Terrorisme au Burkina : Plus 10 000 morts militaires comme civils

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En marge de la journée internationale du souvenir en hommage aux victimes du terrorisme, le président du Faso, Paul-Henri Sandaogo Damiba, et des membres des familles des victimes ont rendu hommage aux victimes du terrorisme au Burkina Faso, ce jeudi 1er septembre 2022 à Ouagadougou. « La prise en charge des victimes du terrorisme : un droit pour les victimes et un devoir pour l’État et les communautés », c’est au tour de ce thème que cette journée a été commémorée au Burkina Faso.

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Instituée en 2017 par l’ONU, la journée internationale du souvenir en hommage aux victimes du terrorisme est commémorée le 21 août de chaque année. Cette journée vise à honorer et à soutenir les victimes et les survivants du terrorisme ainsi qu’à promouvoir et à protéger le plein exercice de leurs droits humains et de leurs libertés fondamentales.

Et depuis plus de 7 ans que le Burkina Faso fait face au terrorisme, des victimes se comptent par milliers, selon le ministre en charge de la justice, Me Barthélémy Kéré, qui a livré le message du président du Faso lors de cette cérémonie.

« Au Burkina Faso, les attaques terroristes imposées aux populations et aux institutions depuis 2015 ont occasionné des violations graves de droits humains dont les atteintes à la vie avec plus de 10 000 civils et forces de défense et de sécurité décédés. Des atteintes à l’intégrité physique dont certains portent des séquelles physiques et psychologiques graves », a confié Barthélémy Kéré.

Barthélémy Kére, ministre en charge de la justice

Ces attaques, a reconnu Barthélémy Kéré, ont engendré une crise humanitaire sans précédent avec des déplacements massifs des populations. « A toutes les personnes affectées par la perte d’un être cher du fait du terrorisme, je voudrais réaffirmer la compassion et la solidarité de la nation entière et réitérer la promesse que leur souvenir restera intact.

Ma pensée va également à toutes les personnes qui sont sans nouvelles de leurs proches ainsi qu’aux personnes déclarées et anonymes qui portent des séquelles physiques et psychologiques graves du fait de ces attaques terroristes. À toutes ces populations des zones affectées par le terrorisme qui ont été contraintes de tout abandonner derrière elles, je réaffirme la solidarité de la nation », a-t-il compati.

Les familles des victimes

Le ministre Kéré a soutenu que le gouvernement joue et jouera sa partition pour la protection de la dignité et des droits fondamentaux des victimes du terrorisme. Il a affirmé que plusieurs actions en faveur de ces victimes sont menées par le gouvernement dans plusieurs domaines.

« Je voudrais relever au titre des actions menées, premièrement le renforcement du cadre juridique et institutionnel de promotion et de protection des droits des victimes avec la création d’un pôle judiciaire spécialisé dans la répression des actes de terrorisme.

Deuxièmement la création d’un dispositif de protection des victimes et témoins. Troisièmement la mise en place des mécanismes spéciaux de protection des victimes », a-t-il, entre autres, cité.

Pascal Lankoandé, représentant des victimes

Pascal Lankoandé, représentant des familles des victimes, a indiqué que les efforts fournis par l’État et ses partenaires sont louables mais restent insuffisants au regard de l’ampleur de la crise. Il a mentionné que les parents des victimes militaires interpellent le gouvernement sur différents aspects à savoir le recadrage de la gestion de l’indemnisation des soldats tombés sur le champ d’honneur.

« La lourdeur administrative pour l’effectivité du capital décès pour les victimes, le problème de la non prise en compte des épouses des victimes vivant en concubinage et pour la plupart sans emploi », a-t-il dénoncé en déplorant le manque de l’assistance psycho-médicale des victimes.

« Beaucoup de blessés civils sont laissés à eux-mêmes au bout d’un certain temps. Nous ne sommes pas en mesure de vous dire ce qui se passe, car il faut vivre cette situation pour la comprendre. Mais ce que nous savons c’est que cet aspect mental des victimes risque de créer à long terme un grand problème social qui pourrait induire un terrorisme généré par notre manque d’anticipation et introspection des maux en germination », a-t-il interpellé en rappelant au gouvernement que la lutte contre le terrorisme implique aussi bien les mesures préventives, curatives mais aussi la réhabilitation des victimes à court, moyen et long terme.

Willy SAGBE et Micheline OUEDRAOGO

Burkina 24

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