Premier sommet africain sur le climat : Les Africains accordent leur violon en vue de la COP28
Ce lundi 4 septembre 2023 s’est ouvert le premier sommet africain sur le climat à Nairobi dans la capitale kenyane. Une vingtaine de chefs d’État ou de gouvernement et des centaines de délégués du monde entier prennent part à ce sommet de 3 jours, dont l’objectif est de permettre au continent de trouver un langage commun sur le développement et le climat afin de « proposer des solutions africaines » à la COP28 à Dubaï.
C’est inédit ! Plus de trois décennies après que les négociations sur le climat ont pris de l’ampleur sur la scène mondiale, c’est la première fois que les pays africains convoquent une conférence régionale exclusivement pour discuter de leur ordre du jour.
En effet, alors qu’elle ne contribue qu’à seulement 4% aux émissions totales de CO2, l’Afrique reste le continent qui subit le plus les effets du changement climatique.
« L’empreinte carbone de l’Afrique reste faible, mais le bilan humain du changement climatique est disproportionnellement élevé. L’urgence de remédier aux pertes et aux dommages et de configurer des mécanismes financiers appropriés pour la résilience augmente avec chaque événement météorologique extrême et chaque crise d’insécurité induite par le climat », a déclaré le président kenyan, William Ruto à l’ouverture du sommet qui devrait durer trois jours.
Le président du Kenya a estimé qu’il était temps pour l’Afrique de changer sa façon de traiter les questions climatiques. « Nous nous réunissons avec une compréhension claire de l’insuffisance de nos besoins en matière de financement climatique, mais nous ne reculerons pas devant les réalités qui doivent apporter un changement positif« , a-t-il déclaré.
« Nos atouts doivent prendre la forme de partenariats. La raison pour laquelle nous n’avons pas fait autant de progrès est que l’Afrique ne s’est pas consolidée et n’a pas mis ses idées sur la table. Le jour où nous le ferons, nous serons un continent riche« , a-t-il poursuivi.
Selon le président kenyan, ce sommet a pour vocation non pas de cataloguer les griefs mais de parler de solutions. Et à ce sujet, il estime que pour ce qui concerne la décarbonisation, l’Afrique devrait exploiter son riche potentiel en matière d’énergies renouvelables, car cela pourrait profiter à d’autres personnes en dehors du continent et générer des fonds de développement.
La société civile s’est également mobilisée pour faire entendre sa voix lors de ce sommet. En marge de l’ouverture du sommet, elle a organisé une marche lundi matin dans les rues de Nairobi. S’exprimant au nom de la société civile, Mithika Mwenda, directeur exécutif de l’Alliance panafricaine pour la justice climatique (PACJA), a déclaré qu’il était temps pour les sommets sur le climat de cesser d’être une bataille entre le Nord et le Sud.
Il a mis en garde les pays développés contre le recours à de tels sommets pour échapper à la responsabilité de leurs émissions élevées, affirmant que le discours du changement devrait être bidirectionnel.
« Le résultat de ce sommet devrait non seulement apporter des solutions aux personnes dont les moyens de subsistance sont affectés par le changement climatique et ses fausses solutions, mais aussi refléter les réalités africaines, et l’adaptation devrait en être au cœur », a-t-il soutenu.
Synthèse de Maxime KABORE
Burkina 24
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