir son homme.
Comme je dis que je suis coach, donc je peux dire coté bodybuilding, c’est le même métier que je fais, donc oui ça me nourrit.
Pensez-vous que les gens s’intéressent au bodybuilding ?
Moi depuis que je suis venue, je vois mes sœurs, mes amis, tout le monde veut faire du sport. Bientôt, on va faire un type de championnat à Ouagadougou. Et pour ça, on commence déjà à les préparer, à les entrainer.
Comme on a eu à participer à cette compétition, on a eu à nous donner des cartes qui nous permettent d’aller à l’international pour compétir. On est en train de voir avec le ministère des sports pour nous aider à mieux avancer.
Safoura est-elle mariée ?
Non ! Pour le moment, je ne suis pas mariée mais je fréquente quelqu’un.
Quel est le regard de l’homme de Safoura sur sa vie sportive ?
Il me motive même à aller de l’avant, à aller dans la salle de gym. Il est dans le domaine des sports, malgré ses occupations, il a le temps d’aller en salle de gym sans crainte.
Et si par hasard celui-ci vous demande de mettre un terme à vos activités sportives ?
Non, il ne peut pas me dire d’arrêter de faire cela parce qu’il me motive à aller à la salle même quand je n’en ai pas envie, il connait déjà la valeur du sport, il sait que le sport c’est le bien-être.
Quel est votre message à l’endroit des femmes qui veulent faire du bodybuilding comme vous ?
Le sport c’est le bien-être, c’est la santé. Que ce soit le bodybuilding ou autres, j’encourage mes sœurs, mères à faire du sport. Et pour ceux ou celles qui veulent faire du bodybuilding, nous sommes prêts.
Comme je l’ai dit je suis coach de fitness et il y a mon coach aussi qui est là, que vous soyez hommes ou femmes, venez on va travailler ensemble. On est situé à Gautier gym fit à Ouaga 2000, à côté de l’ambassade des Etats-Unis.
Votre mot de fin ?
Je remercie beaucoup toutes ces personnes qui me soutiennent depuis le début. Surtout mon coach, qui ne cesse de me motiver et m’encourager à aller de l’avant. C’est grâce à lui que je suis connue aujourd’hui, quand je passe, on me salue de partout, ça fait vraiment plaisir. Les autorités aussi je les remercie car ils m’ont réservé un chaleureux accueil. Merci à tous !
Interview réalisée par Sié Frédéric KAMBOU
Burkina 24
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