Réduire les inégalités de genre pour mieux combattre le VIH/Sida, la tuberculose et le paludisme
Du 19 au 21 septembre prochain, se déroulera à New York la 7e conférence de reconstitution des ressources du Fonds Mondial contre le VIH/Sida, la tuberculose et le paludisme. Au moins 18 milliards de dollars US doivent être mobilisés pour continuer à bâtir un monde sain, équitable et assurer la protection des populations contre ces pandémies. Des voix essentielles sont à l’avant-garde de la lutte pour le contrôle et l’élimination de ces maladies meurtrières.
Le VIH/Sida, la tuberculose et le paludisme ont fait des ravages dans les années 2000. Grâce au Fonds Mondial créé en 2002 pour lutter contre ces trois maladies, plus de 44 millions de vies ont été sauvées en deux (2) décennies, réduisant ainsi le taux de mortalité de plus de la moitié. Des résultats encourageants, mais il est encore tôt pour crier victoire.
Des millions de personnes sont encore exposées à ces maladies surtout dans les pays à faibles revenus, prévient le Fonds Mondial. La pandémie de Covid-19 a aggravé la situation. Non seulement, elle a mis à nu les limites des systèmes sanitaires mais elle a aussi perturbé le fonctionnement des dispositifs en rendant plus difficile l’accès aux services de santé.
C’est face à tous ces défis que le Fonds Mondial appelle à « intensifier les investissements dans les composantes essentielles des systèmes de santé ». Selon l’organisation, une reconstitution des ressources à hauteur de 18 milliards de dollars US permettra de sauver 20 millions de vies et d’éviter plus de 450 millions d’infections ou de cas au cours de prochaines années.
Mettre les personnes et les communautés au cœur de la stratégie
« Pour vaincre le VIH, la tuberculose et le paludisme, les pays doivent s’attaquer aux iniquités, aux obstacles liés aux droits humains et aux inégalités de genre qui sous-tendent la dynamique épidémiologique de ces trois maladies », explique le Fonds Mondial. C’est dans cette perspective que pour « un monde débarrassé des fardeaux du VIH, de la tuberculose et du paludisme » à l’horizon 2030, elle met les personnes et les communautés au cœur de sa nouvelle stratégie 2023 – 2028.
Cette orientation est en phase avec les actions du programme Voix Essentielles. Elle est mise en œuvre depuis 2021 par Speak Up Africa au profit de 35 organisations à base communautaire de femmes dans trois (03) pays de l’Afrique de l’Ouest : le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire et le Sénégal.
Cette initiative vise à soutenir et stimuler l’impact des politiques et programmes de santé en assurant l’engagement des femmes et des filles, dans toute leur diversité, dans les espaces de prise de décision.
Les organisations enrôlées dans le programme agissent principalement à travers du plaidoyer et de la sensibilisation. Il se trouve que les femmes sont les plus touchées mais demeurent faiblement informées et impliquées dans les processus de prévention et de riposte aux VIH, à la tuberculose et au Paludisme.
« Les femmes handicapées constituent une couche vulnérable de la société qui a été longtemps écartée des processus de sensibilisation et de prise en charge spécifique dans la lutte contre le paludisme en Côte d’Ivoire », a affirmé Anne Cécile Konan, la Présidente de l’Union Nationale des Femmes Handicapées de la Côte d’Ivoire (UNAFEHCI). Le programme Voix Essentielles a permis de susciter une attention particulière des agents de santé communautaire à leur égard s’est-elle réjouie.
Les membres de cette association sont aussi informés sur les manifestations de la maladie et des précautions à prendre pour s’en prémunir.
Au Burkina Faso, l’Association pour l’intégration économique et sociale des femmes dans le Développement (IES/FEMMES), une autre organisation bénéficiaire de Voix Essentielles a œuvré pour une participation accrue des femmes et des jeunes filles dans le processus de mise en œuvre des subventions du Fonds Mondial.
Inclure les populations clés comme les femmes dans le processus d’élaboration, la mise en œuvre et le suivi des subventions du Fonds Mondial permet une meilleure prévention et riposte aux VIH/Sida, à la tuberculose et au paludisme.
« Les cadres de plaidoyer organisés dans le cadre de notre projet a permis d’interpeller tous les acteurs sur l’impérieuse nécessité de ne laisser personne de côté, surtout les populations clés que sont les femmes dans l’élaboration, la mise en œuvre et le suivi des subventions du Fonds Mondial au Burkina Faso », soutient Séverine Nebié, la présidente d’IES/Femmes.
Lever les inégalités de genre à tous les niveaux est primordial pour engranger plus de résultats dans la lutte contre les trois pandémies dévastatrices de vies humaines. Les voix essentielles du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire et du Sénégal agissent pour que personne ne reste en marge du combat contre ces fléaux qui affligent de nombreux ménages en Afrique.
Harouna Drabo
Journaliste
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