Tribune | « AES / CEDEAO : « SONKO – DIOMAYE » invités à opérer la reconnexion ! » (Boubacar Diallo)

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Ceci est un écrit de Boubacar Diallo, sur l’actualité sous régionale. Il est Géographe, spécialiste sénior en conformité et sauvegarde sociale, ESG et réinstallation, Président du parti Nouvelle Vision pour le Sénégal (NVS). 

Excellence, Monsieur Le Président de la République et Monsieur Le Premier Ministre, Ousmane SONKO :

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C’est avec beaucoup de regrets que nous avons appris sans surprise que les pays de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) ont pris la ferme décision de tourner « irrévocablement le dos à la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ».

Pour rappel, l’annonce a été faite ce week-end (Samedi 06 juillet 2024) à Niamey par le Son Excellence le Général de Brigade Abdourahmane TIANI, Président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie, Chef de l’Etat du Niger, en présence de Son Excellence le Colonel Assimi GOITA, Président de la Transition, Chef de l’Etat du Mali et de Son Excellence le Capitaine Ibrahim TRAORE, Président du Faso, Chef de l’Etat, lors du Premier Sommet des Chefs d’Etats de l’AES, actant en même temps la création de la « Confédération de l’AES ».

Cette annonce survient dans un contexte où Dakar multiplie les efforts pour reconnecter les pays de l’AES au reste de la CEDEAO, qui a besoin de faire sa mue pour mieux endiguer les périls qui minent la sous-région.

Nous leur félicitons pour avoir réussi la création de cette Confédération et leur souhaitons Bonne chance.

  • « Diomaye mooy Sonko » et « Sonko mooy Diomaye »

Excellence, Monsieur Le Président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar FAYE et Monsieur Le Premier Ministre, Ousmane SONKO : C’est bien parce que « Diomaye mooy Sonko » et vice versa « Sonko mooy Diomaye », que je m’adresse, à la fois et en même temps à vous, bien que reconnaissant et respectant notre Constitution qui stipule, plus ou moins, que la diplomatie est du domaine exclusif du Président de la République, pour (vous) dire que Nos frères et sœurs de l’Alliance des Etats du Sahel (AES), notamment le Burkina Faso, le Mali et le Niger attendent beaucoup de Vous et de Nous, le Peuple Sénégalais.

Néanmoins, je fais partie de ces sénégalais qui prônent le dynamisme et l’évolution que nous impose la réalité politique issue des dernières élections présidentielles plutôt que de faire du surplace. Cette situation inédite a donné beaucoup d’espoir au Peuple et au-delà, partout en Afrique et surtout dans cet espace de la CEDEAO.

Excellence, Monsieur Le Président de la République, et Monsieur Le Premier Ministre, non seulement une bonne partie du territoire du Sénégal se trouve géographiquement dans le « Sahel », mais nous partageons avec ces trois (03) pays et les peuples frères de l’AES, les mêmes destins, les mêmes conditions et les mêmes espoirs.

Je vais survoler le cas du Mali qui est beaucoup plus évident compte tenu du fait que l’on partage avec lui « Un même Peuple, Un même But et Une même Foi », pour parler de ceux du Burkina Faso et du Niger. En effet, ce qui lie le Sénégal et le Mali à travers l’histoire, la géographie et le peuplement, dépasse les contingences actuelles.

  • L’attente et l’espoir des pays-frères de l’AES envers le Sénégal

Excellence, Monsieur Le Président de la République, et Monsieur Le Premier Ministre, je n’ai pas la prétention de connaitre l’agenda des dirigeants de ces pays-frères ou d’être dans le secret des autorités politiques. Mais je puis vous dire que j’ai une bonne connaissance de ces peuples. En effet, depuis bientôt trois (03) ans, j’ai eu l’opportunité de visiter plusieurs fois ces pays, d’y travailler dans les capitales, mais aussi dans les zones rurales, d’échanger avec les populations de toutes couches sociales, les fonctionnaires des administrations, etc.

Déjà, pour le cas du Niger, avant le 26 juillet 2023, j’avais déjà senti que les populations dans leur grande majorité étaient attirés par le vent de changement venu du Burkina et du Mali avec qui ils partagent la même crise sécuritaire au Sahel.

Actuellement, nous pouvons sentir que partout en Afrique, particulièrement en Afrique de l’Ouest nos Peuples, surtout les jeunes, réclament beaucoup plus de responsabilité et de souveraineté à leurs dirigeants.

En outre, même si je ne suis pas pour le « dégagisme populiste » à l’endroit de la France, car nous aussi avons notre part de responsabilité, je reste convaincu que le Sénégal doit être parmi le peloton de tête des Etats qui incarne cette soif de changement et souveraineté de la jeunesse et des populations africaines.

  • Le Sénégal ne doit pas manquer ce combat, ce rendez-vous !

Excellence, Monsieur Le Président de la République, et Monsieur Le Premier Ministre, c’est clair et affirmé, les trois (03) pays de l’AES, ne reviendront pas de sitôt au sein de la CEDEAO, dans sa forme et son fonctionnement actuels. Ne nous berçons pas d’illusions, car le mal est profond, les liens qui nous unissaient et nous unissent encore ont été malmenés par les déclarations va-t’en guerre, les menaces d’invasions militaires et surtout, oui surtout, les sanctions économiques. Ces dernières qualifiées à plusieurs reprises, d’« inhumaines » et perçues comme étant télécommandées par certaines puissances étrangères, ont fatalement rompu les liens de confiance. Cependant je puis vous assurer que les cœurs sont restés mutuellement ouverts. Nous le ressentons, comme le dit l’adage wolof « Xol dey guissé ».

Excellence, Monsieur Le Président de la République, et Monsieur Le Premier Ministre, malgré tout cela, je pense et j’ai espoir que cette crise peut être surmontée, que le Sénégal est en mesure de réussir ce pari. En effet, on peut, sans risque de se tromper, soutenir que le Sénégal peut déployer de nombreux efforts pour pacifier cet espace géopolitique.

  • L’invitation au Sénégal de rejoindre l’AES

Excellence, Monsieur Le Président de la République, et Monsieur Le Premier Ministre, le Sénégalais se fait rapidement reconnaitre en tant que tel lorsqu’il voyage dans la sous-région. En effet, si pour certains, le Sénégalais se reconnait par la « noirceur ébène » de sa peau ou par sa plus ou moins grande taille, nous devons sûrement ce préjugé aux cousins/esclaves « Sérères » (toutes catégories confondues) ou aux « Diédhiou » (je ne parle pas des autres « Diolas »), pour d’autres c’est par notre « accent » si particulier.

Si le premier critère est quelque fois faillible, le Sénégal étant cosmopolite, le second ne faillit presque jamais. A tous les contacts, il suffit de prononcer un simple « Bonjour » pour que l’on se fasse repérer et dire « Toi tu es Sénégalais ». En effet, nous avons un accent si « unique » qui ne trahit jamais, sûrement imprimé par la langue « Wolof » et/ou le « Thiébou djeun ».

Excellence, Monsieur Le Président de la République, et Monsieur Le Premier Ministre, à plusieurs occasions, après avoir été identifié comme tel, je me suis fait interpeller de la sorte : « Ah ! toi le Sénégalais, on vous attend à l’AES », ou bien « Il faut dire à Diomaye et à Sonko de nous rejoindre au sein de l’AES, nous sommes vos frères ». Ainsi s’engageaient des discussions souvent interminables.

Excellence, Monsieur Le Président de la République, évidemment, vous l’avez affirmé, le Sénégal, en qualité de membre fondateur, ne va pas sortir de la CEDEAO pour intégrer l’AES, mais le Sénégal peut impulser une profonde réforme et inviter nos frères de l’AES à reconstruire ensemble, sur la base de ce que la CEDEAO a réussi, une nouvelle organisation sous régionale prenant en compte nos aspirations communes et luttant ensemble contre l’impérialisme sous toutes ses formes, dont le plus dévastateur : le terrorisme.

  • La CEDEAO, l’AES et le deadline du 31 décembre 2024

Excellence, Monsieur Le Président de la République, reconnaissons-le sans équivoque, la CEDEAO a atteint ses limites dans la gestion des crises politiques dans son espace. Même si elle reste performante dans les secteurs de l’économie, de la santé, de l’énergie, de la circulation des biens et des personnes, etc., cette défaillance politique la handicape lourdement.

En effet, si l’on s’emporte allègrement à condamner les « Coups d’Etat militaires » pourtant souvent « approuvés et soutenus » par les peuples, il faudrait aussi dénoncer, pour garder l’équilibre, les « coup d’Etat institutionnels » qui sont également légions dans la CEDEAO. Cette situation de deux poids, deux mesures est réellement un problème.

De ce point de vue, nous pensons que les chefs d’Etat issus de ces régimes sont tout à fait légitimes, étant portés par les Peuples.

En revanche, même si tout n’est pas parfait, il faudrait s’atteler à la réformer en profondeur avec nos frères de l’AES et le Sénégal au premier plan en tant que porteur de ce projet.

Frères de l’AES, nous vous comprenons nous allons continuer à être ensemble. La corde qui nous lie se tend, mais ne rompra pas !

  • L’occasion pour le Sénégal de passer du statut de puissance à superpuissance diplomatique

Excellence, Monsieur Le Président de la République, je ne suis pas de ceux qui pensent que la proposition à vous faite de prendre la Présidence de la CEDEAO soit un « cadeau empoisonné » ou prématurée eu égard à votre jeunesse ou à la situation actuelle que vit l’organisation. Je suis plutôt d’avis que c’est une excellente occasion pour le Sénégal, pour la jeunesse de l’Afrique de l’Ouest de s’engager résolument vers les réformes nécessaires de la CEDEAO.

En effet, Dakar ne cesse de confirmer son statut de puissance diplomatique au plan sous-régional et consolide ainsi la diplomatie de bon voisinage érigé en dogme.

Excellence, Monsieur Le Président de la République, je vous prie de bien vouloir accepter de prendre la Présidence de la CEDEAO afin de réaffirmer et de consolider le statut du Sénégal qui doit passer d’une situation de puissance à celle de superpuissance diplomatique, en réalisant les trois objectifs suivants :

  1. Faire du Sénégal un pays-arbitre comme la Suisse ;
  2. Reconnecter les pays de l’AES au reste de la CEDEAO ;
  3. Engager le projet de réforme de la CEDEAO et/ou de création d’une nouvelle organisation sous régionale ;
  4. Lutter ensemble avec nos frères de l’AES contre le terrorisme dans le Sahel ;
  5. Et Renforcer le patriotisme économique sous-régional.

Enfin, Monsieur Le Premier Ministre Ousmane SONKO, Président du PASTEF, veuillez continuer à garder cette identité PATRIOTIQUE et surtout PANAFRICAINE du PASTEF, pour en faire son ADN unique.

Boubacar DIALLO

Président du parti Nouvelle Vision pour le Sénégal (NVS)

Géographe, Spécialiste Sénior en Conformité et Sauvegarde Sociale, ESG et Réinstallation.

(+221) 77 568 15 90

[email protected]

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Un commentaire

  1. Personne ne le connaît au Sénégal, personne ne connaît son pseudo parti politique! S’il veut adhérer à l’AES? Qu’il le fasse. Le Sénégal est une république avec une armée républicaine et respectueuse des institutions de la république. Si cette association des putschistes veut d’autres pays comme membres? Il y a assez d’autres en Afrique, le Cameroun et les pays d’Afrique centrale veulent intégrer l’AES

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