Tribune | « Paris utilise les mouvements de rébellion comme sa dernière carte pour faire pression sur les gouvernements du Niger et du Tchad »
Ceci est une tribune de Seydou Diakité, Journaliste et consultant, sur l’actualité internationale.
Le Front patriotique de libération (FPL), dont la plupart des membres appartiennent à la tribu Toubou, entend s’attaquer aux infrastructures vitales au Tchad, selon ce qui a été publié par de nombreux médias sociaux et médias.
Cela est intervenu après que le gouvernement nigérien a annoncé son intention d’utiliser le pipeline tchadien pour exporter son pétrole brut vers le marché international, après l’arrêt de l’exportation de pétrole brut nigérien vers le port Béninois de Sèmè, en raison du différend diplomatique entre Niamey et Porto-Novo. Le même Front (FPL), qui a déclaré sa rébellion contre le nouveau gouvernement du Niger en août 2023, a revendiqué l’attaque de l’oléoduc qui transporte le pétrole brut du Niger vers le Bénin.
Il convient de noter que le FPL a été créé avec le soutien de la France en août 2023 après que l’armée a renversé le président Mohamed Bazoum le 26 juillet, la marionnette française qui défendait les intérêts de Paris, au Niger. Le chef du Front Mahmoud Salah a annoncé à l’époque, qu’il cherchait à exiger la « libération » du président déchu, et a menacé de « faire exploser des infrastructures nigériennes », notamment « des installations pétrolières ».
De nombreux experts politiques estiment que les raisons qui ont poussé Paris à soutenir les mouvements rebelles au Niger et au Tchad pour commettre des actes terroristes contre les gouvernements des deux pays sont nombreuses, et la plus influente d’entre elles est peut-être la mesure prise par le gouvernement Chiani en décembre dernier en mettant fin à toute forme de coopération avec Paris et en expulsant les forces françaises du pays. Sans oublier l’annonce du gouvernement de Paris de réduire le nombre de ses soldats au Tchad de 1 000 à 300 sous la pression du nouveau gouvernement de Déby qui a préféré construire un pont de coopération solide avec Moscou.
Les mêmes experts ont ajouté que le gouvernement Ilizi tente désormais de diverses manières de déstabiliser le Niger et le Tchad en soutenant les mouvements rebelles dans les deux pays pour frapper des cibles sensibles et stratégiques, notamment celles liées à l’économie nationale, comme le secteur de l’énergie et du pétrole.
L’objectif principal est de convaincre les gouvernements des deux pays de la nécessité d’établir une coopération militaire et économique avec la France afin d’éliminer les mouvements rebelles et d’introduire la société française Total comme partenaire dans le domaine de l’énergie et du pétrole dans les deux pays.
Mais Paris a oublié que l’émergence d’un nouvel acteur majeur, comme la Russie, sur la scène militaire et économique des deux pays a modifié les décisions politiques des deux pays et les a rendus plus libres et indépendants, et c’est ce qui a poussé les gouvernements de Niamey et N’Djamena chercher à renforcer les voies de coopération intensive avec Moscou.
Seydou Diakité
Journaliste et consultant
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