Inondations dans la Kossi : Plusieurs villages pris au piège par les eaux
Les pluies diluviennes enregistrées ces derniers jours dans la province de la Kossi n’ont presque rien arrangé. Des torrents d’eaux, ajoutées à l’installation tardive de la saison, ont plongé nombre de paysans dans le désarroi. C’est le cas à Dara, localité située à une quinzaine de kilomètres de Nouna où champs et maisons sont pris aux piège par les eaux.
A l’entrée de Dara, la psychose est visible. Certains même ne sont pas loin de troubles mentaux, comme l’indique un habitant du village. Les dégâts sont à la hauteur du choc.
Un enfant d’une dizaine d’années à peine, d’un air triste lâche, une phrase en Bwamou, traduite par notre guide : « chaque fois ils viennent nous voir, prennent nos noms et nous ne recevons rien ». Dans son innocence, le jeune Dabou Taro, dont les parents ont abandonné leur maison menacée par les eaux, cache mal sa déception vis-à-vis des autorités qui, selon lui, semblent rester muettes face au cri de cœur des populations sinistrées de son village. Sauf que cette année, la situation semble plus grave.
Sous les eaux qui entourent le village, de jeunes plants condamnés à « mourir sitôt nés ». Maïs, sorgho, sésame, niébé, aucun champ n’est épargné. A cela, il faut ajouter les risques sanitaires avec les habitations et les puits assiégés par les eaux.
« L’eau est à la hauteur des genoux dans les champs. L’installation tardive de la saison a fait qu’on n’a pas pu semer très tôt. Les plants sont encore jeunes donc ne résistent pas à l’eau. Nous ne sommes qu’en début août. Si cela doit continuer ainsi, nous craignons qu’après les champs, nos habitations ne soient ravagées par les eaux », raconte, peu optimiste, Valentin Yacoro, président CVD. Son seul espoir repose désormais sur une petite portion de champs de sésame.
Pour Laurent Dehoun, agent technique d’agriculture à la retraite, ressortissant de Dara, c’est suite à des pluies diluviennes qui sont tombées dans les Banwa que les eaux ont envahi le village et l’ensablement des cours d’eau expliquerait cette situation. Il propose de ce fait le curage immédiat de ces fleuves pour permettre le drainage des eaux.
«Pour cette année, c’est foutu ! Les villages environnants tel que Bankoumani, Sobon et Goni subissent le même sort et de nombreux jeunes de ces localités, n’ont eu d’autre choix que de partir en aventure. A long terme, il faudra trouver une stratégie pour maîtriser les eaux. Ce n’est pas la place pour la réalisation d’un barrage dans la zone qui manque », a indiqué Laurent Dehoun.
Merveille KAPIDGOU
Correspondant de Burkina24 à Nouna
Nous tenons à vous exprimer notre gratitude pour l'intérêt que vous portez à notre média. Vous pouvez désormais suivre notre chaîne WhatsApp en cliquant sur : Suivre la chaine
Restez connectés pour toutes les dernières informations !
Restez connectés pour toutes les dernières informations !