Suspension du financement américain : Des OSC inquiètes du sort des malades du VIH

publicite

Donald Trump, président des États-Unis d’Amérique, a décidé de suspendre l’aide étrangère au développement pendant 90 jours afin, selon ses dires, d’évaluer l’efficacité des programmes et leur alignement avec la politique étrangère américaine. Au Burkina Faso, certains acteurs de la société civile en Santé s’inquiètent de ce qui va advenir de certains malades du VIH SIDA dont la prise en charge est assurée par l’USAID et le projet President’s Emergency Plan for AIDS Relief (plus connu sous l’abréviation PEPFAR). Nous avons rencontré Édouard T. Diapa, président du réseau convergence communautaire du Faso COCOFA et président de la coalition des réseau et association de lutte contre le VIH/SIDA et de la promotion de la santé CORAB pour en savoir davantage sur l’impact de cette décision.

La suite après cette publicité

La suspension de l’aide américaine au développement inquiète des acteurs de la société civile en Santé au Burkina. Cette aide « n’est pas alignée sur les intérêts américains et, dans de nombreux cas, est contraire aux valeurs américaines », argue Donald Trump pour justifier la suspension de 90 jours de l’aide étrangère au développement octroyée par le pays de l’oncle Sam à de nombreux pays. Et patatras, il n’en a pas fallu plus pour inquiéter des acteurs de la société civile au Burkina.

C’est une crise sans précédent en ce qui concerne la prise en charge des populations vulnérables selon Edouard T. Diapa, président du réseau convergence communautaire du Faso COCOFA et président de la coalition des réseau et association de lutte contre le VIH/SIDA et de la promotion de la santé CORAB.

Depuis plusieurs années, renseigne-t-il, des structures associatives au Burkina Faso jouent un rôle crucial dans la prise en charge médicale, la prévention et la protection des populations vulnérables, notamment à travers des projets financés par l’USAID et le President’s Emergency Plan for AIDS Relief (plus connu sous l’abréviation PEPFAR).

Lire aussi 👉 Suivi communautaire des activités de prestation services VIH/SIDA : La CORAB restitue ses résultats

Ces programmes, dit-il, assurent l’accès aux soins, aux traitements et à des services sociaux indispensables pour des milliers de personnes au Burkina Faso, en particulier les personnes vivant avec le VIH, la population en général et les acteurs communautaires à risque. Toutefois, la réévaluation et le réalignement des financements de l’USAID ont conduit à la suspension temporaire mais surtout l’accès aux services vitaux pour des centaines, voire des milliers de bénéficiaires. Cela, il ne le cache pas, inquiète.

Pourtant, le Burkina Faso a pris des engagements pour mettre fin au VIH, au paludisme et à la tuberculose d’ici 2030. Des engagements que le pays a pris avec l’accompagnement des partenaires tels que l’USAID. Pour Édouard Diapa, cette situation semble être un abandon en plein vol de l’État par ses partenaires. Un État qui, dit il, fournit déjà beaucoup d’efforts budgétaires dans la lutte contre le terrorisme.

Lire aussi 👉 Burkina Faso : USAID fait son bilan annuel dans le domaine de la santé

Il se demande d’ailleurs comment le Burkina va continuer à assurer la prise en charge des malades sous les antirétroviraux, la prise en charge médicale et la prise en charge du personnel qui s’occupe d’eux, étant donné que son partenaire américain quitte le navire sans crier gare.

« Je crois que c’est un manque à gagner pour les bénéficiaires, pour l’État burkinabè à travers le Secrétariat permanent de Lutte contre le VIH/SIDA et les IST (SP CNLS-IST). Le PEPFAR apporte un énorme soutien pour la lutte contre le VIH au Burkina Faso », souligne Édouard Diapa.

Edouard Diapa, président du Conseil d’Administration de Convergence Communautaire du Faso (COCOFA)

Le President’s Emergency Plan for AIDS Relief (plus connu sous l’abréviation PEPFAR) est faut-il le rappeler, un plan d’aide d’urgence à la lutte contre le sida à l’étranger que le président des États-Unis George W. Bush a lancé en 2003. Les États-Unis, selon des sources médiatiques, y ont investi plus de 110 milliards de dollars, permettant de sauver plus de 25 millions de vies. Ce programme est arrêté net par Donald Trump en 2025 juste après son investiture.

Le président du COCOFA est convaincu que l’onde de choc de cette rupture de financement va se ressentir à tous les niveaux de la lutte contre le VIH. Néanmoins, il dit espérer qu’à l’issue de ces 3 mois de suspension de l’aide américaine tout va reprendre de plus belle, même si les indicateurs n’augurent pas un bon présage.

Compter sur nos forces, une solution pour l’avenir

Qu’à cela ne tienne pour lui, c’est la preuve que quand tu dors sur la natte d’autrui, tu dors à terre. « C’est aussi pour cela que je crois que notre État a raison de dire qu’il faut travailler à être véritablement indépendant. C’est maintenant que tout le monde doit prendre conscience que chacun doit travailler et se rendre compte que notre gouvernement a une bonne vision. Nous devons les accompagner quel que soit alpha », reconnaît Édouard Diapa.

Il avoue par contre que l’ONU/SIDA rassure qu’il n’y a pas de rupture dans le financement sur les antirétroviraux, médicaments que les malades du VIH prennent de façon continue. Cependant, eux, en tant que structures associatives, rentent sur le qui-vive pour que cela soit une réalité. Il termine en plaidant pour le retour de l’aide américaine qui soulage beaucoup l’État burkinabè, éprouvé dans la lutte contre le terrorisme et sur les chantiers du développement.

« Enfin, je lance un appel pour demander au peuple américain qui est toujours resté fidèle au peuple burkinabè malgré les difficultés que le Burkina Faso traversait en matière de sécurité, comme d’autres peuples, à savoir le peuple néerlandais, etc. Je leur dis que les bons amis ne s’abandonnent pas au moment des difficultés », conclut Édouard Diapa.

Hamadou OUEDRAOGO

Burkina 24

❤️ Invitation

Nous tenons à vous exprimer notre gratitude pour l'intérêt que vous portez à notre média. Vous pouvez désormais suivre notre chaîne WhatsApp en cliquant sur : Burkina 24 Suivre la chaine


Restez connectés pour toutes les dernières informations !

publicite
publicite

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page