Musique : Isacco, ce Rwandais qui écrit son histoire depuis la France 

publicite

Ayant poussé ses premiers cris à Kigali dans la capitale rwandaise, il va migrer pour la France quand le pays tombe dans une phase de guerre. Une fois à l’hexagone, il va suivre la voie de ses géniteurs, c’est-à-dire, aller à l’école. Au fil des années, le talent qui sommeillait en lui s’imposait peu à peu. Sans se faire prier, il décide alors de faire profiter ce talent à tous, en prenant donc le micro. Flow, vibe, inspirations débordantes, sont les sensations qu’il dégage à chacune de ses sorties… Isaac Murwanashyaka Nzabonimana, ou encore Isacco, puisque c’est de lui qu’il s’agit, est un artiste chanteur rwandais, et pas des moindres. Dans un style afrobeat, ce jeune pétri de talents écrit lentement mais surement son nom en lettres d’or dans l’industrie musicale française. Dans cette interview, l’artiste aux multiples distinctions déballe sa carrière, et ses ambitions pour la musique… Lisez ! 

La suite après cette publicité

Burkina 24 : Qui est Isacco ?

Isacco : ISACCO est un artiste-musicien rwandais.  Né *Isaac Murwanashyaka Nzabonimana* à Kigali. Isacco doit s’exiler au Kenya en 1994 à la suite de la guerre au Rwanda, qui le sépare de ses parents alors qu’il n’a que trois ans. Il grandit ensuite en France. Il va se lancer dans la musique en 2012 au sein du groupe IC-KS, alors qu’il poursuit ses études en France.

Le style du groupe est alors de l’afro-pop, mélangeant ragga, RnB et dance hall. Le groupe se produit en live sur des scènes en France jusqu’en 2015, où ISACCO se lance dans une carrière solo avec l’encouragement des autres membres du groupe.

Mon but, dans ce secteur musical, est de mettre en valeur ou valoriser la musique africaine dans la diaspora. Alors je fais tous les styles de musique, je m’adapte facilement à un style en fonction du projet musical. Mais je peux dire que je suis plus spécialisé dans l’AFRO BEAT et AFRO DANCEHALL.

Burkina 24 : Pourquoi avoir décidé d’embrasser la musique comme métier ?

Isacco : J’avais l’habitude de passer des heures dans le studio de mon cousin qui est producteur, RUKUZ PRO. J’étais fasciné par la manière dont il travaillait sur l’enregistrement des différents artistes connus du Kenya. En fait, c’est grâce à lui que j’avais la chance d’aller dans les grands concerts des artistes. Cependant, en ce moment-là, bien que j’eusse de l’amour pour la musique, je n’avais pas eu la présence d’esprit de dire que moi aussi je voulais devenir artiste ; même si tout le monde me le disait.

Un jour, mon cousin RUKUZ PRO a fait un beat qu’il m’a fait écouter. Cela m’a directement donné une inspiration sans égal. Il m’a proposé de chanter sur le beat. C’était ma première fois d’enregistrer un titre. J’étais très content d’écouter ma voix. Le titre est bien mais je n’avais pas toujours l’esprit d’artiste. Pour moi c’était toujours de l’amusement avec mon cousin qui ne cessait de me persuader du contraire et estimait que je me comportais déjà comme un artiste confirmé.

Plus tard j’ai dû partir continuer mes études en France. Là je me suis dit que mon amour pour la musique était voué à la mort. Faux ! C’était plutôt le début même de ma carrière musicale.

Burkina 24 : Et comment a été le début de votre carrière musicale ?

Isacco : En France, j’étais tombé dans une bande d’amis qui aimaient beaucoup la musique et d’autres qui sont chanteurs. J’ai alors commencé par les accompagner aussi et comme je connaissais un peu comment cela se passe en studio, je leur donnais des conseils au moment des enregistrements.

Un jour, ils ont proposé de faire un feat sur l’un de leur titre. Je l’ai fait. Mes amis, ils ont aimé ce que j’ai enregistré. Ils m’ont proposé de faire un groupe ; ce que j’ai accepté. Nous avons créé sur le coup un groupe IC-KS de trois personnes. C’était en 2012. On a fait pas mal de titres ensemble.

Isaac Murwanashyaka Nzabonimana, alis Isacco

Vers fin 2015, le travail et les études ont fait que personne n’avait plus le temps. J’étais déjà devenu esclave de la musique. J’ai alors décidé de continuer mon chemin en solo. J’ai donc voulu tout recommencer à zéro en 2016 avec mon premier single *NONAHA* qui veut dire « MAINTENANT ».

Le public a beaucoup aimé le titre ; ce qui m’a donné la chance de gagner *LE PRIX DU MEILLEUR ARTISTE MASCULIN DE LA DIASPORA*. Entre-temps j’ai sorti d’autres titres mais *NONAHA* a marqué l’année de 2016. En 2017, j’ai sorti son clip vidéo qui m’a définitivement lancé dans ma carrière.

Burkina 24 : Combien de titres avez-vous dans votre discographie (albums et singles) ?

Isacco : En 2017, j’enregistre et publie mon premier single Nonaha (Maintenant, ndlr) qui connaît une belle audience et me permet de décrocher le prix du meilleur artiste masculin de la diaspora, décerné par l’association de la diaspora camerounaise en France.

Plusieurs singles suivent, notamment Cheza (2018), Uko Ubikora, Urampagije (2020), Malayika (2021), puis Inchallah En 2020, je lance mon propre label, MK Production sur lequel je sors Zunguza, un track afropop enregistré en 2021 en featuring avec le Guinéen Lil Saako. Cette dernière œuvre est particulièrement saluée par les médias africains. Après ces sept singles, en septembre 2021, j’ai  sorti « On s’amuse », mon premier album, de huit titres.

Burkina 24 : Parlez-nous de votre album « On s’amuse ». Quelles sont les thématiques qui sont abordées dans l’album?

Isacco : C’est un album que j’ai intitulé «on s’amuse». C’est une œuvre qui a été faite avec rigueur et amour. Ça fait des années que je l’ai préparée avec beaucoup de difficultés, des moments de découragement, manque de soutien, manque de financement et autres. Mais malgré tout, je suis resté motivé et déterminé comme jamais. Je me suis dit : « Je vais mettre des années pour préparer mon album mais le jour de gloire arrivera et ce jour-là, je serai le plus heureux du monde ».

J’ai commencé ce projet depuis 2016. Comme je venais de débuter, j’ai décidé de sortir des singles pour me faire connaître. Mais aussi, comme je voulais sortir un travail de qualité, j’étais obligé de sortir un titre par an. Je me bats grave depuis des années, je travaille doublement pour pouvoir trouver les moyens pour aller au studio d’enregistrement et tourner un clip vidéo. Mon objectif était de sortir un travail de haute qualité même si c’était un seul titre par an. 

L’album parle de tout mon parcours, toutes ces difficultés que j’ai vécues. Les mélomanes découvriront sur cet album en tout huit titres. Les sujets abordés dans mes chansons,  c’est l’amour, l’ambiance et la joie de vivre.

Mon but est que tu oublies ta journée de galère quand tu écoutes ma musique. Que je te fasse danser au lieu de penser à chaque seconde à tes problèmes qui ne finissent jamais. Pour moi, la solution de tous les problèmes,  c’est d’avoir à ses côtés ce qui donne de la joie.

Burkina 24 : Vous avez certainement remporté des trophées tout le long de votre carrière, quels sont entre autres ces prix et que représentent ces distinctions pour vous ?

Isacco : Effectivement, j’ai été désigné meilleur artiste de la diaspora 2023. C’est un prix qui représente beaucoup pour moi. Cela montre que les gens suivent ce que je fais de près. C’est une récompense pour les efforts fournis au cours de l’année 2022 qui n’a pas été simple à cause du Covid-19.

C’est pendant la période de la pandémie que j’ai réalisé deux clips « URAMPAGIJE », « ZUNGUZA » et mon premier album « On s’amuse ». Ce fut vraiment compliqué car il n’y avait pas de moyens de promotion. On ne savait pas où faire des concerts parce que tout était fermé.

Avec les efforts financiers et physiques que j’ai déployés pour sortir tous ces projets dans ce contexte de pandémie, ce n’était pas simple. Il y a même eu un moment où j’étais vraiment découragé, j’avais envie de tout abandonner.

C’est donc avec plaisir que j’ai accueilli ces prix. Je me souviens, le jour où j’ai gagné mon premier trophée du meilleur artiste masculin de la diaspora avec mon premier titre « Nonaha », cela m’avait motivé à travailler encore plus.

Burkina 24 : Est-ce que cette musique en retour nourrit son homme que vous êtes ?

Isacco : Quand tu aimes ce que ce que tu fais,  tu le fais sans même penser aux intérêts en retour,   mais je peux dire que depuis que j’ai commencé la musique  en solo, je fais pas mal des concerts ce qui apporte un peu et ce que je gagne dedans me permet de financer des nouveaux projets en espérant que demain ça va payer mieux pour pouvoir vivre 100% de ma musique.

Burkina 24 : Parlant des concerts, quel est le plus récent ?

Isacco : En matière de scène, j’ai fait l’avant-première de Dadju à Frankfurt, de Serges Beynaud à l’Elysée Montmartre, de Soum Bill au Dock Eiffel Paris dans une célébration de 25 ans de carrière. Il y a également eu Africa by night au Dock pullman de Paris en compagnie des artistes tels que Dj Arafat, A-satr, Bramsito, Passi et Djibril Cissé, Ya levis, Maria ba  et Djanii alfa …

Burkina 24 : Dites-nous, parmi toutes ces tournées laquelle vous a marqué le plus ?

Isacco : Tout, c’était une expérience extraordinaire et unique à chaque fois mais je peux dire que la tournée avec l’artiste Dadju en Allemagne, ça m’a marqué beaucoup car c’était la première fois que je sors en France pour aller faire un concert à l’étranger.

Burkina 24 : Avez-vous des collaborations avec d’autres artistes ?

Isacco : Sur mon premier album,  avec le titre « ZUNGUZA » j’ai collaboré avec une grande star de la Guinée, LIL SAAKO et l’artiste ANNA du Gabon…

Burkina 24 : Quels sont donc vos rapports avec les autres artistes ?

Isacco : Franchement là je peux dire que c’est des vrais frères. On a une amitié forte depuis qu’on a travaillé ensemble sur mes nouveaux projets, il y aura plusieurs collaborations des artistes de pays différents.

Burkina 24 : Lesquels par exemple ?

Isacco : Je ne peux dévoiler là, sinon ça ne sera plus une surprise… Mais vous serez les premiers à les connaître. Le jour où tout sera prêt à sortir ou annoncer…

Burkina 24 : Quels sont vos autres projets dans la musique ?

Isacco : Actuellement je suis en plein de préparation du tournage clip vidéo le 23 septembre 2023 et je travaille sur mon deuxième album.

Burkina 24 : Votre souhait dans la musique ?

Isacco : C’est de devenir légendaire de la musique et inspirer la jeune génération et rendre heureux les gens qui aiment écouter de la musique et mes fans.

Burkina 24 : Un mot ? 

Isacco : Je remercie tous mes fans qui m’ont soutenu depuis le début jusqu’à maintenant. Sans eux, je ne serai pas là où je suis maintenant. Qu’ils continuent à être avec moi pour me pousser le plus haut possible.

Propos recueillis par Sié Frédéric KAMBOU

Burkina 24 

Écouter l’article
❤️ Invitation

Nous tenons à vous exprimer notre gratitude pour l'intérêt que vous portez à notre média. Vous pouvez désormais suivre notre chaîne WhatsApp en cliquant sur : Burkina 24 Suivre la chaine


Restez connectés pour toutes les dernières informations !

publicite


publicite

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page
×