Burkina Faso : Le Consortium régional pour la recherche en économie générationnelle & Co pour une valorisation du travail domestique non rémunéré
Le Consortium régional pour la recherche en économie générationnelle (CREG) en collaboration avec Population Référence Bureau a organisé une concertation de haut niveau avec les départements ministériels sur le travail domestique non rémunéré et l’économie du soin au Burkina Faso. La cérémonie officielle d’ouverture de cette concertation est intervenue ce jeudi 25 avril 2024 à Ouagadougou.
Selon le Pr Latif Dramani, Président-coordonnateur du Consortium régional pour la recherche en économie générationnelle (CREG) basé à Thiès au Sénégal, la présente concertation est une initiative qui est faite pour cinq pays (Bénin, Burkina Faso, Mali, Sénégal et Togo) dans le cadre d’un programme.
« Il s’agit ici d’attirer l’attention des décideurs à savoir les parlementaires, les ministères sectoriels et la société civile sur l’importance de l’économie des soins, notamment le travail domestique non rémunéré ; et attirer l’attention sur l’anticipation dans la mise en place des politiques publiques pour pouvoir prendre en charge ces questions qui se posent actuellement et avec beaucoup plus d’acuité dans les prochaines années ou décennies », a-t-il indiqué.
Il s’agira au cours de cette journée, a-t-il laissé entendre, de discuter avec les ministères sectoriels sur les conséquences positives, négatives de la non-anticipation sur cette question de travail domestique non rémunéré.
Reconnaissance des travaux domestiques non rémunérés
Pour Gustave Bambara, économiste et spécialiste en population et développement, expert du Burkina Faso du travail domestique non rémunéré, cette rencontre se veut un cadre interpellateur sur la nécessité d’anticiper au regard du changement en cours et de la dynamique de l’économie.
« En 2018, on a mené une enquête sur toute l’étendue du territoire avec environ 7 200 ménages. Et ce qui est ressorti, c’est que globalement les hommes, sur le marché du travail rémunéré, faisaient environ 7h15 min par jour alors que pour les femmes c’est autour de 4h par jour.
Pour les travaux domestiques non rémunérés, les femmes font autour de 4h 32min alors que les hommes ne font que moins de 30 min par jour. Et quand on valorise le volume de ces travaux domestiques non rémunérés en termes monétaires, nous sommes autour de 2 600 milliards de F CFA, qui représentent environ 30% du Produit intérieur brut (PIB) de 2018 », a-t-il informé.
Lire aussi : Burkina Faso : Plaidoyer pour une reconnaissance du travail domestique non rémunéré et la multiplication des opportunités de création de richesse et d’emploi
Ces résultats, à l’en croire, mettent en évidence que socialement nous devons reconnaitre le travail que les femmes font pour la société, pour l’économie du Burkina Faso. « C’est un travail dans l’ombre que les femmes font, mais qui n’est pas reconnu dans la comptabilité nationale ni dans le calcul du PIB », a-t-il déploré.
Ce sont sur ces insuffisances, a-t-il en somme dit, qu’ils veulent « échanger avec les départements ministériels pour faire savoir que la tendance est en train de changer ; qu’il faut qu’on anticipe si nous voulons que les femmes soient autonomes, sur le marché ; créer des services pour voir comment garder les enfants, prendre en charge les personnes âgées ».
Tambi Serge Pacôme ZONGO
Burkina 24
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