Arabie saoudite : 340 personnes exécutées en 2025, un record inédit
L’Arabie saoudite a exécuté 340 personnes depuis le début de l’année 2025, établissant un nouveau record historique, selon un décompte de l’AFP basé sur les communiqués officiels des autorités saoudiennes. Ce chiffre dépasse le précédent record de 338 exécutions enregistré en 2024.
Le dernier cas en date concerne l’exécution de trois ressortissants saoudiens, condamnés pour le meurtre d’un citoyen soudanais. Les faits ont été rapportés le lundi 15 décembre 2025 par le ministère saoudien de l’Intérieur, dans un communiqué relayé par l’agence de presse officielle SPA. Ces exécutions portent ainsi à 340 le nombre total de condamnations capitales appliquées depuis janvier.
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Selon Amnesty International, qui recense les exécutions dans le royaume depuis 1990, l’Arabie saoudite figure parmi les pays ayant procédé au plus grand nombre d’exécutions en 2024, après la Chine et l’Iran. En dépassant le seuil atteint l’année précédente, le royaume établit un record inédit depuis que ces données sont rendues publiques au début des années 1990.
La lutte contre la drogue au cœur des exécutions
D’après les experts et les organisations de défense des droits humains, l’augmentation du nombre d’exécutions est largement liée à la campagne de lutte contre la drogue lancée par les autorités saoudiennes en 2023. Cette offensive vise notamment le trafic et la consommation de captagon, une amphétamine très répandue au Moyen-Orient.
Depuis le début de 2025, 232 personnes ont été exécutées pour des infractions liées à la drogue, contre 117 en 2024. L’Arabie saoudite est considérée par l’ONU comme l’un des principaux marchés de consommation du captagon, malgré son statut de première économie du monde arabe.
Les étrangers particulièrement touchés
Les ressortissants étrangers figurent parmi les principales victimes de cette politique pénale. En 2025, 193 étrangers ont été exécutés, dont 182 pour des affaires de stupéfiants. En comparaison, le royaume avait exécuté 129 étrangers en 2024, contre seulement 34 en 2023 et 2022.
Les ONG dénoncent une application de la peine capitale contraire au droit international. « Il ne s’agit pas de criminels violents, et la majorité sont des étrangers. Les exécuter va à l’encontre des normes internationales, qui limitent la peine de mort aux crimes d’homicide volontaire », a déclaré Harriet McCulloch, de l’organisation Reprieve.
Terrorisme et critiques internationales
En 2025, 36 personnes ont également été exécutées pour des crimes liés au terrorisme, dont deux mineurs, selon des organisations de défense des droits humains. Ce chiffre est en baisse par rapport à 2024 (49 exécutions) et 2023 (33).
Source : La Presse Ca
