Dialogue national inclusif au Tchad : La transition prolongée et Mahamat Deby autorisé à se présenter
Au Tchad, a été organisée ce week-end la « conférence nationale souveraine tchadienne inclusive » à Ndjamena, la capitale. Le forum a décidé de prolonger la durée de la transition de deux ans maximum avec la possibilité au Président de la Transition, le général Mahamat Idriss Deby, de se présenter à un mandat électif au terme de cette transition.
Ces dernières décisions issues du Dialogue National inclusif tchadien prennent à contre-pied l’Union africaine qui avait pourtant prévenu le jeudi 29 Août dernier que la transition devrait être de 18 mois et aucun membre du CMT ne devrait pouvoir se présenter aux prochaines élections.
Selon Yoboïdé Malloum, porte-parole de l’Alliance 43 qui regroupe 34 partis alliés au MPS, l’ancien parti du Président défunt Idriss Deby, ce choix s’explique par la volonté d’éviter au Tchad de retomber dans les affres de la guerre comme celle qui a emporté la vie au président Idriss Deby Itno.
« Nous disons que ce dialogue inclusif national est souverain, estime Yoboïdé Malloum. Tout au long du débat, tous ceux qui ont pris la parole ont dû créer les issues de l’exclusion qui nous a occasionné la mort du Maréchal du Tchad. Le peuple dans son ensemble parlait de l’injustice, de l’inclusion, de la mal gouvernance qui nous ont conduit à cette situation.
Au lieu de chercher à réparer les erreurs, on va encore en créer d’autres. Si aujourd’hui, l’Union africaine, qui hier nous disait que le cas du Tchad était un cas exceptionnel, condamne les autorités de la transition 18 mois plus tard, cela n’engage que l’Union africaine. Personne n’a dit que c’est le CMT seul qui va être éligible, c’est tous les responsables en charge de la transition », a confié Yboïdé Malloum à RFI.
Mahamat Mahdi Ali, le leader du FACT, l’un des plus importants groupes politico-militaires tchadiens, impliqué dans les combats qui ont provoqué le décès du président Idriss Deby Itno il y a environ deux années, a estimé que leur lutte armée prend tout son sens après ces dernières conclusions Dialogue National.
Il dénonce « une dérive dynastique » et de le dire plus clairement : « Le FACT avait dit clairement dès le départ que si les résolutions qui seraient votées dans ce dialogue-là tendent à exprimer clairement la volonté du peuple tchadien, à ce moment, on ne voit aucune raison de continuer notre lutte, dit-il.
Malheureusement, on constate le contraire, même le parti de l’intérieur, on a constaté avec regret qu’il y a une dérive dynastique de transmission de pouvoirs. On ne peut pas admettre en 2022 transmettre le pouvoir de cette manière-là. Cette voie qu’on est en train d’emprunter là, ce n’est pas la voie de la paix. Donc, aujourd’hui, l’essence même de notre lutte trouve toute sa noblesse », a-t-il tranché.
Kouamé L.-Ph. Arnaud KOUAKOU
Burkina24
Source : RFI
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