« Au Congo, Patrice Lumumba n’a pas la place élevée dans l’imaginaire collectif que Thomas Sankara l’a ici » (Youssoupha)
Grand parolier des temps modernes, il détient le secret de manier les mots et les mélodies. Avec des textes forts de sens et riches en émotion, il touche la sensibilité de ses fans à chaque fois qu’il s’approche de son micro. Youssoupha Mabiki, comme vous l’aurez deviné, n’est plus un artiste à présenter dans la planète du RAP français et même mondial, puisqu’il est un poids lourd de ce mouvement. Venu dans le cadre des Rencontres Musicales Africaines (REMA) à Ouagadougou, il a accordé un entretien à Burkina 24.
Né le 29 août 1979 à Kinshasa, en République Démocratique du Congo, Youssoupha Mabiki à l’état civil, est parti à la conquête du monde avec son micro. Auteur compositeur, il ne tarde pas à s’imposer dans l’arène musicale française, et devient une icône du mouvement RAP. Passant par des sorties en solo et featuring avec des grands artistes de renom, il devient sans marchander l’un des porte-étendards du RAP français.
Après la conquête de l’hexagone, cette figure emblématique de la musique dépose ses valises au bord de la Lagune Ebrié, où il réside depuis un moment, à l’image de Fababy, et Black M, l’ex membre de la Sexion d’Assaut. Ce changement de continent ne sera pas sans polémique pour certains observateurs.
Alors, il rassure à ce niveau et met fin à toute polémique. « Ma femme a eu une opportunité en Côte d’Ivoire, elle m’en a parlé et je ne pouvais pas lui dire non, parce qu’elle, toute sa vie, c’est de me suivre ; donc c’est normal que je la suive en retour. On a toujours vécu la vie que moi j’ai toujours voulue. Là où la femme est heureuse, toi tu es heureux, parce que là où ta femme est contrariée, c’est sur toi que vont tomber les problèmes », a-t-il clarifié.
Depuis son arrivée au pays d’Houphouët Boigny, il ne se fait pas prier quand il s’agit de tendre la perche aux jeunes artistes ivoiriens. Le rappeur Suspect 95 n’en dira pas le contraire, puisqu’ils ont collaboré sur le titre Société Suspecte, un hit qui a marqué les esprits des mélomanes. Et pour ce qui est des artistes burkinabè, Youssoupha affirme n’avoir pas reçu une demande de collaboration, et se dit ouvert à toute invitation de featuring.
Pour une deuxième fois au pays des Hommes intègres, Youssoupha Mabiki n’est pas resté sans mots face à la résilience de la jeunesse burkinabè. A l’écouter, la jeunesse burkinabè allie à elle seule courage et bravoure et suit les pas du père de la révolution, Thomas Sankara.
« Sans fausse modestie ou quoi que ce soit, moi j’ai beaucoup voyagé partout dans le monde, mais en Afrique, moi je n’ai pas de souvenir d’une jeunesse globalement plus conscientisée, plus mobilisée que ce que j’ai vu au Burkina. Pourquoi je dis cela, parce que moi-même j’ai appris de la conscientisation de cette jeunesse.
C’est-à-dire que moi-même du haut de mes tournées, des disques d’or, de mes textes, si on parle concret, je n’ai pas vécu de conscientisation, de mobilisation et d’acte de positionnement comme la jeunesse burkinabè, et c’est à moi de beaucoup apprendre d’eux », a reconnu l’auteur du titre à succès mon Roi.
Pour renchérir, il adresse un message fort de sens à la jeunesse burkinabè à continuer dans cette dynamique. « A la jeunesse burkinabè je les exhorte à continuer à être un phare et une inspiration pour d’autres jeunesses. Après, on ne va pas se mentir, la figure de Thomas Sankara est une figure forte et élevée qui est prise à sa juste valeur.
Je trouve qu’en terme de phare, d’inspiration, Thomas Sankara, il est l’égal des gens comme Patrice Lumumba, mais je trouve que moi par exemple au Congo, Patrice Lumumba n’a pas la place élevée dans l’imaginaire collectif que Thomas Sankara l’a ici. C’est un fait et je le dis. Je trouve qu’ici les gens, je les trouve, mobilisés, conscientisés, ils veulent prendre leur destin en main, et ça inspire d’autres gens », a-t-il lancé.
Et pour gratifier cette jeunesse qui fait montre de résilience, l’artiste Youssoupha a offert un concert géant devant une foule en extase…
Sié Frédéric KAMBOU
Burkina 24
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