Stigmatisation des communautés : La déclaration du CERFI
Ceci est une déclaration du Cercle d’études, de recherches et de formation islamiques CERFI) sur la stigmatisation des communautés.
Depuis quelques années, notre pays est confronté à la violence terroriste. Elle bouscule nos certitudes, fragilisent nos principes de vie au point de nous exposer au délitement de la cohésion sociale qui semblait nous préserver des affres des affrontements communautaires dont le Rwanda est la triste mémoire.
De plus en plus, relayés par les réseaux sociaux, comme le faisait il n’y a pourtant pas longtemps la triste « Radio Mille Collines », des messages de haine et des appels à l’extermination d’une communauté trouvent des oreilles attentives qui pensent y trouver la solution pour stopper les destructions et les massacres perpétrés par des terroristes, qui ne sont pas tous d’une seule ethnie pourtant. Ceci prouve déjà et à suffisance que ce n’est pas l’appartenance ethnique qui pousse à l’enrôlement dans ses groupes sanguinaires mais des discours meurtriers et une idéologie dévoyée qui recrutent chez tous.
En outre, l’existence des ethnies, des communautés religieuses et les collaborations heureuses entre elles, au Burkina Faso, sont de très loin antérieures, et de plusieurs siècles, à l’apparition du phénomène terroriste qui n’a commencé à nous affecter qu’à partir de 2015.
Attribuer la cause du phénomène à une ethnie, à une communauté, relève de ce fait d’une simplification et de la caricature outrancière dans le diagnostic, qui ne peut déboucher sur des solutions efficaces.
En analysant sereinement la situation, nous devons nous rappeler que nous sommes d’abord une seule nation dont les membres partagent notre unique territoire et des intérêts que notre communauté de vie a bâtis à travers les âges.
Tous les Burkinabè sont de la même extraction et notre pays n’a pu exister que parce qu’il a non seulement offert à chacun de nous la protection et la sacralité de notre vie mais aussi dressé entre des intérêts divergents la justice, la fraternité et la solidarité auxquelles nous appellent l’Islam de tout temps.
En effet, « Quiconque tuerait une personne non coupable d’un meurtre ou d’une corruption sur la terre, c’est comme s’il avait tué tous les hommes. Et quiconque lui fait don de la vie, c’est comme s’il faisait don de la vie à tous les hommes. » (Sourate 5 :32).
La barrière de la justice est le seul garde-fou qui nous protège des exactions et des vengeances aveugles à répétition dans lesquelles les premières nous installent.
L’appartenance à une communauté ne peut être en soi une cause de culpabilité parce que la diversité de nos appartenances n’est en aucune façon un critère de supériorité ou d’infériorité des uns sur les autres, comme nous le rappelle le Coran.
C’est en se tenant la main, en gardant le souvenir et en inculquant à chacun le devoir de la préservation de notre vie commune harmonieuse que nous viendrons à bout des massacres et des destructions qui affectent en premier et majoritairement les peulhs que l’on met à l’index. En faisant l’économie, nous tomberons sans aucun doute dans la division qui fera toujours le lit de notre défaite face à notre ennemi commun.
C’est pourquoi le CERFI n’aura de cesse de rappeler à tous que le combat contre le terrorisme est le combat de tous et que la stigmatisation d’une communauté ou des exactions n’en sauraient être la solution.
Nous appelons à témoigner notre gratitude aux FDS et à leurs supplétifs et à resserrer les rangs derrière eux dans le combat de reconquête de notre territoire sans faire l’économie de la préservation des valeurs de justice, de fraternité et de solidarité qui nous ont caractérisé de tous temps.
Qu’Allah préserve et bénisse le Burkina Faso !
CERFI
Écouter l’article
|
Nous tenons à vous exprimer notre gratitude pour l'intérêt que vous portez à notre média. Vous pouvez désormais suivre notre chaîne WhatsApp en cliquant sur : Suivre la chaine
Restez connectés pour toutes les dernières informations !
Restez connectés pour toutes les dernières informations !