Journée Internationale de lutte contre les Mutilations Génitales Féminines : L’UNICEF réaffirme son soutien dans la lutte et la protection des jeunes filles
Le Burkina Faso, à l’instar des autres pays du monde commémore la journée internationale tolérance zéro contre les Mutilations Génitales Féminines (MGF) ce lundi 6 février 2023. Pour l’occasion, l’UNICEF est revenu sur le bilan de ses actions menées pour stopper cette pratique et les perspectives.
C’est sur le thème « Mobiliser les partenariats avec les hommes et les garçons pour transformer les normes sociales et basées sur le genre pour mettre un terme à la mutilation génitale féminine », que les réflexions se tiendront autour de cette commémoration. « C’est important d’avoir une telle journée qui est l’occasion de réflexion, pour voir où ce qu’on en est avec cette norme sociale. Le Burkina Faso fait partie des 29 pays africains concernés par la pratique des Mutilations Génitales Féminines.
C’est important d’avoir une journée de réflexion pour questionner des approches, adresser aussi des avancées qui sont réalisées pour pouvoir évaluer les efforts qui restent à faire pour atteindre l’objectif de zéro MGF à l’horizon 2030 comme le prévoit les ODD », a indiqué dès l’entame Karim Sankara, spécialiste protection de l’enfant à l’UNICEF.
Environ 6000 villages ont abandonnés les MGF
Pour le bilan des actions menées par l’UNICEF dans la lutte contre les MGF, Karim Sankara, a argué que le bilan est assez positif. Il a ajouté que les avancées sont significatives tant sur le plan communautaire que sur le plan juridique. Aussi des langues se délient pour dénoncer et alerter l’opinion nationale. Cela a permis à environ 6000 villages de déclarer l’abandon des MGF.
« Nous sommes dans un pays où on a maintenant une discussion ouverte quelle que soit la communauté, quelle que soit la personne, qu’elle soit leader coutumier, qu’elle soit leader religieux, que ce soit un technicien de part et d’autre, dans tous les secteurs, parler d’excision au Burkina n’est plus un tabou. Nous avons au Burkina la loi qui permet de réprimer.
À partir du moment où tout le monde sait ce que c’est que l’excision, tout le monde sait que ce n’est pas important d’exciser une fille, du moment où tout le monde peut en parler et qu’il y a une loi qui réprime les contrevenants, c’est une grande avancée », a souligné Karim Sankara.
Mettre l’accent sur l’éducation pour lutter contre les MGF
Afin d’aider ses localités qui ont abandonné l’excision et toutes les autres à emboîter le pas d’ici 2030, l’UNICEF entend mener des plaidoiries sur plusieurs axes. A cet effet l’UNICEF compte mettre l’accent dans le domaine de l’éducation afin d’informer sur les dangers de l’excision depuis l’enfance pour une prise de conscience à l’âge adulte.
« Aujourd’hui au Burkina Faso, dans certaines régions, et même dans certaines provinces, vous avez des curricula qui sont en exécution qui permettent aux enseignants de discuter avec les élèves de l’excision. Les filles sont excisées malheureusement dans un âge très bas ce qui fait qu’enseigner sur l’excision, enseigner les enfants sur les valeurs attachées à la non excision, enseigner les enfants sur les conséquences associées à l’excision permet aussi d’avoir des alliés qui permettent même de contribuer à la sensibilisation des parents et de remonter les informations lorsqu’il y a des velléités afin que la loi puisse être appliquée dans toute sa rigueur », a notifié Karim Sankara.
Pour rappel, la prévalence de l’excision pour les filles de moins de 14 ans était de 11,3% en 2015. En 2023, près de 500.000 filles sont déjà excisées ou susceptible de l’être. Et pour atteindre l’objectif de tolérance zéro à l’horizon 2030, il faut une diminution de l’excision à l’ordre de 18,8% par an. Il faut noter aussi que l’UNICEF, depuis 2020 avec l’appui de ses partenaires a permis de protéger environ 500.000 adolescentes de 0-9 ans d’une excision certaines.
Aminata Catherine SANOU
Burkina 24
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