Détournement de fonds au ministère de l’action humanitaire : Des ex-ministres cités par le principal accusé, Amidou Tiegnan
Le procès sur l’affaire de détournement de 3 milliards au ministère en charge de l’action humanitaire s’est poursuivi ce mardi 10 décembre 2024. D’entrée Amidou Tiegnan, à la barre a reconnu que les propos tenus la veille ne sont pas tous vrais notamment la somme déclarée. Il a donc eu l’occasion de revenir sur les faits qui lui sont reprochés. En tant que principal prévenu, il lui est reproché, des faits de faux en écriture, usage de faux en écriture, détournement de deniers publics d’une valeur de 3 milliards F CFA et d’enrichissement illicite de deniers publics.
A la barre, l’accusé Amidou Tiegnan a reconnu ne pas pas avoir à l’époque la possibilité de co-signer les chèques. « On m’a imposé comme gestionnaire à une période où l’Autorité supérieure de contrôle d’État et de lutte contre la corruption (ASCE) devait intervenir. Le premier détournement que j’ai assisté est à hauteur de 115 millions de carburant dont le contrat a été monté sous le DAF», a dit Amidou.
En poursuivant sur les faits, il a déclaré qu’Il y a eu des activités dont les sous ont été débloqués mais les activités ne se sont pas tenues, citant ainsi le nom de certains ex-ministres du département. « Le chauffeur partait viser les ordres de mission et les sous sont partagés pendant que l’activité ne se tient pas.
L’argent était utilisé pour le déplacement des ministres, pour des besoins personnels et moi aussi on me donnait. Cela a commencé depuis Laure Zongo en passant par Laurence Marshall Ilboudo et Nandy Somé », foi du principal prévenu dans cette affaire.
En fin d’année, toujours selon les dires de Amidou, des chèques sont émis pour éviter que l’argent restant soit reversé au trésor. « C’est Ouédraogo Salifou qui se charge de la justification au niveau des manutentions», a-t-il laissé entendre.
Appelé à la barre Salifou Ouédraogo du SP/CONASUR, régisseur d’avance celui là qui s’occupe de la manutention, est accusé entre autres de faux en écriture publique, d’usage de faux, d’avoir aidé, assisté Amidou Tiegnan, établissant des états financiers pour couvrir des dépenses fictives, n’a pas reconnu les faits même s’il a reconnu partiellement certaines accusations.
« C’est dans le cadre de la manutention que j’ai connu monsieur Tiegnan. Lorsqu’on établit la fiche de besoin il arrive souvent qu’on nous demande d’augmenter les montants et c’est monsieur Tiegnan qui le fait. Ça m’est difficile de pouvoir donner un montant mais j’ai bénéficier de ces chèques, 75 millions de francs CFA issus de Tiegnan et Camille Yé. Quand l’argent venait de monsieur Yé, je ne gagnais que 15% parce qu’il y a une clé de répartition que lui même donne », a-t-il détaillé.
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Philippe Bayoulou, contrôleur financier, est également prévenu dans cette affaire. Il a reconnu à la barre l’accusation de l’usage de faux en écriture publique et de détournement de fonds.« Je recevais des chèques de la part de Tiegnan. Quand je touchais le chèque on faisait le partage sans justification.Le plus grand chèque que j’ai touché fait 14 millions et il m’a donné 5 millions».
Cependant il a reconnu que le montant qu’il a reçu depuis le début des opérations n’excède pas 40 millions. Chose que Amidou Tiegnan à réfuté en ces termes : « lorsqu’on faisait les opérations la répartition était équitable, 50-50».
En rappel, ils sont 4 prévenus dans cette affaire à savoir Amidou Tiegnan, Phillipe Bayoulou, Salifou Ouédraogo et Petronine Tarpaga. La dernière cité a également comparu notamment pour faux en établissement d’états financiers et écriture de faux, détournement de derniers publics destiné à l’État. Elle a nié plusieurs de ces accusations.
« Il m’a dit comme chaque jour je suis au garage, est-ce que c’est pas mieux de changer de véhicule. Je lui ait dit que je ne veux pas de problème. Il m’a dit qu’il y aura pas de problème. Il m’a dit de tirer des chèques à mon nom qu’il va justifier par manutention», a indiqué Petronine Tarpaga évoquant sa situation matrimoniale (Veuve, NDLR) comme raison de ce geste.
Chose que Amidou Tiegnan n’a pas totalement reconnue en ces mots : « Je préfère rester sincère, j’ai tiré plus d’une dizaine de chèques sur son compte».
C’est sur cette note que l’audience a été suspendue et ramenée au 12 décembre 2024 à 9h GMT au TGI Ouaga 1.
Abdoul Gani BARRY
Burkina 24
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