Malnutrition : L’Alliance nationale pour la fortification plaide pour un financement conséquent pour mener à bien sa lutte

L’Alliance nationale pour la fortification (ANF) souffre d’une insuffisance de financement pour la réalisation de ses activités de coordination et de suivi. Pourtant, l’objectif premier de cette alliance est de fédérer les énergies de l’ensemble des acteurs œuvrant dans la lutte contre la malnutrition par carence en micronutriments. C’est ce qui ressort du bilan de l’alliance, qui a tenu sa première session 2023 les 14 et 15 mars 2023 à Bobo-Dioulasso.

Au Burkina Faso, la malnutrition par carence en micronutriments constitue un problème majeur de santé publique. En effet, le gouvernement a fait le choix de la fortification des aliments à grande consommation pour faire face à cette forme de malnutrition. Depuis 1996, des efforts sont consentis pour faire progresser l’enrichissement des aliments dans le pays mais force est de constater que les résultats sont mitigés.

L’Alliance nationale pour la fortification (ANF) qui a été créée par décret interministériel en 2014, entend se battre aux côtés de l’Etat pour atteindre l’objectif zéro enfant malnutri au Burkina. Du bilan de l’année précédente, il ressort que l’ANF souffre d’une insuffisance de financement pour la réalisation de ses activités de coordination et de suivi. Malgré cela l’alliance avec l’appui des PTF a pu élaborer en 2022, un document d’orientation pour les programmes de fortification ainsi que le plan de Suivi-évaluation.

Pour améliorer les performances de l’ANF afin de vaincre la carence en micronutriments, des défis majeurs restent à relever. Notamment l’élaboration d’une stratégie nationale pour la fortification et de son plan de suivi-évaluation, d’un plan de communication pour accroître la sensibilisation du public et sensibiliser les consommateurs sur l’importance des aliments fortifiés, leurs conservations et utilisations, le renforcement de la surveillance et les systèmes internes d’AQ/CQ des industries à travers la réalisation de missions de suivi et de supervision trimestrielle, la définition des indicateurs de fortification des aliments de grande consommation pour assurer le suivi de la performance de la stratégie pour la surveillance règlementaire des programmes de fortification etc.

Représentant le Directeur général de la Santé et de l’Hygiène publique, Boureima Dissan Gnoumou, a indiqué que le bilan de l’année 2022 a été très bon. « 80% des activités planifiées ont été réalisées. De la planification de 2023, une vingtaine d’activités ont été retenues et certaines sont déjà en cours de réalisation. L’une des recommandations phare est de faire le plaidoyer sur la détaxation des intrants entrant dans la fortification des aliments de grande consommation. Un plaidoyer sera également porté par l’ANF pour qu’il y ait une dérogation spéciale pour l’acquisition de réactifs au profit d’un laboratoire membre de l’ANF par entente directe pour permettre au dit laboratoire d’être opérationnel parce que cela permet de contrôler la qualité des aliments fortifiés », a indiqué le nutritionniste.

Partenaire technique et financier de cette activité, Catholic Relief Service (CRS) s’est dit satisfait des résultats des activités déjà menées et exhorte l’ANF à continuer dans ce sens. L’Organisation Ouest-africaine de la santé (OOAS) qui entend mettre sur pied l’Alliance régionale pour la fortification, ainsi que le Programme alimentaire mondial (PAM), l’USAID, la Chambre du commerce et d’industrie du Burkina Faso (CCI-BF) et le secteur privé ont pris une part active à cette rencontre.