Littérature et lutte contre le terrorisme : L’interpellation du Magistrat Ounténi Félix Natama à travers « Le prix de la stigmatisation »

Ounténi Félix Natama, Magistrat, premier substitut du procureur du Faso près le Tribunal de grande instance (TGI) de Dédougou et premier commissaire du gouvernement adjoint du tribunal administratif de Dédougou, a dédicacé sa toute première œuvre littéraire, le samedi 1^er juillet 2023 à Ouagadougou. Intitulée « Le prix de la stigmatisation », l’œuvre interpelle et met à nu les conséquences dues au rejet, à l’abandon et à la stigmatisation.

« Le prix de la stigmatisation », œuvre de 116 pages subdivisées en 10 chapitres, retrace la vie d’un homme prénommé Fiéro, né et grandi dans des conditions assez difficiles, avec un père dont le comportement pourrait être qualifié d’irresponsable. Il n’a que sa seule mère pour lui apprendre à vivre. Malheureusement, cette dernière tombe malade.

Fiéro, obligé d’abandonner ses études aux portes du Certificat d’études primaires (CEP) pour porter assistance et soins à sa mère, perd son père. Et plus tard, son seul et dernier rempart sur terre pouvant lui permettre d’avoir une meilleure éducation, sa mère. Seul et rejeté par la société, de mauvaises fréquentations vont finalement le conduire sur le terrain du terrorisme. Le voilà donc face à une réalité jamais imaginée…

« A travers l’histoire de Fiéro, chacun peut se retrouver… Chacun retrouve sa part de responsabilité dans ce que nous vivons aujourd’hui. C’est donc le lieu à travers cette histoire que nous puissions trouver les enseignements nécessaires afin de ne pas nous attaquer aux conséquences, plutôt aller directement aux sources ou aux causes de nos problèmes », a fait comprendre l’auteur de l’œuvre, Ounténi Félix Natama, Magistrat.

Mais avant, l’auteur a rappelé que le « tilt » qui a permis l’écriture de l’œuvre a retenti à la suite de l’attaque terroriste du convoi de Boungou, le 6 novembre 2019, et dont le bilan a fait état d’une trentaine de morts. Trois ans après, dit-il, le projet d’écriture est devenu une réalité. Les raisons qui l’y ont poussé sont diverses, selon lui.

« Premièrement, contribuer à la réflexion sur plusieurs thématiques déjà évoquées, parce que c’est un devoir pour chaque citoyen de contribuer à la réflexion. Deuxièmement, c’est un devoir patriotique, un devoir citoyen parce que ton pays a des soucis, des problèmes ; tu as le devoir d’apporter ta contribution. 

Troisièmement, c’était un devoir de charité parce qu’après avoir lu à la source de nombreux auteurs burkinabè et d’ailleurs, il était de mon devoir également d’apporter ma contribution aux autres lecteurs. Et enfin, c’est un devoir humain parce que tout simplement, relativement au contexte socio-économique et sécuritaire que vit notre cher pays, j’avais un devoir également à ce niveau en tant qu’humain. Parce qu’un penseur disait que chaque Homme doit dans sa vie avoir des enfants, planter un arbre et écrire un livre », a-t-il entre autres avancé, dédiant son ouvrage au peuple résilient du Burkina Faso en général.

Préfacée par Dr Dramane Konaté, homme de culture, l’œuvre est disponible au prix unitaire de 3 500 F CFA. Le ministre de la culture, représenté par le préfacier, a reçu la première dédicace officielle du livre. La seconde, est revenue à Zacharia Ouédraogo pour avoir acheté l’œuvre « Or » aux enchères à 50 000 F CFA.

Tambi Serge Pacôme ZONGO

Burkina 24