PHOTOSA 2025 : Idrissa Zongo prend son appareil photo pour préserver l’âme de son village Nakamtiga

La troisième édition de la biennale photographique de Ouagadougou (PHOTOSA) poursuit son bonhomme de chemin. Elle se déploie à travers plusieurs expositions de photos qui ont toutes leur histoire en lien avec le thème de l’édition « (R)évolution ». Ce mercredi 26 novembre 2025, l’un de ces artistes intrépides a présenté sa collection de photos. Elles sont au nombre de six et retracent l’histoire du village Nakamtiga, une localité située à une trentaine de kilomètres de la capitale burkinabè. L’objectif de son projet est de préserver l’ADN de ce village avant que des projets d’urbanisation ne viennent tout emporter et priver la génération à venir de son histoire.
À 30 km de Ouagadougou, Nakamtiga, village chargé d’histoire, vit une transformation profonde au regard des projets de construction qui détruisent tout sur leur passage. Certes, les villes et villages doivent se développer, mais sauvegarder ces valeurs et cet ADN pour la génération à venir demeure un défi. Du moins, c’est la pensée du photographe Idrissa Zongo, originaire de cette localité. Pour le matérialiser, il a entrepris de mettre la main à la pâte à travers ce qu’il fait de mieux, son appareil photo.
Avec ses six images représentées dans cette troisième édition, l’artiste a voulu faire savoir à la jeune génération que des valeurs comme la solidarité, l’entraide et bien d’autres ont régné dans ce village, s’il venait à changer de visage.
« Dans l’histoire du Burkina Faso, nous n’avons pas trop de documentation. J’ai donc eu l’idée de faire des photos pour qu’on puisse préserver l’âme de ce village alors même qu’il subit les lotissements et l’urbanisation. J’ai fait le constat que, depuis que je connais mon village jusqu’à aujourd’hui, il y a eu beaucoup de changements, car le village n’est pas loin de la capitale et les gens viennent investir. Qui dit investir parle aussi de détruire l’histoire », s’est-il justifié.

Concrètement, à travers ces documentaires photo de vieilles dames, de vieilles pratiques et la matérialisation des différences en couleur noir et blanc, il a expliqué en large leurs illustrations.« Ici, on voit une lanterne avec une barre de fer avec des semences. C’est une technique pour garder ces semences pour la saison à venir.
Sur cette autre image, on voit ce vieil homme qui sort de son champ pour offrir du maïs après que nous ayons juste conversé. L’idée de cette image, c’est de mettre en lumière cet esprit de solidarité dans la localité. Mon action, c’est de vraiment mixer le comment avancer sans tout perdre », a-t-il ajouté.
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Idrissa Zongo est un photographe burkinabè dont le travail explore les dynamiques urbaines et les traditions en mutation. Son regard s’est affiné à travers plusieurs ateliers (workshops) et expositions collectives. Il est membre du Cercle des photographes du Burkina (CERPHOB).
Quant à ce projet, il entend le poursuivre pourquoi pas à vie. La troisième édition de PHOTOSA se tient du 22 au 29 novembre à Ouagadougou à travers des expositions, des formations et des ateliers au Ciné Wembtenga.
Abdoul Gani BARRY
Burkina 24



