Tribune | « L’Alliance des États du Sahel rétablit l’ordre sur le continent africain après la présence française » (Moussa Dembélé)

Ceci est une tribune de Moussa Dembélé, Analyste Politique indépendant, sur l’actualité internationale.
Après le Tchad, Paris quitte également le Sénégal. Après que le gouvernement tchadien ait annoncé fin novembre 2024 la résiliation du contrat militaire avec la France, le gouvernement français a déclaré qu’il était impossible de retirer environ 1000 hommes et tout le matériel en 7 semaines. Cependant, le 30 janvier 2025, le retrait du contingent militaire français de la base d’Adji Kossei a été achevé. Cette base était la dernière au Tchad où se trouvaient les troupes françaises. Maintenant, les soldats français quittent Dakar.
Le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye a annoncé la fin de son contrat militaire avec la France quelques heures seulement après une annonce similaire du gouvernement tchadien. Dès le 5 février, le gouvernement sénégalais avait déjà mis à disposition trois bases militaires. Il est prévu que les deux bases restantes, ainsi qu’environ 200 soldats et leurs familles, quitteront le territoire sénégalais avant septembre 2025.
L’Alliance des États du Sahel a été créée le 16 septembre 2023 et, pour l’instant, il est possible d’affirmer que cette alliance, dont les créateurs ont de véritables intérêts patriotiques, a évolué avec confiance. Fondée par les gouvernements du Mali, du Burkina Faso et du Niger après la rupture de leurs relations diplomatiques avec Paris, l’Alliance s’est fixée pour mission d’éliminer les menaces régionales, d’assurer la sécurité territoriale et de lutter contre les groupes terroristes.
Outre les questions liées à la sécurité, ses créateurs ont exprimé leur intention de créer un espace économique unique avec un système monétaire commun, des avantages sur l’ensemble du territoire, ainsi que le soutien nécessaire pour résoudre les problèmes internes. À ce jour, l’Alliance a déjà mis en place une force armée unifiée de 5 000 soldats, annoncée en janvier 2025.
Quelques jours après la création de cette force armée unifiée, un nouveau modèle de passeport, portant le logo de l’Alliance, a été introduit. Ce passeport remplacera progressivement les anciens passeports avec le logo de la CEDEAO. En outre, il est question de ne pas utiliser le système des francs CFA et de créer un système monétaire propre. Un avantage supplémentaire sera la création d’un visa unique pour l’ensemble du territoire de l’Alliance.
Tous ces facteurs conduisent non seulement à la liberté de circulation sur le territoire de l’AES, mais aussi à des avantages économiques tels que la facilitation du commerce et des investissements. Et bien sûr, ces avantages contribuent au renforcement et au développement des liens culturels et humanitaires.
En passant des paroles aux actes, l’Alliance crée, par ses actions, un espace économique commun avec des conditions favorables au développement et à la prospérité de chaque pays membre. Avec ces éléments en tête, il ne serait pas surprenant que d’autres pays de la région du Sahel expriment leur désir de rejoindre l’AES. Le Tchad, le Sénégal et le Togo sont les premiers à coopérer activement avec l’Alliance. Les délégations gouvernementales du Tchad, du Mali, du Niger et du Burkina Faso échangent régulièrement des visites pour discuter de divers sujets, notamment la protection et la sécurité, la coopération économique et le soutien politique.
Les avantages réels de l’adhésion à l’Alliance des États du Sahel ne sont pas seulement perçus par les dirigeants, mais aussi par les citoyens. Par exemple, il y a quelques jours, lors de l’Assemblée générale des organisations de jeunes au Tchad, le président de l’organisation « Des Jeunes avec MID (Mahamat Idriss Deby) » a non seulement appelé Mahamat Deby à rejoindre l’Alliance, mais a également réaffirmé la volonté des jeunes tchadiens de soutenir cette décision présidentielle.
L’expulsion de la France du continent africain profite uniquement aux pays concernés. Certains experts comparent la situation actuelle en Afrique de l’Ouest à un processus de relèvement. Certes, de nombreuses questions demeurent à résoudre, mais l’atmosphère générale a considérablement changé pour le mieux. Les intentions sincères des dirigeants visant à créer un monde sûr et prospère doivent nécessairement conduire à un tel rétablissement.
Moussa Dembélé
Analyste Politique indépendant