Situation nationale : L’Institut Martin Luther King d’études politiques propose de « former massivement les citoyens à l’art martial et à l’art de la guerre »

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Ceci est la déclaration liminaire sur la situation sécuritaire au Burkina Faso, lors de la conférence de presse organisée par l’Institut Martin Luther King d’études politiques le 11 novembre 2022 à Bobo-Dioulasso.

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Martin Luther KING a affirmé ceci : « une injustice commise quelque part est une menace pour la justice dans le monde ». Cette citation est illustrée avec acuité dans la difficile situation sécuritaire du Burkina Faso. En effet, il y a injustice, quand près d’un million huit cent mille concitoyens se voient agresser, dépouiller de leurs biens, menacer de mort et chasser  de leurs lieux de résidence hérités des aïeux de très longues dates.

L’Institut Martin Luther KING d’Etudes Politiques, profondément attaché à la quête de justice dans le monde et en particulier dans notre pays, se sent fortement interpelé par cette situation sécuritaire désastreuse au Burkina Faso.

Cet Institut qui est une organisation de la société civile non partisane de droit Burkinabè, s’inscrit dans la ligne des nobles combats du Pasteur Martin Luther KING Jr. en faveur de l’égalité des droits entre les citoyens et pour de meilleures conditions de vie socio-économiques des couches sociales vulnérables et suivant une approche inédite de non-violence mondialement reconnue.

Outre les enseignements puisés des parcours héroïques de certaines grandes figures nationales et africaines et des vaillants Peuples Africains déterminés autour de nobles causes pour la dignité dans l’existence même,

A un moment où notre pays traverse une profonde crise marquée par des violences inouïes de grande ampleur encore loin de s’arrêter (Personnes Déplacées Internes évaluées à près de 1 800 000, vastes territoires abandonnés gouvernés par la violence, éléments des FDS (Forces de Défense et de Sécurité) et VDP (Volontaires pour la Défense de la Patrie) décimés par milliers, symboles de l’Etat régulièrement mis à sac), le combat du Pasteur Martin Luther KING inspire à plus d’un titre. Et ce, par sa juste appréciation des faits sociaux et politiques, sa vérité, son réalisme, son pragmatisme, son endurance, sa témérité, la sobriété face aux biens matériels et financiers, la recherche de la paix, le sens du devoir et de la haute responsabilité, le sacrifice suprême, bref, sa vertu.

I. CONCERNANT LE DIAGNOSTIC SECURITAIRE : absolu devoir de juste appréciation des faits sociaux, économiques, politiques et sécuritaires

  1. Le Burkina Faso a franchi le cap de terrorisme : le pays vit une réelle guerre interne d’occupation du territoire par des intérêts étrangers à l’intérêt du Peuple Burkinabè. La vision malicieuse de cette guerre pour l’ennemi est de déstructurer l’Etat et de créer la disparition du sentiment national et de la Nation pour régner en maître absolu. Dans ce contexte très sensible, on peut déplorer certains discours officiels tendancieux émanant des ambassades étrangères au Burkina Faso. Toutefois, il est important de les examiner et de les étudier avec attention pour en tirer des enseignements utiles sur les possibles perspectives sécuritaires ;
  2. Notre armée est malade : elle porte un gène congénital à son organisation qui la prédispose à des conflits aussi bien internes qu’avec le pouvoir civil établi pouvant dégénérer en crises ouvertes comme les coups d’Etat à répétitions;
  3. L’individualisme galopant, l’égoïsme généralisé ambiant et la recherche effrénée du gain matériel et financier pour soi, soit-il par la fraude et la recherche de la vanité, l’exclusion et l’inexploitation institutionnelle des hauts potentiels d’innovations disséminés dans tous les compartiments de la société sont des faits qui minent dangereusement notre société Burkinabè et l’expose à la dislocation progressive.

II QUE FAIRE : proposition de quelques pistes probantes de résolutions 

  1. Reconstruire et dynamiser une idéologie active de l’Unité Nationale (le nom du pays qui renvoie à l’identité symbolique d’intégrité du Peuple Burkinabè ; la valorisation populaire du sens profond du Ditanyè ou hymne de la victoire, l’élévation de la conscience populaire sur le sens profond de la devise nationale en tout temps et en tout lieu (Unité-Progrès-Justice) ; redonner du sens à la lutte pour l’intégrité territoriale, à la démocratie, valoriser la Constitution dans sa lettre et son esprit, redéfinir la notion de la mort, ses conséquences socio-économiques et le devoir d’une prise en charge institutionnelle, collective, solidaire de ses effets pour les familles et la société) ;
  2. Refonder sans attendre l’armée par un engagement institutionnel sans aucune complaisance (le Chef de l’Etat, le Ministre en charge de la défense, le Chef d’Etat-Major Général des Armées (CEMGA), les forces sociales civiles et en particulier, les autorités coutumières et religieuses doivent s’embarquer sans attendre dans la dynamique de réforme et l’Autorité au sommet de l’Etat a le devoir de prendre des résolutions dans ce sens et de s’ouvrir sincèrement aux autres acteurs en vue d’une démocratie durable ;
  3. Adopter une approche de guerre de victoire (stratégie novatrice) axées sur des objectifs de reconquêtes journalières, hebdomadaires, mensuelles, voire annuelles des territoires occupés par l’ennemi ; renforcer les effectifs des militaires par des recrutements massifs et protéger davantage les nouvelles recrues (quant à leurs expositions aux théâtres des guerres comparativement aux anciens plus expérimentés) ; utiliser des animaux dressés comme les chiens et autres animaux appropriés pour la prévention et le contre-espionnage ; réaliser des aménagements architecturaux innovants protecteurs et adaptés des camps militaires dans les différentes localités avec le concours du génie militaire ;
  4. Eclater, déconcentrer les pôles d’actions et de puissances militaires : plusieurs autres territoires du pays devraient devenir des pôles d’actions militaires avec une importante capacité d’autonomie technique, matérielle et financière ;
  5. Le rôle de l’Agence Nationale du Renseignement (ANR) doit aller au-delà du contre-espionnage pour recenser les compétences techniques humaines existantes à travers le territoire national  et à l’étranger;
  6. Rendre la gouvernance suffisamment participative et inclusive pour chaque citoyen Burkinabè ;
  7. Former massivement les citoyens à l’art martial et à l’art de la guerre pour se prémunir de toutes sortes d’agressions, d’attaques, de maturations de projets terroristes par nature;
  8. Assainir radicalement le jeu politique et refonder totalement les partis politiques et leurs modes de fonctionnement avant les prochaines échéances électorales tout en facilitant l’expression saine et un épanouissement politiques de la jeunesse engagée; engager un mécanisme transparent, juste, démocratique et libre des élections.
  9. Stabiliser la vision et les grandes priorités du développement pour les détacher des injonctions instables des courants idéologiques étrangers des politiques de développement;
  10. Assainir radicalement le jeu économique de sorte à donner l’égalité de chances à tous les acteurs économiques notamment selon les nobles critères de qualité, de rigueur, d’effort, d’innovation ;
  11. Dans les relations internationales, adopter intelligemment et méthodiquement, sans vaines confrontations officielles avec des pays tiers étrangers, une approche émancipatrice de développement politique, économique, social et culturel focalisée sur les intérêts du Peuple burkinabè dans le présent et le futur proche et lointain.

ORGANISATION D’UN COLLOQUE EN PERSPECTIVE PAR L’INSTITUT

  1. Situer et éclairer davantage l’opinion publique Burkinabè sur les partenariats internationaux de notre pays en matière militaire. Pour notre part, l’Institut Martin Luther KING d’Etudes Politiques prépare la tenue d’un Colloque très prochainement (décembre 2022) sur les relations du Burkina Faso avec la France, la Russie, etc. et les perspectives sur le thème central de la sécurité nationale et des intérêts du Peuple Burkinabè.

Que Dieu bénisse le Burkina Faso.

Bobo-Dioulasso, le 11 novembre 2022

Le Directeur Exécutif

El Hadj Idrissa DIARRA

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