Gestion du Capitaine Ibrahim Traoré : « Il faut créer un ordre de contrôle » (Kalifara Séré)
L’Alliance pour Refonder la Gouvernance en Afrique, Section du Burkina Faso (ARGA Burkina), en partenariat avec l’institut Néerlandais pour la Démocratie multipartite (NIMD) a tenu une rencontre-débat dénommée « Les cafés politiques ». Deuxième du genre, cette rencontre-débat s’est tenue sous forme de panel sous le thème « quelles priorités et quelles contributions pour un retour serein à l’ordre constitutionnel ? ». Plusieurs communicants tels que Me Guy Hervé Kam, Aboubacar Sango, Kalifara Séré ont fait des développements en lien avec le thème avant que les débats ne commencent.
« Le café politique, c’est une initiative de débat politique que nous avons engagée. Elle consiste à organiser de façon périodique des rencontres avec un certain nombre d’acteurs de l’animation de la vie publique nationale, des échanges autour de problématiques que nous pensons relevés d’enjeux nationaux », a d’emblée justifié, Boureima Ouédraogo, médiateur de ARGA Burkina.
Pour lui, pendant que l’on mène la réflexion sur comment libérer le territoire burkinabè occupé en partie par des terroristes, il faut aussi réfléchir à comment retourner à un ordre constitutionnel normal.
Au Burkina, a-t-il rappelé, les crises sécuritaires ont abouti à une instabilité institutionnelle avec 2 coups d’État en 8 mois. Aussi, il estime que ce n’est pas parce qu’un régime démocratique a failli qu’il faut douter de la capacité d’un régime démocratique à lutter contre le terrorisme.
« Il faut faire la part des choses, il y a un régime qui a failli, mais ce n’est pas la démocratie qui a failli. S’il y a eu un deuxième coup d’État, c’est parce qu’un régime militaire aussi a failli », a argumenté Boureima Ouédraogo pour qui il est impérieux de penser au retour à un ordre constitutionnel normal, c’est-à-dire démocratique.
D’ailleurs, pour Me Guy Hervé Kam, avocat et communicant à ce panel, la crise sécuritaire ne pourra pas se résoudre si tôt. Aussi pour lui, faut-il que la transition s’attèle prioritairement à inverser la tendance sur le plan sécuritaire pour ensuite laisser les plans de développement du pays à un régime démocratique.
« Dans un contexte d’insécurité où le pays n’exerce pas sa souveraineté sur près de la moitié du territoire, dans un pays avec près de 2 millions de déplacés (…), je pense que la priorité pour un gouvernement de transition dont la durée a été fixée à 21 mois doit être consacrée à la question d’inversement de la tendance actuelle sur le plan sécuritaire.
Commençons à avoir le contrôle du territoire sur le plan national ensuite, on pourra penser au retour des déplacés, on pourra penser au développement. Si le gouvernement actuel met dans son programme de faire du développement, de faire des réformes qui vont diviser la population au bout de 20 mois, on ne serait pas allé loin.
Je pense qu’il y a certaines choses qui conviennent mieux à un gouvernement légitime. Il faut que la transition travaille à ce qu’après elle, il y ait un gouvernement légitime qui aura le temps pour faire les réformes », a entre autres expliqué Me Guy Hervé Kam dans sa communication.
Il l’a indiqué qu' »à l’étape actuelle, il me paraît déraisonnable de penser à la question du chemin de fer, de penser à la question de changement de curricula dans un pays où la majorité de la population ne cherche qu’à vivre finalement ».
Kalifara Séré, administrateur civil à la retraite, dans sa communication, a, quant à lui, planché entre autres sur les manquements de la transition qui selon lui sont de plusieurs ordres. « Au niveau institutionnel surtout au niveau macro institutionnel, dès que le président du MPSR2 est installé dans ses fonctions, il n’y a aucun contrôle. Il n’y a rien. Pas de monitoring sur lui et ça ce n’est pas normal.
Aucun être humain ne peut être là avec un pouvoir illimité pratiquement, avec un groupe de compagnons sans contrôle. Non ! Il faut créer un ordre de contrôle. C’est-à-dire un ordre de gestion, de contrôle, d’autocontrôle, d’évaluation« , a fait savoir Kalifara Séré. Pour lui, l’ALT actuelle ne joue absolument pas ce rôle, car la majorité des membres a été choisie par le Président du Faso. Au final, comme Me Guy Hervé Kam, il pense également que la priorité du Burkina doit être la guerre.
Ce café politique, il faut le dire a eu le mérite d’offrir un cadre de discussion sur l’actualité politique du Burkina et de dégager des perspectives et des idées pour un retour à l’ordre constitutionnel.
La deuxième édition des cafés politiques, promet Boureima Ouédraogo, est prévue pour le 10 décembre prochain. Les ressources produites par les différents cafés politiques, selon lui, seront disponibilisées afin d’être exploitées pour l’intérêt supérieur du Burkina Faso.
Hamadou OUEDRAOGO
Burkina 24
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