Souvenir: « Norbert Zongo craignait-il pour sa vie en empruntant le taxi quelques semaines avant son assassinat ? »
Dans cette lettre, Idrissa Diarra affirme se rappeler d’un moment de la vie du journaliste Norbert Zongo.
Un soir de novembre 1998, après le cours universitaire, en rentrant à la maison située au quartier « Zone Une », j’ai emprunté un taxi autour de 19h-20h devant l’Université de Ouagadougou, précisément sur l’avenue Charles de Gaulle.
Arrivé vers l’ancien Ministère de la Promotion de la femme (situé jadis sur la même avenue face à l’hôtel des finances), un passager descend, règle son frais et patiente, le temps de traverser la piste cyclable. Mais notre taximan met un peu plus de temps pour partir. C’est alors que le passager descendu se retourne pour demander si le taximan avait un souci avec lui, notamment du genre « somme incomplète payée ? ». C’est en ce moment que je constate qu’il s’agit de l’illustre Norbert Zongo. Quand il se retourne, l’on constate qu’il observe de façon insistante avant de traverser…
Pour rappel, moins d’un mois auparavant, le bruit courait qu’il avait fait l’objet d’une tentative d’empoisonnement qui avait sérieusement détérioré son état de santé.
Et dans le taxi, les murmures et commentaires allaient bon train et un passager – visiblement connaisseur et fin analyste-, d’affirmer qu’il emprunte le taxi pour plus de discrétion d’autant plus qu’il était en ce moment, hautement conscient d’être la cible d’attaques « terroristes » et funestes…
Par ailleurs, il faut le dire, l’opinion, l’approche journalistique ou de lutte (digne de courage intrépide) de Norbert Zongo alias Henri Sebgo, n’était pas totalement partagée par certains contemporains, même parmi ses confrères.
Dans un illustre débat sur le plateau de la RTB télé, invité à côté de Laurent Bado, Me Titinga Pacéré et un autre journaliste (autre en dehors du modérateur), ses prises de position faisaient l’objet de vives controverses de la part de Bado et plus particulièrement de son confrère ; ce dernier le critiquant frontalement dans un ton assez tendu (voir archives RTB). Ce fait interpelle et pousse à des questions légitimes ! Et si certaines opinions adverses sévères étaient aussi en réclusion à perpétuité dans le corps de la justice ? … ?
Ces controverses en rappel, montrent que Norbert Zongo était tout simplement un homme ordinaire comme chacun de nous, qui a pris consciemment le parti non moins risqué, de lutter courageusement pour la justice, les droits de l’homme et une bonne gouvernance. Qu’il soit récompensé auprès Du Très Haut.
Justice pour l’illustre disparu dans la Patrie des hommes intègres !
Idrissa Diarra
22 décembre 2016.
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