Fonds national de solidarité : Des bénéficiaires reconnaissants et des besoins croissants

Le Directeur général du Fonds national de solidarité et de résilience sociale (FNS-RS) Sami Nicolas Kambou a organisé une visite chez ses partenaires le mercredi 25 Octobre 2023 à Bobo-Dioulasso. Des structures sanitaires aux cadres d’accueil des enfants en difficulté en passant par les personnes indigentes, les bénéficiaires saluent un accompagnement vital qu’ils espèrent voir amélioré.

Risnata Sabo, élève de 16 ans en classe de 4^ème a échappé au pire en 2022. Quand les médecins lui ont diagnostiqué une tumeur ovarienne, elle a subi une hospitalisation de 115 jours qui a raflé les maigres ressources de sa mère Minata Congo. C’est dans cette fragilité économique que la famille reçoit les prescriptions d’une opération vitale estimée à plus de 2 millions de francs CFA.

144 malades soignés gratuitement

Heureusement, la veuve et l’orpheline ont été secourues par le service social du Centre hospitalier universitaire Souro Sanou de Bobo-Dioulasso. La même année, Séraphin Kam, victime d’un accident de la circulation a reçu une prothèse orthopédique pour faciliter sa mobilité suite à l’amputation d’une jambe.

La prise en charge de ces malades indigents a été assurée grâce au Fonds national de solidarité et de résilience sociale (FNS-RS) qui accorde une subvention annuelle de 2,5 millions de francs CFA.

« 144 malades indigents ont été soignés gratuitement en 2023. Mais il arrive aussi que l’hôpital sollicite un accompagnement supplémentaire à travers une demande individuelle pour sauver des vies. Et la majeure partie de ces demandes obtiennent une suite favorable », se réjouit le gestionnaire des services sociales du CHUSS Amidou Konané.

Famille d’accueil

Bernadette Bama Tiaho est une « famille d’accueil » qui a reçu au sein de son ménage, plus de 46 enfants en « situation difficile ». Ses hôtes sont des « jeunes marginalisés » que les services sociaux œuvrent à réinsérer dans la société et parfois dans leurs propres familles. Leurs profiles présentent entre autres des adolescents en conflit avec la loi, des enfants vivant avec un handicap et même « des bébés abandonnés avec leurs placentas ».

Pour faciliter la gestion de leurs transits chez « Tantie Action sociale, le fonds apporte une subvention annuelle de 85 000 francs CFA. En tant que présidente de l’association féminine Neb Nooma, Bernadette Bama a aussi reçu un autre type d’accompagnement qui s’inscrit dans le cadre de l’aide au développement des Activités génératrices de revenus (AGR). Cette aide a permis à sa vingtaine de membre de renforcer leur production de soumbala et de patte d’arachide à travers l’acquisition de matériels adaptés.

Encourager les modèles humanistes

Selon le Directeur général du Fonds national de solidarité et de résilience sociale (FNS-RS) Sami Nicolas Kambou, Dame Tiaho est un exemple de femme dévouée qui lutte contre la vulnérabilité. Et le fonds œuvre à la promotion de ce genre de modèles humanistes « afin que nul ne soit laissé pour contre ».  Dans le souci d’optimiser ses actions, le fonds selon son DG compte s’investir davantage dans l’octroi de subvention afin d’aider à l’autonomisation de ses bénéficiaires.

Personnes vivant avec un handicap

 A l’Association pour le bien-être des personnes aveugles et malvoyants (ABPAM) Espérance de Bobo-Dioulasso, le Vice-président Firmin Sanou exprime toute sa reconnaissance pour le budget annuel de 900 milles francs CFA que le fonds met à leur disposition. Cette ressource financière contribue à la prise en charge de la restauration de plus de 150 enfants et jeunes apprenants vivant avec un handicap.

Orphelins et enfants vulnérables

Les orphelins font également partie intégrante des cibles prioritaires du fonds. A travers le Centre d’accueil d’enfants en détresse de l’Alliance missionnaire internationale dirigé par Daniel Zoubga, la centaine de nourrissons a pu recevoir une dotation en lait infantile. Composés de plus de 90 externes et 13 internes, ces enfants après la perte de leurs géniteurs font face à la stigmatisation relevant des considérations superstitieuses. « Dans certains milieux, on pense que l’enfant orphelin est un esprit de malheur qui est vite confié à autrui », déplore-t-il.

Une extrême vulnérabilité

La Cour de solidarité de Colma reçoit elle aussi un financement annuel de 2,5 millions de francs CFA. Cette enveloppe permet à son responsable Bernard Kabré d’assurer la restauration de ses pensionnaires  estimés à 115 internes et 95 externes.

« Ce sont des personnes d’une extrême vulnérabilité » constituée majoritairement d’enfants, de personnes âgées et de femmes victimes d’allégation de sorcellerie. Ils fondent tout leur espoir sur le système de solidarité nationale.

La nécessité d’améliorer le budget du fonds

Depuis l’avènement du terrorisme au Burkina, les besoins du fonds connaissent une croissance en raison de l’intégration d’une nouvelle cible, les Victimes d’attaques terroriste dont près de 700 ont été accompagnées par le fonds. Les anciens bénéficiaires sollicitent eux aussi une amélioration de leurs aides afin d’apporter plus de dignité aux personnes démunies.

A la Cour de solidarité de Colma par exemple, la subvention du fonds couvre seulement la moitié des dépenses annuelle de la restauration. Cependant, le fonds qui est à son tour tributaire d’une subvention annuelle de 450 millions de francs CFA assurée par l’Etat burkinabè n’a pas connu de hausse.

Néanmoins, le DG du FNS-RS Sami Nicolas Kambou et le Directeur régional de la solidarité, de l’action humanitaire, de la réconciliation nationale, du genre et de la famille Windkouni Benjamin Ouédraogo se réjouissent d’un « bilan positif » et invitent les bonnes volontés à envoyer leurs contributions sur les différents comptes du fonds.

Aminata SANOU

Correspondante de Burkina 24 à Bobo-Dioulasso