Cantines scolaires : Prioriser les productions locales, le sacerdoce de l’initiative présidentielle

Manga, dans le centre-sud du Burkina Faso, des journalistes ont été conviés sur le terrain pour visiter des jardins scolaires et des cantines scolaires de certaines écoles de la localité. L’expédition entre dans le cadre d’un atelier de 3 jours dénommé « Atelier d’information et d’échanges sur l’Initiative présidentielle « Assurer à chaque enfant en âge scolaire au moins un repas équilibré par jour ». Du 10 au 12 mai 2023, journalistes, communicateurs, acteurs locaux du secteur de l’éducation, directeur provincial en charge de l’éducation, responsables communaux, représentant du secrétariat technique de l’éducation en situation d’urgence, responsables du ministère de l’Agriculture, la Secrétaire permanente de l’initiative présidentielle en question et ses techniciens, se sont regroupés pour cet atelier d’information émaillé de visites terrains dans la zone de Manga.

L’initiative présidentielle « Assurer à chaque enfant en âge scolaire au moins un repas équilibré par jour » est un programme de protection sociale, elle crée un lien formel entre la production locale et l’approvisionnement des cantines scolaires. C’est ce qu’a expliqué la première responsable de cette initiative, Alice Sidibé, Secrétaire permanente de l’initiative présidentielle « Assurer à chaque enfant en âge scolaire, au moins un repas équilibré par jour ».

La problématique des cantines scolaires

Après des communications sur l’initiative présidentielle en salle, les participants de l’atelier d’information sur l’initiative présidentielle ont mis le cap à l’école Pissy 2 de Manga, puis à l’école Pagomtoécé et enfin à l’école de Boura pour s’imprégner du fonctionnement des cantines scolaires et des jardins scolaires.

Dans chaque école, population, corps enseignant, responsables des Associations de parents d’élèves (APE) du Comité de gestion des Établissements scolaires (COGES), leaders religieux et coutumiers étaient mobilisés. Dans le jardin scolaire de l’école Pissy 2, plusieurs spéculations y  poussent difficilement, car rangées par les animaux, nous a notifié un enseignant de l’école.

En effet, ce sont les élèves, les parents d’élèves sous la supervision du corps enseignant qui doivent entretenir le jardin. « Nous exploitons le jardin potager depuis 2021. Ce jardin aide énormément la cantine scolaire puisque nous produisons des oignons, souvent des tomates et nous utilisons cela pour faire des sauces et du riz gras aussi. Cela aide beaucoup dans la qualité de la nourriture servie », rapporte Rassidi Kafando, directeur de l’école Pissy 2.

Cependant, il n’a pas manqué de relever certaines difficultés qu’ils rencontrent. « L’arrosage même cause un problème. Les élèves en temps de fraîcheur n’arrivent pas à venir tôt pour arroser les plans avant de suivre les cours. Le grillage aussi est fait en bois. Une partie peut tomber souvent et les animaux passent par là-bas pour rentrer », a relevé le directeur de l’école. Soumaïla Zoungrana, responsable COGES de l’école Pissy, a reconnu l’importance du jardin pour la cantine scolaire.

À l’en croire, cette année, ils ont déjà fait plusieurs récoltes qui ont servi à agrémenter la nourriture de la cantine scolaire. Il avoue néanmoins que c’est parce qu’il a vu les autorités venir visiter le jardin qu’il a plus senti l’importance de ce jardin pour la cantine scolaire. Il a donc promis que c’est avec plus de sérieux qu’ils vont s’occuper du jardin au grand bonheur des enfants.

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À l’école de Pogomtoécé par contre, pas une seule pousse dans le jardin scolaire, le directeur a pointé du doigt le manque de matériel pour encadrer le jardin et un débit faible de la pompe et un accompagnement.

Au-delà du jardin scolaire, selon Daniel Konditamné, directeur de l’école Pagomtoécé, c’est en avril passé que la cantine scolaire a été approvisionnée en vivres. Un retard qui fait que les enfants ne mangent pas à la cantine pendant une bonne partie de l’année.

Il faut dire que lors de cet atelier qui s’est tenu à Manga, la problématique des cantines scolaires a été discutée. Le problème de l’approvisionnement des cantines scolaires, la qualité de la nourriture servie aux enfants dans les cantines scolaires, etc.

L’objectif de l’atelier

À en croire Alice Sidibé, l’objectif visé par le secrétariat permanent de l’initiative présidentielle en organisant cet atelier d’information, c’est de faire en sorte que les journalistes puissent toucher du doigt la problématique de l’alimentation scolaire et d’être des relais pour un éveil des consciences.

« Vous avez tous touché du bout du doigt la problématique et les préoccupations de l’alimentation dans les cantines scolaires. Certes les enfants sont en train de manger, mais aux dires des parents d’élèves, ce serait toujours bon d’améliorer la qualité. Ça serait bon de diversifier et d’aller au-delà des repas de riz et de haricot servis quotidiennement.

C’est un peu monotone. C’est dans cela que s’inscrit l’initiative présidentielle. La diversification et surtout en priorisant nos productions locales pour privilégier la chaîne courte afin d’améliorer la qualité de l’aliment et aussi améliorer les revenus des petits producteurs« , a expliqué Alice Sidibé la Secrétaire permanente de l’initiative présidentielle. C’est donc ainsi la vocation de l’initiative présidentielle.

Selon Alice Sidibé, l’initiative présidentielle, spécifiquement compte rendre disponibles les denrées alimentaires pour un approvisionnement optimal des cantines scolaires, donner une valeur nutritionnelle des menus des cantines scolaires, faire en sorte que les revenus des ménages en état de précarité puissent connaître un accroissement et enfin améliorer la gouvernance des cantines scolaires. Tout cela en s’appuyant sur les mécanismes déjà existants et en les améliorant au besoin.

L’initiative présidentielle « Assurer à chaque enfant en âge scolaire au moins un repas équilibré par jour » relève de la Primature et travaille avec le ministère en charge de l’agriculture, de l’éducation nationale et celui en charge de l’économie, mais aussi avec plusieurs ONG et associations pour la mise en œuvre de projets au profit des élèves. Elle a été lancée par le président Roch Marc Christian Kaboré en 2021 et couvre une période cinq ans.

Hamadou OUEDRAOGO  

Burkina 24