Burkina : Le PNDES sous la loupe de Free Afrik
Le Programme national de développement économique et social (PNDES) sera soumis à des assises nationales le lundi 20 juin 2016. C’est dans ce cadre que l’institut Free Afrik, appuyé par Diakonia et la Coopération suisse, organise ce 18 juin 2016 un atelier de restitution de l’évaluation ex ante du PNDES à l’adresse de la société civile. De nombreuses insuffisances ont été mises en relief.
L’atelier de ce jour vise un objectif fondamental selon le Docteur Ra-Sablga Seydou Ouédraogo, Directeur exécutif de Free Afrik: « faire en sorte que les acteurs stratégiques de la société aient une connaissance critique de ce plan de développement avant d’aller aux assises nationales et que les assises ne soient pas une foire ».
De l’étude, il en est ressorti des faiblesses, des forces, mais aussi des recommandations, avec pour point d’ancrage les réels besoins des Burkinabè. Les acteurs de la société civile seront ainsi outillés sur la question, afin que leur participation aux assises soit utile.
Atouts du PNDES. Comme première force relevée, l’institut pense au taux de croissance de 7,3% que s’est fixé ce programme. Contrairement à la SCADD écoulée qui tablait sur un taux de croissance de 10%, Dr Ra-Sablga Seydou Ouédraogo juge ce nouveau taux réaliste : « Le PNDES en visant un taux de croissance de 7,3% est plus proche de la réalité, c’est une force », a-t-il noté.
En plus, étant un plan « ancré dans la vision et les axes stratégiques du programme du candidat Roch Marc Christian Kaboré », le risque de « dualité » ne saurait exister. Ce qui est de nature à faciliter son exécution.
Faiblesses. Les insuffisances ont aussi été identifiées. En premier lieu, le diagnostic qui permet de faire l’état de la société afin d’identifier les problèmes pour leur résolution apparait « sommaire » selon l’étude : « il est partiel, il est incomplet, par moment il est contradictoire, et des fois, les chiffres sont faux ».
A titre d’exemple, la stratégie pèche par l’insuffisance dans les perspectives en matière d’éducation. « Le plan n’indique pas dans le diagnostic que chaque 5 ans le nombre des étudiants des universités publiques est multiplié par deux », déplore Ra-Sablga Seydou Ouédraogo qui ajoute que « la stratégie n’explique pas la crise du LMD», non plus.
Le domaine de la santé révèle aussi des insuffisances. Une politique conséquente serait celle qui ferait un point d’honneur à l’investissement dans ce milieu : « Dans le secteur de la santé, la stratégie ne pointe pas une question centrale qui est celle de la faiblesse de l’investissement dans le secteur».
L’étude s’étonne par ailleurs que la question de la « bombe foncière » n’ait pas été prise en compte. Entendez par là, le contentieux des lotissements, l’accaparement des terres en milieu rural et urbain.
Programme du candidat et Programme national. Une approche comparative a également été établie entre le programme du président pendant la campagne, et le PNDES. La conclusion est que « les engagements pris par le candidat Roch Marc Christian Kaboré dans son programme présidentiel sont pour beaucoup minorés dans le plan PNDES ».
Pour exemple, Ra-Sablga Seydou Ouédraogo cite les 7500 forages prévus par le programme présidentiel contre 900 par le PNDES sur la même période. De même, « le candidat Roch Marc Christian Kaboré avait indiqué dans son programme qu’ils vont réaliser deux échangeurs à Bobo-Dioulasso. Il n’en est pas fait cas dans le PNDES ».
Enfin, l’étude recommande qu’un accent soit mis sur l’agriculture et l’élevage dans le plan d’industrialisation.
Issouf NASSA
Burkina 24
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