Ouagadougou : Des constats alarmants sur la gestion des eaux usées et excréta

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La Direction générale de l’assainissement des eaux usées et excreta (DGAEUE), en collaboration avec la Direction régionale en charge de l’Assainissement et la Police de l’Eau du Centre a mené une opération d’inspection et de sensibilisation le mercredi 24 septembre 2025 dans les quartiers de Dapoya et de Larlé à Ouagadougou.  Les résultats de cette tournée dressent un tableau alarmant de la gestion des eaux usées et excreta, avec des pratiques à haut risque pour la santé publique et l’environnement. Cette opération s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du décret portant réglementation de l’assainissement autonome des eaux usées et excréta au Burkina Faso.

Toilettes domestiques déversant directement dans le barrage, fosses septiques construites hors des concessions, eaux usées rejetées par les laveurs de motos dans les caniveaux autant de pratiques qui menacent la santé publique et l’environnement.

Au niveau du barrage de Tanghin, l’équipe a constaté que plusieurs toilettes domestiques sont directement raccordées aux réseaux d’évacuation qui se déversent dans l’eau.

Toilettes domestiques déversant directement dans les caniveaux

Mathieu Sédogo, riverain du barrage, témoigne de son impuissance face à ces comportements. « Des gens viennent vider leurs eaux usées directement dans le barrage. Quand nous essayons de les dissuader, certains nous menace. Ce qui crée un climat de méfiance entre voisins. Mais au final, ce sont nous, les habitants, qui subissons les conséquences », a-t-il souligné.

Toilettes déversant directement dans le barrage
Toilettes déversant directement dans le barrage

L’opération a aussi révélé que de nombreuses fosses septiques sont construites en dehors des concessions, parfois dans des conditions anarchiques. Certains habitants, sommés de se mettre en règle, reconnaissent la nécessité de changer leurs pratiques.

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Moussa Bandé, habitant de Dapoya, ayant une fosse septique hors d’usage et en dehors de sa concession, est sommé de se conformer à la règlementation dans un délai de 14 jours. « C’est une bonne chose, car cela concerne notre hygiène. Je vais creuser une fosse à l’intérieur de ma cour pour éliminer celle qui est dehors », a-t-il lancé

Des fosses septiques construites hors des concessions

A la suite des habitations et les constats dans les rues, l’équipe s’est déportée dans les gares notamment des transports en commun dans le quartier Larlé. Dans certaines gares routières, le spectacle est tout aussi inquiétant.

À la gare SKI de Larlé, les toilettes étaient pleines et dégageaient de fortes odeurs. Le chef de gare, Rachid Congo, a été sommé de prendre des mesures immédiates. « Nous reconnaissons notre tort et nous avons pris l’engagement de régler le problème rapidement », a-t-il admis.

Constat-dans-la-gare-SKI-
Constat dans la gare SKI

En revanche, des efforts ont été notés à la gare Rakiéta et à la gare STAFF, où les chefs de gare ont été félicités pour avoir respecté les recommandations d’hygiène. Pour Thomas Nonguierma, chef du service régional de la police de l’eau et de l’environnement du Kadiogo, ces pratiques constituent des infractions graves.

« La majorité des sites contrôlés ne respectent pas la réglementation en matière d’assainissement. Cela concerne le manque de fosses septiques, l’absence de toilettes adéquates et l’évacuation anarchique des eaux usées. Nous avons donné des délais pour se conformer. Ceux qui ne respecteront pas recevront une seconde convocation et seront traduits devant la justice », a-t-il souligné.

Mauvaise gestions des eaux domestiques
Mauvaise gestions des eaux domestiques

Il a rappelé que la loi impose à tout ménage et à tout établissement, public comme privé, de disposer d’un système de gestion des déchets solides et liquides, avec obligation d’avoir un puisard ou une fosse septique à l’intérieur des concessions.

Constat dans le quartier Dapoya
Constat dans le quartier Dapoya

Si certains habitants commencent à se conformer, les autorités insistent sur l’importance de la sensibilisation et de la répression pour inverser la tendance. « Les populations doivent comprendre qu’il est interdit de jeter les eaux usées dans la rue ou dans les barrages », a martelé Thomas Nonguierma. Pour lui, l’assainissement n’est pas une option, c’est une obligation.

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