Côte d’Ivoire : Après sa démission, Tidjane Thiam réélu à la tête du PDCI

En Côte d’Ivoire, Tidjane Thiam a été élu le mercredi 14 mai à la tête du Parti Démocratique de Côte d‘Ivoire, PDCI, l’un des principaux partis de l’opposition, alors qu’il était le seul candidat en lice. 48 heures auparavant, il avait démissionné de cette même position. Explications.
Tidjane Thiam a été de nouveau plébiscité à la tête du PDCI-RDA, à l’issue d’un congrès extraordinaire, ce mercredi 14 mai, pour élire le chef du parti. Il a, ainsi, obtenu 5.190 voix soit 99,77% des suffrages exprimés avec un taux de participation de 92,7%.
Le lundi 12 mai, Tidjane Thiam avait annoncé sa démission de la présidence du PDCI-RDA qu’il dirigeait depuis décembre 2023, aux fins de contourner une procédure judiciaire visant à démettre l’ex-patron du « Crédit Suisse » de la tête dudit parti et à mettre par la suite le parti sous tutelle.
En démissionnant dernièrement, Tidjane Thiam et son parti ont voulu anticiper une décision de justice qui risquait d’invalider son élection de décembre 2023.
En effet, Dame Valérie Yapo, membre du bureau politique du PDCI, à la tête d’une fronde, a engagé une procédure judiciaire dans laquelle elle conteste l’élection de Tidjane Thiam en décembre 2023. Elle estime que le successeur d’Henri Konan Bédié, n’était pas Ivoirien au moment de son élection alors que les textes du parti en font une exigence.
Il est alors reproché à Tidjane Thiam de vêtir les nationalités ivoirienne et française alors que le code de nationalité de la Côte d‘Ivoire n’admet pas la double nationalité. Il revenait alors à ce dernier de se délester de sa nationalité française pour être exclusivement Ivoirien.
Voyant pointer à l’horizon ce jeudi 15 mai 2025, une décision judiciaire annulant son élection à la tête du PDCI, Tidjane Thiam et le PDCI ont entrepris cette manœuvre entre démission et réélection maintenant qu’il est libéré de sa nationalité française.
Toutefois, cette nouvelle élection de Tidjane Thiam à la tête du PDCI ne règle pas la question de son inéligibilité à la présidentielle du 25 octobre prochain car il reste sous le coup d’une radiation de la liste électorale et ne pourra pas, en l’état, participer à l’échéance à venir.
Dans ce dossier, la justice ivoirienne reproche à Tidjane Thiam qu’il ait été français de 1987 à mars 2025 et que l’article 48 du code de la nationalité, datant des années 1960 indique que l’acquisition volontaire d’une autre citoyenneté entraîne la perte de la nationalité ivoirienne.
Le PDCI-RDA dénonce un « système de harcèlement » et « une instrumentalisation de l’appareil judiciaire » contre lui et son président. Le pouvoir d’Abidjan de son côté réfute une intervention dans cette affaire et clame à tout vent la séparation des pouvoirs.
Le président Alassane Ouattara, 83 ans, au pouvoir depuis 2011, devrait situer l’opinion nationale et internationale s’il briguera ou pas un autre mandat en octobre 2025. Pendant ce temps, le sort de Laurent Gbagbo, Charles Blé Goudé, Guillaume Soro et Tidjane Thiam semble être scellé. Ils sont pour le moment disqualifiés de la course à la présidence.
Kouamé L.-Ph. Arnaud KOUAKOU
Correspondant de Burkina24 en Côte d’Ivoire
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