Attaque de Gaskindé : « A un moment donné, nous avons été laissés à nous-mêmes » (Brahima Rabo, président de l’UCRB)
Malgré la situation toujours confuse, l’Union des chauffeurs routiers du Burkina (UCRB) s’est prononcée sur les événements de l’attaque du convoi humanitaire à Gaskindé à l’occasion d’une conférence de presse tenue ce vendredi 30 septembre 2022 à Ouagadougou.
L’Union des chauffeurs routiers du Burkina (UCRB) a déploré l’attaque du convoi humanitaire à Gaskindé et s’est sentie abandonnée lors de ladite attaque. « A un moment donné, nous avons été laissés à nous-mêmes parce qu’à quelques 20 Km de Djibo, quand l’attaque a commencé, immédiatement, nous avons vu certains militaires qui nous ont laissés. C’était le sauve-qui-peut.
Donc, pour nous, on se dit que l’escorte n’était pas vraiment à la hauteur de notre attente. Au-delà de ça, il y avait un grand flux ; sur 207 véhicules, le nombre de militaires n’était pas vraiment à la hauteur », a indiqué Brahima Rabo, président de l’Union des chauffeurs routiers du Burkina (UCRB).
« Nous avons écouté le message donné par le gouvernement, mais nous en notre sein, les informations que nous avons sur place (ndlr, par le biais de la section Sahel de l’UCRB) nous font l’état des véhicules qui ont été brûlés et le nombre de véhicules qui se trouvent actuellement à Bourzanga », a en outre fait savoir Brahima Rabo.
« Beaucoup de nos camarades manquent à l’appel », a entre autres souligné Abdoul-Aziz Zoungrana, président de l’UCRB section du Sahel, faisant un décompte des camions après l’attaque.
Au regard de la menace croissante de l’insécurité, l’UCRB, par la voix de son président, a fermement condamné « l’attaque contre les convois humanitaires où périssent les chauffeurs routiers ; la mauvaise organisation sécuritaire des convois humanitaires ; le silence des autorités de la transition sur la perte en vie humaine des chauffeurs routiers et la destruction et l’incendie des véhicules de marchandises ».
Tout en faisant savoir sa solidarité à tous les commerçants et transporteurs victimes, elle a laissé entendre que les blessés qui ont pu rentrer à Ouagadougou se soignent à leurs propres frais, délaissés par l’Etat. L’UCRB a en somme lancé un appel à ses militants et sympathisants ; celui de « se tenir prêts et mobilisés pour tout mot d’ordre de grève qui sera lancé incessamment ».
Guy Olivier Ouédraogo, Secrétaire général de la Confédération syndicale burkinabè (CSB), à laquelle est affiliée l’UCRB, présentant ses condoléances aux familles éplorées et ses vœux de prompt rétablissement aux blessés, a dit son ras-le-bol face à cette énième perte des travailleurs.
« Aujourd’hui, nous pouvons dire, trop c’est trop…Nous sommes totalement solidaires à notre affiliée et nous resterons à ses côtés pour toutes les actions qu’elle entreprendra pour la défense de la vie de nos camarades », a-t-il soutenu.
Tambi Serge Pacôme ZONGO
Burkina 24
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