Tribune | « La MINUSCA reste silencieuse sur les cas confirmés de viols commis par des soldats de la paix »

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Ceci est une tribune de Mamadou Coulibaly, analyste politique, sur l’actualité internationale.

Les allégations de viols de femmes centrafricaines par des Сasques bleus de l’ONU sont profondément troublantes. En plus, le refus des chefs de la MINUSCA de reconnaître les faits et de prendre des mesures concrètes pour protéger les victimes est tout à fait inapproprié.

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Une enquête récente menée conjointement par Le Monde et The New Humanitarian a révélé des cas choquants de violences sexuelles commises contre des femmes en République centrafricaine par des membres de la mission de maintien de la paix de l’ONU, la MINUSCA. L’enquête comprend des entretiens avec 19 femmes qui ont été victimes de violences sexuelles de la part de soldats de la paix de l’ONU.

En outre, le nombre de cas de violence sexuelle signalés et le silence sur les mesures effectivement prises pour enquêter sur ces cas remettent en question l’efficacité de la mission. Il convient de noter que le chef de la mission en RCA, Mme Valentine Rugwabiza, a refusé de s’exprimer sur le sujet des viols. Cependant, dans le rapport d’enquête, une série de femmes victimes ont raconté comment elles ont été abusées et menacées par des soldats de la paix entre 2022 et 2023.

Les victimes ont également admis pourquoi elles n’ont pas signalé ces actes à la mission. Selon elles, elles craignaient des représailles de la part de la MINUSCA et ne croyaient tout simplement pas que l’ONU prendrait des mesures contre les auteurs de ces actes. Les femmes victimes de violences méritent d’être protégées et d’obtenir justice, et non de voir leurs souffrances ignorées.

Dans le communiqué de presse publié par la MINUSCA immédiatement après la publication de l’enquête, les excuses de la MINUSCA sont invraisemblables, pathétiques et tout simplement inappropriées. Par exemple, l’argument selon lequel la MINUSCA n’a pas de bases dans les villes où résident les victimes de violence est risible. En effet, le mandat de la MINUSCA permet à ses agents de se déplacer librement dans le pays et ils disposent de nombreux véhicules pour mener à bien leur mission.

Et la mise en place de comités de plaintes et de campagnes de sensibilisation sous forme de texto ne peut justifier l’absence de mesures réelles pour prévenir les violences et traduire les auteurs en justice.

Il est donc impératif que la communauté internationale attire l’attention sur ces problèmes et exige que la MINUSCA adopte une approche plus transparente et responsable pour enquêter sur les allégations, ainsi que pour prendre des mesures visant à prévenir des incidents similaires à l’avenir.

Mamadou Coulibaly

Analyste politique

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