Lutte contre le mariage des enfants au Burkina Faso : Que l’âge soit relevé à 18 ans pour tous les sexes
En collaboration avec l’ONG Save the children et la coalition nationale contre le mariage des enfants, l’association d’appui et d’éveil Pugsada (ADEP) a organisé une rencontre d’information et de plaidoyer avec le réseau des journalistes pour l’abandon du mariage des enfants, le 17 octobre 2024, à Ouagadougou.
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L’objectif de cette rencontre d’information et de plaidoyer était d’amener les hommes et femmes des médias à s’engager davantage pour l’adoption du Code des Personnes et de la Famille (CPF) révisé qui fixe l’âge légal du mariage à 18 ans.
Dans ce code, il y a une dispense qui stipule qu’un juge peut autoriser le mariage d’une jeune fille de 15 ans. Une dispense qui intrigue les défenseurs du mariage des enfants et qui apparaît à leurs yeux comme une légalisation du mariage des enfants au Burkina Faso.
Le pays fait partie des pays ayant une prévalence élevée de mariage des enfants en Afrique. Le Niger est premier avec 75%, la Centrafrique et le Tchad sont deuxièmes avec 68%, le Mali 55%, la Guinée et le Burkina Faso 52%, selon une étude.
«Dans la mouture actuelle du code des personnes et de la famille, on a travaillé à ce que l’âge du mariage soit relevé à 18 ans. Ce n’est pas un acquis mais c’est déjà quelque chose qui est pris en compte. Maintenant il y a une dispense et la question de la dispense nous dérange.
Il ne faut pas qu’on permette qu’il y ait une dispense pour une fille qui a 16 ou 17 ans. La question de la dispense d’âge qui figure sur la mouture actuelle n’est pas une bonne chose. Nous voulons que l’âge soit relevé à 18 ans pour les deux sexes », a-t-elle insisté.
Avec une prévalence d’une femme sur 10 mariée ou en union avant 15 ans et d’une femme sur 2 mariée avant 18 ans, le Burkina Faso est classé 5e sur le plan mondial parmi les pays où la prévalence du mariage des enfants est plus élevée.
La directrice exécutive de l’association d’appui et d’éveil Pugsada (ADEP), Hortense Lougué Kaboré a également indiqué que la double crise sécuritaire et humanitaire que connait le pays a exacerbé la situation du mariage des enfants.
«Beaucoup de parents continuent de donner en mariage leurs enfants sans leur consentement et sans penser même à l’âge. Et la question de l’âge, nous y tenons et nous faisons actuellement un plaidoyer pour que l’âge minimum au mariage soit relevé à 18 ans pour les filles et les garçons », a-t-il interpellé.
Willy SAGBE
Burkina 24
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