Litige foncier à Ouagadougou : Des résidents de Yamtenga à couteaux tirés avec le mouvement sunnite

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Les résidents de Yamtenga, dans l’arrondissement N°11 de Ouagadougou sont à couteaux tirés avec le mouvement Sunnite du Burkina Faso. C’est une histoire de déguerpissement et de relocalisation qui n’est pas du goût des différentes parties. A travers un point de presse le jeudi 18 août 2022 à Ouagadougou, les résidents ont exprimé leur mécontentement quant à la gestion du litige.

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Les résidents de Yamtenga, secteur 46, arrondissement N°11, sont actuellement confrontés à un litige foncier. Selon des résidents, c’est l’ex maire qui les a informés qu’ils résidaient sur la propriété du mouvement sunnite du Burkina Faso qui entend mettre en valeur son domaine foncier.

Yacoubou Kéré, l’un des porte-parole des résidents, a confié que bon nombre d’entre eux sont installés dans cette zone depuis les années 1995-1996.

A l’écouter, c’est le 29 juillet 2021 qu’un crieur public a annoncé un recensement dans la zone pour le dimanche 1er août 2021. Le recensement fut effectué, avec un marquage sur les murs recensés et une distribution de numéros, sans autre explication.

Les résidents de Yamtenga à couteaux tiré avec le mouvement Sunnite

Alors, la commission ad ’hoc installée en août 2021 a dénombré 117 concessions à déguerpir pour laisser le terrain d’une superficie totale de 23 037m² au Mouvement Sunnite du Burkina Faso.

« Le 6 septembre 2021, nous avons été convoqués à la mairie de l’arrondissement N°11 à 10 heures pour affaire nous concernant. C’est ainsi que l’ex- maire, Ibrahim Maré, nous a informés que le site sur lequel nous sommes installés appartient au Mouvement Sunnite du Burkina Faso et que ce dernier souhaitait rentrer en possession de son site pour la construction d’un centre de santé. Afin de régler cette question à l’amiable, le maire affirme que le Mouvement Sunnite, accompagné d’un promoteur immobilier nous trouvera un autre site à Zakin (commune de Saaba) pour nous reloger », a indiqué Yacoubou Kéré.

Cependant, tout en adhérant à l’idée du relogement sur le nouveau site, les résidents ont sollicité des mesures d’accompagnement étant donné qu’il n’est pas prévu de dédommagements pour cette opération.

A l’écouter, l’ex maire avait rassuré qu’il s’engagerait à accompagner les résidents tout au long de la procédure et que des réalisations étaient prévues à savoir la réalisation d’une école, d’un forage, des lieux de culte, d’un dispensaire et d’un terrain de football sur le nouveau site.

En outre, les résidents avaient posé des préalables avant le déguerpissement. Il s’agissait entre autres, de participer aux différentes discussions, la régularité des titres de jouissance, un délai de 5 ans pour déménager.

« Le 26 janvier 2022, l’ex-maire, Ibrahim Maré, nous a présenté un lot de documents comme étant les documents des parcelles du nouveau site. Mais il a exigé la signature d’un engagement à libérer le site au plus tard le 22 avril 2022. Alors les résidents se sont indignés car il était difficile d’accepter les conditions énoncées par l’ex maire. Nous avons proposé à la mairie, aux responsables de la société immobilière et le Mouvement sunnite un délai compris entre 3 à 5 ans étant donné qu’il n’ait pas prévu de dédommagements. En réponse, le Maire Ibrahim Maré a purement et simplement refusé de nous accorder un tel délai. Il nous a même donné injonction de libérer les lieux dans cinq mois à compter du mois de janvier 2022 », a signifié Yacoubou Kéré.

Ainsi, la date butoir avant le déguerpissement était le 20 juillet 2022. Les résidents ont estimé qu’il était difficile de quitter du jour au lendemain après plus de 20 ans de résidence.

Toutefois, les résidents ont fait savoir qu’ils ont entrepris des démarches auprès des acteurs concernés afin de trouver un terrain d’entente sur un site sécurisé et dans un délai accepté par tous.

« Malgré notre bonne foi et nos multiples démarches auprès de ces acteurs, nous constatons ces derniers jours des actes de provocation et de passage en force. En témoigne les dépôts des agrégats et le forage effectué sur les lieux le samedi 6 août 2022. Face à l’indignation de la population sur les lieux, notamment le jour de la réalisation du forage, deux de nos camarades ont été convoqués à la Gendarmerie suite à une plainte du promoteur immobilier.

A l’issue des confrontations à la Gendarmerie, il nous a été suggéré d’aller nous entendre avec le responsable de la société immobilière. A la rencontre du vendredi 12 août 2022, le responsable de la société immobilière a fait savoir que les résidents seront « déguerpis de gré ou de force », a déclaré Yacoubou Kéré.

L’ensemble des résidents de la zone demande la poursuite des attributions de parcelle à tous les ménages recensés avec un délai raisonnable pour permettre aux résidents de préparer leur réinstallation sur le nouveau site.

Lire également 👉Litige foncier à Ouagadougou : La parcelle de la discorde à Yamtenga

Après moult tentatives pour avoir la version du Mouvement Sunnite du Burkina Faso, nous nous rabattons sur la version rapportée pour le mouvement à travers le confrère de L’observateur Paalga N° 10 666 du mercredi 24 août 2022.

Selon le confrère, le secrétaire général du bureau national du Mouvement Sunnite du Burkina Faso, Abdoul Moumine Ilbodou-Zoundi, a fait la genèse du projet qu’il situe en 2015 sans être précis sur la date à laquelle le terrain avait été acquis. Cependant, il a fait savoir qu’une communication avait été faite sur le terrain.

Abdoul Moumine Ilbodou-Zoundi a indiqué que c’est au regard de la délicatesse de la question qu’un « frère » s’était engagé à offrir des parcelles aux 117 ménages recensés  par la commission ad ‘hoc.

Il a révélé que les protestataires s’attendaient  en plus des parcelles à des maisons clés en main. Selon toujours le confrère, actuellement l’attribution des parcelles a débuté et certains ont déjà aménagé sur le nouveau site.

« Le deadline, d’abord fixé en avril 2022, puis en juin, finalement au 20 juillet 2022, monsieur Ilboudo-Zoundi estime que beaucoup d’efforts ont été consentis en termes de délai pour que les choses se déroulent dans la sérénité. Il n’avait pas personnellement entendu parler des 3 à 5 ans souhaités mais voit cela comme un non-sens ou que ceux qui se sont faits entendre ne veulent tout simplement pas du projet », a souligné L’observateur Paalga.

Il a précisé que le projet attend depuis 7 ans pour se mettre en œuvre. Le président de l’association, El hadj Oumarou Zoungrana, contrairement à ce qui a été dit, ne veut pas d’un passage en force et ne souhaite plus revivre les tractations qui ont suivi la réalisation du forage à Yamtenga. Il prie tout simplement celles et ceux qui y sont de « laisser le terrain ».

Jules César KABORE

Burkina 24

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