Bobo-Dioulasso : Après des travaux de voirie, l’A2DF offre un corbillard à sa « famille »

L’Association pour le développement de Donona et de Farakan (A2DF) a procédé à la remise d’un corbillard aux populations de Bobo-Dioulasso le mardi 17 janvier 2023. Tout comme ce don de véhicule et la réalisation de travaux de réhabilitation, les multiples actions de développement social de cette association sont financées par son président qui agit loin des feux des projecteurs. 

Désormais, le quartier Donona et Farakan 2 situé au secteur 2 de l’arrondissement 2 de la ville de Bobo-Dioulasso dispose d’un corbillard. Ce matériel roulant vient combler un vide de plusieurs décennies, depuis la survenue d’une panne irréparable du premier véhicule funèbre de ce quartier. Les habitants de Donona et de Farakan 2 faisaient donc recours aux services funèbres d’autres quartiers pour faciliter le transfert de leurs chers disparus.

Besoin de corbillard

Cette alternative semblait convenir jusqu’à ce qu’un incident se produise en décembre passé. « Ce jour-là, contre toute attente, l’enterrement d’un fils de Donona a failli être perturbé », confie Drissa Sanou, Enseignant bilingue exerçant dans une école franco-arabe.

Attendu pour 13h, le conducteur de l’engin mortuaire initialement réservé a dû privilégier la sollicitation d’une autre famille éplorée vivant dans le quartier auquel est destiné l’engin. Embarrassée par l’attente d’une foule mobilisée sur la base d’un programme en passe d’être reporté, la famille éplorée de Donona se verra dans l’obligation de trouver une solution ponctuelle.

Déclic et cotisations 

Et « C’est de là que le déclic est parti ! », se rappelle Drissa Sanou qui accompagné de deux autres jeunes de Donona décident d’organiser un financement participatif au sein du quartier pour doter celui-ci de son propre corbillard.

Quelques semaines plus tard, les dons ont commencé à tomber au compte-goute. « Me concernant, j’ai récolté un montant de 155 000 francs CFA. Mais c’est en su de la cagnotte que les Imams des 10 mosquées adhérents au projet s’apprêtent à déclarer bientôt », précise-t-il.

Promouvoir le partage

Mais avant même qu’on en arrive là, surgit un bienfaiteur qui offrira gracieusement un véhicule pour la cause. Cadre d’une institution financière en Côte d’Ivoire, ce dernier qui n’est pas à sa première action de solidarité avait déjà mené plusieurs autres.

Celles-ci vont de la réalisation des travaux de voiries et d’assainissement au soutien des membres du quartier en difficulté, sans oublier l’organisation de cadre de rencontre des jeunes. C’est d’ailleurs à l’occasion du « Tournoi de la solidarité organisée en aout passé, (tout aussi à ses frais) que Mamadou Sanon sortira de sa discrétion légendaire.

« Nous devons promouvoir la culture du partage. Il ne faut pas attendre d’être riche avant de soutenir ses proches. Parce que la générosité commence à partir de ce que l’on possède à l’instant T. Celui qui attend d’avoir beaucoup plus avant de partager aura du mal à le faire même âpres avoir obtenu tout l’or du monde », disait en substance le président fondateur de l’Association pour le développement de Donona et de Farakan (A2DF).

Le sens de la famille

L’idée de cette union lui est venue à l’esprit parce que le quartier qui l’a vu naitre, grandir et réussir dans la vie constitue une famille pour lui. Une notion qui lui a été inculquée dès le bas-âge. « Nous avons grandi dans une culture qui ne nous permettait même pas de connaitre nos parents biologiques avant l’adolescence », se rappelle-t-il.

Toutefois, c’est l’avènement du Covid-19 qui a été l’élément déclencheur de la création de l’A2DF qui a tout de suite créé sa plateforme numérique pour d’abord réunir les fils du quartier (vivant ici et ailleurs) avant de réaliser une campagne de distribution de dispositifs de lavage de mains, de gel hydroalcoolique et de cache-nez dans les lieux de rencontre et certains ménages du quartier.

Mamadou SANON, Président de l’A2DF : Tout est parti d’une volonté de rassembler la famille. Et aussi de montrer aux jeunes qu’on peut se réaliser à partir d’ici. J’ai aussi évolué dans les mêmes conditions. Je suis disponible à accompagner les jeunes. Mais je voudrais que chacun se sente confiant, croit en ses rêves en ayant à l’idée que si les ainés y sont arrivés, c’est que tout est à portée de main. 

Aminata SANOU

Correspondante de Burkina 24 à Bobo-Dioulasso