Hadj 2024 : Les pèlerins clandestins déclarés persona non grata sur les sites des Burkinabè
À quelques heures du départ des premiers pèlerins burkinabè pour La Mecque, des mesures fortes et des innovations sont annoncées pour favoriser un bon séjour des pèlerins en Terre Sainte. Le comité de suivi du pèlerinage et les agences de voyage se sont entretenus avec l’autorité en charge des cultes, le mercredi 22 mai 2024 à Ouagadougou.
L’organisation du Hadj, 5e pilier de l’islam n’a toujours pas été chose facile au Burkina Faso. Il était temps que les acteurs ainsi que l’autorité s’y penchent sérieusement. Le comité de suivi, les agences de voyage, et le ministère en charge des cultes entendent accorder les violons pour assurer un Hadj sécurisé et paisible aux pèlerins.
Lors d’une rencontre mixe le mercredi 22 mai soit à quelque heures du départ du premier vol vers l’Arabie saoudite, ces acteurs ont échangé autour des mesures et précautions envisagés pour le Hadj 2024.
Après diagnostic, les acteurs ont égrené une panoplie de difficultés. Le transport aérien, le transport terrestre avec les bus, le fonctionnement de l’équipe médicale, l’aménagement et la réception tardive du site de Mina, l’absence de sécurité au niveau du site, l’absence d’un système de communication, et l’absence d’un cadre de concertation.
Bref ! Tout semble à désirer, selon l’exposé de Adama Fayama, qui s’est exprimé au nom des agences de voyages, face au ministre de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et de la Sécurité, Émile Zerbo.
L’hygiène générale au niveau des sites est décriée. « Nous avons constaté une toilette pour 79 pèlerins, partagée souvent avec d’autres communautés. Il y a l’insuffisance d’entretien et la mauvaise utilisation de ces toilettes », informe Adama Fayama. Dans un environnement où la température avoisine les 50 degré à l’ombre, l’eau de boisson est insuffisante sur le site de Mina, exposant les pèlerins à des problèmes de déshydratation, ajoute Adama Fayama.
La grosse problématique, c’est la présence des clandestins. 8143 pèlerins, c’est le quota attribué au Burkina Faso pour le Hadj 2024, avec un ratio de 50 à 100 pour les imprévus. S’il s’avère que plus de 500 ou 600 clandestins débarquent comme les années précédentes, c’est sans équivoque de la mer à boire pour les organisateurs.
Alors, le comité de suivi veut faire autrement et efficacement. Des innovations sont entreprises. Une solution informatique avec des bracelets individuels pour les pèlerinages Hadj pour dissocier la bonne graine de l’ivraie. Et cette solution digitale présente une double importance, selon Hamadou Sidibé, président du comité de suivi du pèlerinage.
« La première chose est qu’on se retrouve à La Mecque à environ 800 000 habitants à moins de 5 jours qui atteint 3 500 0000 habitants dont la plupart des habitants sont des étrangers. Nos pèlerins sont les moins outillés dans la mesure où souvent c’est des personnes assez âgées et d’autres venues du milieu rural, on se retrouve souvent dans des situations difficiles où les pèlerins se perdent.
À travers cette solution digitale on pourrait retrouver les pèlerins qui vont se perdre. Deuxième élément, c’est pour démasquer les pèlerins clandestins. Cela permettrait d’identifier les vrais pèlerins et les séparer des pèlerins irréguliers qui se rendent à La Mecque », a-t-il expliqué.
D’ailleurs, le ton est fort. Les clandestins sont invités à ne pas se présenter à Mina. Il s’agit ici de ceux qui partent en Arabie Saoudite avec des visas autres que le visa Hadj et qui se retrouvent sur le site des pèlerins. Ils constituent la plus grande difficulté, selon les acteurs qui fustigent l’envahissement et l’occupation illégale de la place des pèlerins réguliers.
Pour plus d’efficacité, les autorités saoudiennes s’engagent à les expulser et à leur interdire le séjour en Arabie saoudite pendant 5 ans. Les autorités burkinabè également se sont engagées à réprimer toute agence qui se rendrait complice d’envoyer des pèlerins clandestins en Arabie Saoudite.
Le diagnostic est posé, une approche de solutions est proposée par les acteurs. Une correspondance interpellative a d’ailleurs été adressée à chaque agence contenant les sanctions éventuelles. Qu’à cela ne tienne tout va bien jusque-là selon Issa Dianda, l’un des responsables des agences de voyage.
« A la date d’aujourd’hui tous les 8143 visas ont été remis à l’exception de quelques cas spécifiques. Les formations pratiques et théoriques sont terminées, les logements sont ok. Tous les pèlerins sont prêts pour le départ. Le départ pour Ouagadougou commence le 23 mai, pour Bobo-Dioulasso le 02 juin », informe-t-il.
Burkina 24
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