RDC : Une vingtaine de militaires passibles de la peine de mort pour « fuite devant l’ennemi »
En République Démocratique du Congo, RDC, 22 militaires risquent la peine capitale notamment pour « gaspillage de munitions » pour s’enfuir « au lieu de défendre la nation ». Le verdict de leur procès est attendu ce Lundi 8 Juillet 2024. Cet autre procès intervient seulement quelques jours après la condamnation à mort de 27 autres militaires des FARDC pour les mêmes raisons.
La peine de mort a été requise le Samedi 06 Juillet 2024 contre 22 militaires congolais. Ils sont poursuivis notamment pour « fuite devant l’ennemi » sur le front des opérations contre le M23 dans l’Est de la République démocratique du Congo.
Au nombre de cette vingtaine de soldats, figurent trois capitaines. Ils sont poursuivis pour « lâcheté », « fuite devant l’ennemi », « dissipation de munitions de guerre », « violation des consignes », meurtre, vol, pillages ou encore extorsion, selon l’acte d’accusation.
Dans son réquisitoire, la capitaine Kahambu Muhasa Mélissa, représentante du ministère public, a appelé le tribunal militaire à « les condamner à la peine la plus lourde : la peine de mort ». Ces militaires « ont gaspillé les munitions pour se donner un couloir [et s’enfuir] au lieu de défendre la nation », a martelé la capitaine Kahambu Muhasa Mélissa.
« On laisse des militaires cinq jours sans manger sur la ligne de front, que vont-ils faire ? » s’est interrogé Jules Muvweko, avocat des 22 militaires. « C’est le gouvernement qui doit prendre soin des militaires au front pour éviter tout ceci. »
Pour l’infraction de « fuite devant l’ennemi, nous plaidons non coupable », tandis que « pour les autres infractions, nous plaidons coupable avec admission des circonstances atténuantes », a déclaré l’avocat. « C’est à cause de la faim qu’il y a eu pillages […], voilà pourquoi nous sollicitons les circonstances atténuantes », a insisté Maître Jules Muvweko.
Ces militaires font partie de plusieurs unités des Forces armées de la RDC (FARDC) engagées sur les fronts des opérations contre les rebelles du M23, sur l’axe entre Kanyabayonga et Kaseghe, dans le territoire de Lubero. Le président du tribunal a indiqué que le jugement serait rendu lundi.
Ces procès ont lieu alors que la rébellion du M23 (« Mouvement du 23 mars »), soutenue par le Rwanda, s’est emparée la semaine dernière de nouvelles localités sur le front nord du conflit en cours depuis deux ans et demi dans le Nord-Kivu. Depuis fin 2021, cette rébellion a conquis de vastes pans de territoire de la province. A ce jour, elle a quasiment encerclé son chef-lieu, Goma.
Source : Jeune Afrique
Kouamé L.-Ph. Arnaud KOUAKOU
Burkina 24
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