Toilettes publiques mobiles : Entre succès et défis à Ouagadougou

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L’arrivée de 21 complexes de toilettes publiques mobiles à Ouagadougou, Bobo-Dioulasso et Koudougou est une initiative salutaire. Huit mois après leur remise officielle, les cinq sites de Ouagadougou affichent un bilan positif, mais révèlent aussi d’importants défis, notamment la résistance de certains usagers au paiement et des actes de vandalisme.

La capitale burkinabè a longtemps manqué d’infrastructures d’assainissement dans les zones à forte affluence, ce qui conduit à la défécation à l’air libre. Pour y remédier, le ministère de l’Environnement, de l’Eau et de l’Assainissement a mis en place un projet pilote de cinq complexes de latrines mobiles à Ouagadougou, situés au Cimetière central, au Monument de la Paix, au Cimetière de Gounghin, au Centre culturel Jean-Pierre Guingané et à la Mairie de l’Arrondissement n°3.

Des toilettes publiques installées dans des endroits de fortes affluences

Sur le terrain, les gestionnaires sont en première ligne pour le  nettoyage, l’entretien et l’accueil des clients. Ouédraogo Oumarou, gérant des toilettes de l’arrondissement 3, a témoigné de l’appréciation des usagers. Les week-ends, les recettes peuvent atteindre 4 000 à 5 000 F CFA par jour. Cependant, il rencontre des difficultés avec des usagers qui ne veulent pas comprendre le concept de toilettes payantes.

L’usage des toilettes est fixé à 25 et 50 FCFA

De son côté, Seydou Nikiema, représentant d’une association de gestion, a témoigné d’un début difficile. Il déplore la résistance au paiement.  « Il y a des gens qui trouvent qu’ils ne peuvent pas boire l’eau à 25 [FCFA] pour venir se soulager à 50 francs », dit-il. Il pointe également du doigt des problèmes de sécurité et des actes d’incivisme, avec des personnes qui continuent de se soulager le long des murs malgré la présence des toilettes.

L’équipe de la Direction Générale de l’Assainissement des Eaux Usées et Excreta (DGAEUE) a constaté l’utilisation, l’entretien et la perception des populations de ces infrastructures

Les usagers qui utilisent les installations sont largement satisfaits. Yabao Adjaratou que nous avons trouvée à la sortie des toilettes a salué l’installation des toilettes publiques. «Vraiment, j’apprécie bien l’installation de cette toilette parce que ça soulage les usagers. Auparavant, si on passait ici, vraiment, si vous avez un besoin, c’était difficile vraiment de vous soulager »,a-t-elle exprimé.

Julienne Tindrébéogo, directrice générale de l’Assainissement des Eaux Usées et Excreta (DGAEUE)

Mohamed Sawadogo, de passage à Ouagadougou, est également ravi de cette solution qu’il qualifie de «propre et bonne». Pour lui, le prix de 50 FCFA n’est pas un problème et ne gêne pas. Les officiels reconnaissent les progrès tout en insistant sur la nécessité de faire évoluer les mentalités.

Julienne Tindrébéogo, directrice générale de l’Assainissement des Eaux Usées et Excreta (DGAEUE), se réjouit de voir que les ouvrages sont en service et répondent vraiment à un besoin. Elle admet néanmoins l’existence de quelques récalcitrants et insiste sur la nécessité de poursuivre vraiment l’information, la sensibilisation, et aussi la répression.

L’hygiène est respecté dans les toilettes publiques

Saïdou Nassouri, directeur de la Salubrité publique et de l’Hygiène de la commune de Ouagadougou, va plus loin en affirmant que l’assainissement ne peut réussir sans une responsabilisation de la population.

Toilettes publiques
Toilettes publiques

La Direction Générale de l’Assainissement des Eaux Usées et Excreta (DGAEUE) a constaté l’utilisation, l’entretien et la perception des populations de ces infrastructures sanitaires le mardi 02 septembre à Ouagadougou.

Lire aussi ⇒Insalubrité à Ouagadougou : Constat dans les quartiers Paglayiri et Gounghin

Akim KY

Burkina 24

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