Tunisie : Des Maliens et des Ivoiriens de retour dans leurs pays
Près de 300 Maliens et Ivoiriens ont rejoint samedi leurs pays après avoir été rapatriés en avion de Tunisie pour fuir des agressions et des manifestations d’hostilité contre les migrants en situation irrégulière.
A Bamako, la capitale malienne, ce sont 135 ressortissants de ce pays qui ont regagné leur terre natale ce samedi 04 Mars 2023. Ils ont été accueillis à la descente de leur avion par le ministre de la Défense et des Anciens Combattants, Sadio Camara, et le ministre des Maliens établis à l’étranger, Alhamdou Ag Ilyene, qui a expliqué que le gouvernement malien avait affrété cet avion pour ces 97 hommes, 25 femmes et 13 enfants maliens vivant en Tunisie.
Même son de cloche à Abidjan, la capitale économique ivoirienne où un vol de 145 passagers a également atterri ce même samedi 04 Mars en fin de journée. Ils ont été accueillis par le Premier ministre Patrick Achi et plusieurs autres ministres.
Ces nouveaux arrivés de la Tunisie ont été conduits dans un centre d’accueil où ils passeront trois jours pour une prise en charge médicale et psychologique, avant de retrouver leurs familles respectives.
« Les Tunisiens ne nous aiment pas, donc on est obligé de partir mais les Tunisiens qui sont chez nous doivent partir aussi », a confié Bagresou Sego, Malien vivant précédemment à Tunis, avant de grimper dans un bus affrété par l’ambassade de son pays pour l’aéroport.
Plusieurs étudiants ont été obligés d’interrompre leurs études en pleine année universitaire comme c’est le cas d’ Abdrahmen Dombia en Année de Master. « La situation est critique ici, je rentre parce que je ne suis pas en sécurité », a-t-il fait savoir tout en marquant son inquiétude pour ceux qui y sont encore : « On demande au président Kais Saied avec beaucoup de respect de penser à nos frères et de bien les traiter ».
Sur 7.000 ressortissants en Tunisie, le gouvernement ivoirien en a recensé 1.300 pour un retour volontaire. La communauté ivoirienne est de loin la plus importante d’Afrique subsaharienne en Tunisie, du fait de l’exemption de visa à l’arrivée.
L’Association des étudiants étrangers AESAT a documenté l’agression, le 26 février dernier de « quatre étudiantes ivoiriennes à la sortie de leur foyer universitaire » et d' »une étudiante gabonaise devant son domicile ».
Dès le lendemain du discours de M. Saied, l’AESAT avait donné comme consigne aux étudiants subsahariens « de rester chez eux » et de ne plus « aller en cours ». Une directive prolongée au moins jusqu’au 6 mars.
Ce déferlement de haine a été déclenché après le discours du Président Saied dans lequel il a affirmé que la présence en Tunisie de « hordes » d’immigrés clandestins provenant d’Afrique subsaharienne était source de « violence et de crimes » et relevait d’une « entreprise criminelle » visant à « changer la composition démographique » du pays.
Ce discours du président tunisien, condamné par des ONG comme « raciste et haineux », a provoqué une levée de bouclier contre les personnes d’Afrique subsaharienne.
Kouamé L.-Ph. Arnaud KOUAKOU
Burkina24
Source : RFI
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