Mise en place des VDP : Une chancellerie étrangère était contre, selon le Colonel Boukaré Zoungrana

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L’Assemblée législative de Transition a voté le samedi 17 décembre 2022 la loi portant institution des VDP. Une loi qui en réalité a été révisée pour prendre en compte l’intervention au niveau national des VDP et la prévision de l’aménagement de certaines dispositions qui créent et donnent un cadre juridique à la Brigade des Volontaires pour la défense de la patrie (BVDP), et l’amélioration des conditions des VDP sur le terrain. Les ministres en charge de la sécurité et en charge de la Défense ont défendu la loi face à certaines inquiétudes des députés.

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C’est au cours d’une plénière que la loi portant institution de VDP a été adoptée à l’unanimité des votants. Mais avant, le gouvernement qui a proposé la révision de la loi a été soumis à un certain nombre de questions. Faut-il le rappeler, le Conseil des ministres du 07 décembre 2022 a adopté un projet de loi sur l’institution des Volontaires pour la Défense de la Patrie (VDP) en vue d’intégrer la nouvelle doctrine de leur emploi.

Ainsi les députés à cette plénière portant sur l’adoption du projet de loi sur l’institution des VDP ont soulevé des inquiétudes concernant la moralité des VDP, leur rémunération, leur déploiement sur le terrain en fonction qu’ils soient VDP communaux ou VDP nationaux, etc.

Les députés de l’ALT approuvant la loi portant institution des VDP

De la rémunération des VDP

Certains députés ont demandé à ce que les VDP soient bien rémunérés, qu’ils soient pris en charge lorsqu’ils sont malades, que leur famille ait une certaine prise en charge en vivres quand ceux-ci sont au front, etc.

Les réponses des deux ministres ont été claires sur ces points. « Il ne faut pas que l’on voit dans cet engagement de VDP, un engagement de jeunes qui n’ont pas de travail. Voyons dans cet engagement de VDP, notre foi, notre volonté à nous engager pour notre patrie. Sans arrière-pensée. C’est un engagement que nous voulons. 

À chacun de voir quelle peut être sa participation. Ce que l’État donnera en contrepartie, ce n’est que subsidiaire. On le sait. Combien de Burkinabè nous sommes, combien travaillent, combien sont déplacés internes. Que faire ?

Ne lions donc pas la participation en tant que VDP à une compensation quelconque. Non! On va ouvrir la porte à beaucoup d’autres choses », a argué le ministre d’État, ministre de la Défense et des anciens Combattants, Kassoum Coulibaly.

Le ministre d’Etat en charge de la Défense, Kassoum Coulibaly

Rappel historique de la mise en place des VDP

Le ministre de la Sécurité sur la même question a fait savoir que le principe du VDP découle du volontariat. Il a pris le temps pour revenir sur la genèse des VDP. « Au début, en 2017, quand ça a commencé à chauffer, je crois que les gens se rappellent de Salmossi où la population d’un seul esprit a entouré 6 terroristes qui étaient venus armés.

La population les a entourés avec des machettes, des cailloux, etc. Ils n’ont pas pu oser quoi que ce soit parce qu’il s’agissait de tirer sur une partie de la population et mourir en même temps. Et comme ils ne veulent pas mourir, ils ont préféré repartir.

Mais, attention, quelques semaines plus tard, ils sont venus égorger 14 personnes dans la mosquée (de la même localité, NDLR). En ce moment les populations à travers leur représentant sont venues à Ouagadougou nous rencontrer. Je me rappelle, il y avait 48 villages où ils demandaient 2 Kalash par village en son temps.

Je me rappelle également de Kongoussi, je me rappelle également de Titao où les gens ont commencé à acheter des fusils de chasse pour se défendre. Ils demandaient à ceux qui sont à Bobo et à Ouaga de leur envoyer des munitions et de cotiser leur donner à manger pour qu’ils puissent se défendre.

Ils l’ont fait », a rappelé le ministre de l’Administration territoriale et de la Sécurité, le Colonel Boukaré Zoungrana. Ceci pour dire aux députés de l’ALT qui s’inquiètent de la rémunération des VDP qu’au départ ce sont les communes et les villages qui ont demandé à se défendre. « Ils n’ont rien demandé à l’État. Ils ont demandé seulement l’armement pour se défendre », a-t-il souligné.

Il a dit se souvenir qu’à l’époque les populations avaient indiqué: « Nous sommes prêts à supporter les charges comme on l’a fait pour les Koglweogo ». Pour lui, c’est là l’esprit de départ. Selon lui, l’État pouvait laisser faire, « les gens allaient s’armer de fusils de chasse, mais, après qu’est-ce qu’on en fait? Puisque c’est leurs armes.

Ils les ont acquis par leurs propres moyens. Qu’est-ce qu’on en fait par la suite? », interroge-t-il. C’est ainsi dit-il que « l’idée est venue de voir dans quelle mesure on peut autoriser et encadrer cette population à travers une loi qui va permettre de leur remettre de l’armement de guerre puisque le terroriste vient avec une Kalachnikov (pour attaquer, NDLR) ».

Il a résumé sa pensée en indiquant qu’il relève de la responsabilité de l’État de fournir des armes aux populations qui veulent se défendre et les encadrer, mais les autres ressources (financières et matérielles) peuvent venir des villages et des communes dont sont issus les VDP. Pour lui, « c’est cela le sens de la contribution populaire ».

De la mise en place des VDP

En ce qui concerne l’état des lieux de la mise en place des VDP, le ministre Boukaré Zoungrana répond sans équivoque : « Pour la mise en place des VDP, nous y sommes ». À titre d’illustration il fait remarquer : « vous voyez comment les terroristes sont en train de faire la pression parce qu’ils ne veulent pas que les VDP soient installés.

Ce sont eux seuls qui savent pourquoi ils ne veulent pas qu’ils (les VDP, NDLR) soient installés ». À ce propos, devant les députés de l’ALT, le ministre Boukaré Zoungrana a révélé une anecdote et pas des moindres concernant l’installation des VDP : « Il y a une chancellerie étrangère qui m’a dit qu’ils sont contre l’installation des VDP. Je leur ai dit que curieusement, il y a une coïncidence entre ce que vous voulez et le vœu des terroristes. C’est à vous de juger ».

Pour terminer, le ministre a néanmoins a fait savoir que la rémunération des VDP va rester à 60 000 pour le moment et leur contrat chaque un an renouvelable. À l’issue des débats, la loi portant institution des VDP a été votée à l’unanimité.

En rappel, le Burkina Faso depuis 2015 subit plusieurs attaques terroristes. Le gouvernement pour accroitre la réponse face à la menace terroriste a voté le 21 janvier 2020 la loi portant statut des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP).

Ils sont définis comme des personnes de nationalité burkinabè, auxiliaires des Forces de Défense et de Sécurité (FDS), servant de façon volontaire les intérêts sécuritaires de leur village ou de leur secteur de résidence…

Hamadou OUEDRAOGO

Burkina 24 

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