Consommation de drogue en milieu scolaire : La responsabilité de tous indexée à l’hémicycle !
Ce mardi 7 mars 2023 à l’hémicycle, s’est ouverte une séance plénière portant questions orales. La première question orale avec débat du député Drissa Ky a été adressée au ministre en charge de l’éducation nationale, André Joseph Ouédraogo. La question a porté sur les mesures prises pour éradiquer la drogue, la toxicomanie et la violence en milieu scolaire. C’est dans un franc-parler que le ministre a touché le fond du problème face aux députés. Il a ensuite pointé du doigt la responsabilité de tous dans ce phénomène.
La consommation de la drogue et la violence sont des fléaux réels dans les établissements scolaires du Burkina. Le ministre André Joseph Ouédraogo l’a reconnu. Il a aussi assuré que son ministère à travers plusieurs actions et projet a pris à bras le corps le problème. « Le ministère traite des causes et des conséquences du problème », a assuré le ministre André Joseph Ouédraogo.
Il en veut pour preuve la réintroduction de l’éducation civique dans les curricula et la mise en place de plusieurs projets pour sensibiliser et lutter contre les causes du problème. « Nous voulons impliquer les élèves dans la résolution du problème. Nous impliquons aussi l’ensemble de la communauté éducative pour traiter avec succès la problématique de la consommation de la drogue et la violence scolaire », a expliqué le ministre en charge de l’éducation nationale.
Comment lutter contre la consommation de la drogue ?
À cette question, le ministre s’est voulu clair : « Nous sommes tous responsables de la situation ». Ainsi, sur les solutions pour venir à bout du phénomène, le ministère en appelle à la responsabilité de tous, tout en indiquant qu’il faut bannir la répression.
« Ce sont nos enfants. N’oubliez pas que parmi eux, il y a des mineurs. Vous voulez qu’on les emmène en prison ? Il est de notre responsabilité de les aider. C’est notre responsabilité morale en tant que parent d’élèves. Ils viennent de nos cours, ils se ravitaillent un peu partout dans la société et pas seulement dans l’environnement scolaire.
Ils viennent à l’école avec la drogue, on les ravitaille même à la maison. Il y a beaucoup de choses qui ne sont pas bonnes à dire publiquement, mais les parents ont démissionné et confient tout à l’école. Mais que peut faire l’école dans une société où rode le scandale public ? C’est une réalité qu’il faut reconnaître.
Voulez-vous honorable que je fasse intervenir la police, la gendarmerie pour traquer ces innocents et les emmener en prison à la MACO ? Nous aurons failli à notre tâche d’éducateurs. Nous tentons de l’éviter autant que faire se peut, parce que nous avons foi que ces enfants-là peuvent être récupérés », a entre autres exposé André Joseph Ouédraogo face aux députés.
Exposant la réalité de la consommation de la drogue en milieu scolaire, le ministre a fait savoir qu' »il y a des établissements de la ville de Ouagadougou qui sont devenus des sanctuaires de la consommation de la drogue. Pendant la récréation, ils ne se cachent même plus. Ce n’est pas que chez le boutiquier ou au kiosque d’à côté que l’on vend ça. Ils ont les moyens pour s’acheter la drogue et ce n’est pas n’importe quelle drogue. C’est de la drogue « de qualité ». Qui leur donne ces moyens ?
Lorsqu’ils arrivent à l’école, véritablement, ce sont des cas et les enseignants ont peur. Les enseignants ont démissionné, les parents aussi ont démissionné, le problème est entier ». Pour André Joseph Ouédraogo, la solution n’est pas d’envoyer ces enfants toxicomanes en prison, car ils peuvent en sortir plus criminels.
Le ministre estime qu’il est mieux « qu’on puisse se parler pour voir ce qui peut être fait pour résorber un tant soit peu le phénomène ». Aux députés, il a indiqué qu’il est de leur responsabilité aussi d’attribuer un budget conséquent au ministère en charge de l’éducation pour qu’il puisse mener les projets en droite ligne avec la lutte contre la consommation de la drogue, la toxicomanie et la violence en milieu scolaire, car le ministère est en « manque criard de moyens ».
Hamadou OUEDRAOGO
Burkina 24
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