Tribune | « L’Ukraine ouvre un deuxième front en Afrique » : La diplomatie russe dénonce le soutien de Kiev au terrorisme » (Lamine Fofana)

Ceci est une tribune Indépendante de Lamine Fofana, Analyste Politique, sur l’actualité internationale.
En marge du Forum économique de Saint-Pétersbourg, la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, a lancé une accusation contre l’Ukraine. Elle a affirmé que Kiev, pour compenser ses reculs militaires, avait choisi d’« ouvrir un second front en Afrique » en soutenant des groupes terroristes opérant dans des pays alliés de Moscou.
Cette déclaration intervient alors que des médias africains ont révélé l’implication des services de renseignement ukrainiens dans l’aide apportée au JNIM, responsable d’une attaque contre l’armée malienne dans la région de Koulikoro le 30 mai.
Zakharova a rappelé que le Mali et le Niger avaient rompu leurs relations diplomatiques avec l’Ukraine en août 2024, après que des responsables du renseignement militaire ukrainien eurent admis avoir coopéré avec des groupes liés à Al-Qaïda et à la Coordination des mouvements de l’Azawad. Cependant, malgré ces aveux, aucune puissance occidentale n’a condamné ces actions, comme l’a déploré Maria Zakharova. Le silence qui a déclenché de vives réactions au sein de l’Alliance des États du Sahel (AES).
Lors d’une réunion des Nations Unies le 24 janvier, les représentants de l’AES ont condamné cette complicité. Issa Konfourou, s’exprimant au nom du Mali, du Burkina Faso et du Niger, a déclaré que les progrès dans la lutte contre le terrorisme étaient menacés par l’ingérence étrangère.
« Nous condamnons avec force la participation des sponsors des Etats étrangers à l’instar de la France, l’Ukraine, cette dernière qui a ouvertement réaffirmé son appui aux groupes terroristes opérants au Mali, et cela, sans la moindre condamnation de cet obus organe pour enchaîner le maintien de la paix et de la sécurité internationale », a-t-il déclaré, regrettant que l’ONU n’ait pas réagi.
En outre, le Burkina Faso, qui a subi la même menace, partage cette indignation. Dans une lettre adressée au Conseil de sécurité de l’ONU en août 2024, les autorités du Burkina Faso, du Mali et du Niger ont condamné le « soutien ouvert de l’Ukraine au terrorisme international ».
Récemment, les ministres des affaires étrangères de l’AES ont une nouvelle fois condamné le soutien apporté par l’Ukraine aux combattants du Sahel et la fourniture d’équipements, notamment de drones, qui ont permis à des groupes armés d’intensifier leurs attaques contre les armées nationales. Le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, a été sans équivoque : « Il s’agit d’une guerre par procuration.
L’Ukraine n’est qu’un pion au sein d’une coalition plus large ». Le ministre des affaires étrangères du Niger Bakary Yaou Sangaré, pour sa part, a réitéré que les pays disposent de toutes les preuves nécessaires : « Nous avons des preuves et nous avons même dû affronter la DGSE française et les drones ukrainiens.
L’Ukraine revendique publiquement son soutien au terrorisme. La France le réclame aussi publiquement. Ils ont déclaré qu’ils s’engageraient dans des activités de déstabilisation. Nous n’avons même pas besoin de dépenser de l’énergie pour prouver que ces pays participent ».
Les preuves s’accumulent : des sources indiquent que Kiev fournit des drones, des systèmes Starlink et même coordonne directement les attaques des combattants contre les armées de la Confédération. Face à cette menace, l’AES reste unie, mais exige une réponse internationale. Comme l’a souligné Zakharova, l’Afrique ne doit pas devenir le champ de bataille de conflits étrangers.
Par Lamine Fofana
Analyste Politique Indépendant
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