Le Festival « Fier de ma Culture San » pour continuer à faire vivre Tougan malgré les défis
La première édition du Festival Fier de ma Culture San (FestiFCS-T) se tiendra les 12, 13 et 14 avril 2024 à Tougan dans le Sourou. Cette aubaine de promotion de la culture San réunira des festivaliers autour de la musique, la lutte traditionnelle, la danse des masques, des flûtes, etc. Boro Jonathan, le promoteur dudit festival décline les grandes lignes de ce rendez-vous culturel. Interview !
Burkina 24 : Qu’est-ce qu’il faut entendre par Festival Fier de ma Culture San ?
Boro Jonathan : Le festival Fier de ma Culture San est un festival dédié à la promotion de la culture San. Nous sommes à la première édition qui se tiendra du 12 au 14 avril 2024 au Centre de Lecture Publique et d’Animation Culturelle (CELPAC) de Tougan.
Le festival vise à mettre en lumière tout ce que nous avons comme richesses, en terme de musique, de danse traditionnelle, de danse des masques, d’instruments traditionnels, de mets locaux, d’activités de divertissement, et le sport comme la lutte, etc.
C’est vrai que nous avons muri l’idée depuis 2018, en son temps, la question sécuritaire n’était pas favorable à sa tenue. Cette année, les choses se sont beaucoup améliorées en terme de sécurité. On se réjouit donc de pouvoir le tenir.
Burkina 24 : Quel chronogramme est établi pour ces 72 heures de festivité ?
Jonathan Boro : Ce sera 72 heures bien remplies, ponctuées par diverses activités. Le festival commence le vendredi 12 pour finir le dimanche 14 avril 2024. Dans la matinée du vendredi 12, nous aurons la cérémonie de lancement du festival.
Qui parle de culture San, parle nécessairement du volet lutte. Dans l’après-midi, on entame les premières phases des éliminatoires de la lutte. On aura des prestations de troupes de danse, des prestations d’artistes chansonnières traditionnelles, mais aussi ceux qui sont dans le tradi-moderne. Il y aura la participation des artistes comme Tim Winsey, la maman Kalendjibo, Tao le flutiste, Kirida Toé, etc.
Le samedi 13 avril, on continue avec les phases éliminatoires de la lutte mais aussi avec les prestations d’artistes, la danse des masques, etc. Le dimanche 14, ce sera la grande finale de la lutte traditionnelle suivie des remises de prix avant la cérémonie de clôture.
En plus, on aura une rue marchande qui va s’étaler sur les 72 heures de festivité sans interruption. On aura des expositions de mets locaux, du pagne tissé san, et certaines pratiques traditionnelles qui tendent à disparaitre. Les gens pourront venir exposer les produits, les maquis et restaurants seront aussi sur le site pour pouvoir accompagner les festivités.
Il y a un volet santé. On a pensé à accorder une visite médicale aux personnes âgées, afin de leurs permettre de savoir le minimum sur leurs états de santé. L’idée, c’est de se montrer solidaire envers eux, et passer de bon moments ensemble.
Burkina 24 : Est-ce qu’un tel évènement rime avec le contexte sécuritaire qui prévaut dans la zone ?
Jonathan Boro : Nous sommes partis d’un double constat dont celui de la perte progressive de certaines pratiques de chez nous, en terme de musique, d’instrument, de danse, qui aujourd’hui sont très menacés. Donc, l’idée c’est de sauvegarder ce qui reste et de le pérenniser afin de permettre à la jeune génération de découvrir certaines pratiques.
Aussi, on a en objectif de renforcer la solidarité intergénérationnelle. Aussi insister sur le fait que le festival tient compte du contexte sécuritaire difficile. Qui parle du contexte sécuritaire, parle de déplacement aussi des populations. Ces déplacements constituent une sorte de menace. Parce que quand les gens sont menacés tout de suite ils s’en vont. Ce à quoi, ils pensent, c’est de sauver leur vie d’abord.
Ils abandonnent tout ce qui est objets culturels. L’idée du festival c’est de travailler donc à faire la promotion de notre culture malgré le contexte difficile, c’est aussi une façon de faire preuve de résilience, de montrer que ces populations malgré la situation difficile font preuve de résilience, qu’elle se battent, qu’elles ne renoncent pas à ce qui fait leur identité, ce qui fait aussi leur valeur. C’est un festival à double visée. Nous sommes aussi en phase avec la logique des gouvernants qui est de continuer à faire vivre les localités quels que soient les défis.
Burkina 24 : Rappelez le thème de cette première édition du Festival Fier de ma culture San.
Jonathan Boro : Le thème retenu c’est « Unis par la culture, et forts dans la diversité ». Le pays San en général ne se limite pas aux Sanan. Ils cohabitent avec d’autres peuples. Aussi beaucoup de villages se sont déplacés et vivent avec les communautés hôtes qui les ont accueillis. Donc le festival est aussi une occasion pour célébrer la diversité culturelle, et promouvoir le vivre ensemble et la cohésion sociale.
Burkina 24 : Y a-t-il donc une tribune accordée à ces personnes déplacées internes ?
Jonathan Boro : La ville Tougan est confrontée à un déplacement massif de la population ce qui aussi nous a motivés à pouvoir tenir ce festival. On veut profiter de ce déplacement des populations pour toucher le maximum de personnes par la culture.
On sait que le pays san a aussi une multitude de sensibilités en terme de pratiques culturelles, pour nous ce déplacement au lieu d’être un obstacle est l’occasion d’avoir tout le monde sur place à Tougan actuellement. C’est de donner l’occasion à tous ces déplacés de participer à ces festivités. Et aussi de leur permettre de se récréer au-delà de ce qu’on vit comme moment difficile.
Burkina 24 : Est-ce que votre démarche est comprise par les autorités ainsi que les fils et filles de la localité ?
Jonathan Boro : Au-delà des difficultés que nous rencontrons, on se réjouit du regard des autorités sur cette manifestation. On a un accompagnement de la délégation spéciale qui accorde une attention importante à l’activité. On a un accompagnement du ministère de la communication, de la culture, des arts et du tourisme. Elément vidéo.
Le festival se tient sous le parrainage de Ismaël Sombié, ministre de l’agriculture, des ressources animales et halieutiques, sous le co-parrainage de Karim Souabo, Directeur général du fonds national pour la promotion du sport et des loisirs.
Burkina 24 : Votre attente des populations ?
Jonathan Boro : Tout est fin prêt, il ne reste qu’à venir vivre ces moments. Nous comptons sur la participation de tout le monde. Tous ceux qui croient à la force de la culture qui croient à la capacité de la culture à changer les choses, de venir nous accompagner. Que cette première édition soit une édition spéciale qui marque le début d’une longue aventure.
Lire aussi 👉🏿3e édition du Festival Konkoun du Nayala : Un rendez-vous avec la culture San du 28 au 30 mars 2024
Propos recueillis par Akim Lawabien KY
Burkina 24
Écouter l’article
|
Nous tenons à vous exprimer notre gratitude pour l'intérêt que vous portez à notre média. Vous pouvez désormais suivre notre chaîne WhatsApp en cliquant sur : Suivre la chaine
Restez connectés pour toutes les dernières informations !
Restez connectés pour toutes les dernières informations !