Ici Au Faso | Son excellence Digo 14, un humoriste polyvalent !
Bavile Aristide Hien à l’état civil, Son excellence Digo 14 est un jeune humoriste, comédien, acteur de cinéma burkinabè. Actif sur sa page Facebook et YouTube avec des vidéos comiques et les courts métrages, le jeune artiste est polyvalent et prolixe. Il allie le métier de la peinture, de la confection des chaussures, ceintures et bracelets à l’humour. Il est en quête d’un producteur ou un manager compétent dans le domaine du rire, selon ses mots. Son Excellence Digo 14 est également le promoteur de « la maison mère », une marque d’habits qui met en avant les valeurs africaines. Découverte !
Burkina 24 : Comment est née votre passion pour l’humour ?
Son excellence Digo 14 : J’ai commencé avec le théâtre. Je faisais le CP1 à l’époque. J’ai quitté l’école en rentrant, j’ai croisé une répétition d’une troupe théâtrale ; je me suis arrêté pour suivre et c’est en suivant que j’ai demandé à jouer. Le théâtre devrait se produire à l’action sociale.
Le lendemain j’ai joué comme figurant. Après j’ai joué dans une autre scène où j’incarnais le rôle d’un enfant qui refusait d’aller à l’école, c’est parti comme ça. En 6ème j’ai intégré une troupe théâtrale. Je ne faisais pas ça pour en faire mon métier mais parce que ça me plaisais.
Une fois, on a organisé une compétition entre les troupes théâtrales et notre troupe est sortie la meilleure et je suis sorti le meilleur acteur. En 4ème, mon professeur de français m’a appris qu’il y a Chocho de Commissariat de Tampy qui a ouvert une école de théâtre, j’ai décliné l’offre.
A ma 1ère j’ai appris qu’il y avait une formation camp vacance humour avec Jones de génération 2000, avec un ami qu’on a joué ensemble. Ce dernier avait une vidéo sur les mariages forcés qu’on a fait en 2013 il a montré cette vidéo à Jones.
Jones m’a fait savoir qu’il pourrait prendre en charge mon logement ou le prix de la formation c’est-à-dire les 5000 FCFA. Je suis venu pour me faire former parce qu’à la base, moi je fais du théâtre mais lui, il a vu de l’humour dans mon théâtre. Je me suis formé en presque 1 mois.
Après 2 ou 3 personnes m’ont invité pour prester dans des baptêmes et une autre personne c’était pour un mariage. Je suis allé prester et j’ai vu que je gagnais plus par rapport au théâtre. Après je suis allé au royaume des stars mais avec pour frais de carburant 2000 FCFA. Et quand j’ai compté l’argent que j’ai reçu, je me suis retrouvé avec 83.000 FCFA.
Il y avait un manager dans le public qui m’a approché pour prester dans un anniversaire, la personne qui fêtait son anniversaire m’a remis 25.000 FCFA et à la fin je me suis retrouvé avec près de 60.000 FCFA. Depuis 2019 que je suis resté dans l’humour, à la base j’étais venu pour me former.
Pour les grandes scènes j’ai fait le tour des 30 ans de génération 2000, CENASA, théâtre de l’amitié à Bobo et aussi à Koudougou. J’ai fait 3 fois le CENASA, je suis même allé à Tenkodogo, j’ai organisé un one man show, ça été un succès.
Burkina 24 : Quel est votre particularité dans la pratique de l’humour ?
Son excellence Digo14 : Je dis des choses que les gens n’osent en parler. J’ai ma manière de raconter les histoires. Je ne raconte pas de façon linaire jusqu’à la fin, je coupe et je parle d’une autre chose. A la fin, même si c’est une prestation de 2 minutes tout le monde est servi. Je m’inspire de Ramatoulaye. J’ai pris sa manière de jouer et j’ai innové.
Burkina24 : Qui sont les humoristes qui vous inspirent ?
Son excellence Digo 14 : D’abord je m’inspire de Mister BEEN, c’est un comédien qui s’est inspiré de Louis De FUNES. Ramatoulaye c’est quelqu’un qui m’inspire vraiment, j’apprends beaucoup de lui, dans mes prestations, je ne reprends pas les blagues de Ramatoulaye.
Mais quand je preste c’est seulement la voix qui va faire une différence sinon tu vas dire c’est Ramatoulaye, il est trop fort je vais le dépasser un jour. Ici il y a d’abord Jonny Jonny, il a une façon de gérer le public, il ne passe pas inaperçu. Momo l’intellectuel m’inspire, sa manière de se battre, de prester…
Burkina 24 : Le web humour ne menace-t-il pas l’humour de scène ?
Son excellence Digo 14 : Il y a beaucoup de web humoristes qui sont revenus sur l’humour sur scène… Ce n’est pas possible que le web humour vienne dépasser l’humour sur scène, le web c’est une sorte de publicité.
Burkina 24 : Comment arrivez-vous à combiner l’humour et vos métiers quotidiens ?
Son excellence Digo 14 : Je fais le web humour actuellement, je fais également de la peinture et j’utilise les fonds pour financer mes vidéos. Je confectionne aussi des chaussures, ceintures, bracelets. J’ai formé deux personnes déjà dans ces domaines. Je me bats tout doucement pour que ma marque sorte ; ça va même en Côte-d’Ivoire et au Mali. C’est juste une question d’organisation.
Je reste focus. Tous ceux qui sont en haut de l’échelle étaient en bas un jour. C’est que c’est possible pour moi. Il faut prendre son travail au sérieux, il faut bosser. Il faut partir sur ces 3 bases : dévouement, courage, intelligence. Il faut avoir l’amour pour son travail, le courage, l’intelligence pour créer.
Burkina 24 : Quels sont vos difficultés ?
Son excellence Digo 14 : Le souci de producteur, si j’avais un producteur qui allait reconnaitre mon talent ça allait être mieux pour moi. A défaut du producteur, un manager compétent, ça va m’aider, je n’ai pas Pierre, je n’ai pas Paul…
Burkina 24 : Votre rêve profond ?
Son excellence Digo 14 : Je veux pouvoir jouer encore longtemps, je rêve un jour d’une salle où je formerais des personnes au jeu d’acteur, d’humour, une école de formation ici au Faso. Bien avant, il faut que je sois très bien connu.
Akim KY
Burkina 24
Nous tenons à vous exprimer notre gratitude pour l'intérêt que vous portez à notre média. Vous pouvez désormais suivre notre chaîne WhatsApp en cliquant sur : Suivre la chaine
Restez connectés pour toutes les dernières informations !
Restez connectés pour toutes les dernières informations !