« La justice est perçue par la plupart des Burkinabè comme un milieu qui est largement corrompu » (Pr Augustin Loada)

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L’Académie Nationale des Sciences, des Arts et des Lettres du Burkina Faso (ANSAL-BF) a animé un colloque sur la thématique de la justice transitionnelle, le vendredi 2 décembre 2022 à Ouagadougou. Avec des participants en ligne et en présentiel, l’objectif de cette rencontre est de jeter un regard scientifique, critique sur les expériences de justice transitionnelle au Burkina Faso mais aussi ailleurs dans la sous-région. 

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Le modèle de justice depuis l’ère coloniale, jusqu’aux péripéties de la démocratisation est en déphasage avec les attentes de la population, et cela semble-t-il a créé un pont entre les justiciables et le pouvoir judiciaire hérité.

« Nous sommes dans une société qui est fracturée, qui a connu un certain nombre de divisions. Et l’appareil judiciaire ne peut pas, au rythme où vont les choses, satisfaire les besoins de justice exprimés par les populations », a expliqué le professeur Augustin Loada, avant de justifier la tenue du colloque qui sans nul doute, permettra aux différents participants de partager les expériences de leur pays respectifs.

Pour revenir sur le terme justice transitionnelle, il a expliqué que dans le cadre du processus de brassage d’une société qui est divisée à un avenir partagé, la justice est appelée à faire des réformes pour accompagner ces besoins et ces réformes impliquent des atténuations des modèles de justice classique pour prendre en compte des expériences traditionnelles.

Les participants au colloque sur la thématique de la justice transitionnelle

« L’idée c’est que les sociétés aujourd’hui expriment un besoin d’un passé divisé et d’un avenir partagé et dans la mise en œuvre de ce processus de réconciliation, la justice doit suivre », a-t-il argué.

Réagissant sur l’évolution de la justice burkinabè, le Pr Augustin Loada a laissé entendre que d’énormes progrès ont été engrangés, cependant beaucoup reste toujours à faire pour acquérir une indépendance complète.

«  Quand on se réfère aux résultats des enquêtes afro-baromètre qui ont été conduites au Burkina Faso, ces enquêtes montrent qu’il y a beaucoup de progrès qui ont été faits sur la charte de lutte contre l’impunité. Mais en terme de perception, la justice est perçue par la plupart des Burkinabè comme un milieu qui est largement corrompu, il y a tout un travail à faire pour davantage moraliser ce secteur. Il y a aussi un travail à faire pour combler la distance judiciaire qui existe entre les justiciables et l’appareil de justice », a-t-il fait savoir.  

Pour rappel, l’Académie Nationale des Sciences, des Arts et des Lettres du Burkina Faso (ANSAL-BF) existe depuis 2013. Institution se veut apolitique, et s’est fixé pour missions de faire entre autres la promotion de la qualité de la recherche, le renseignement dans le domaine des sciences, des lettres et des arts, des appuis et la veille stratégique des enjeux de développement.

Aminata Catherine SANOU 

Burkina 24 

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