Procès de l’insurrection populaire : « Une comédie judiciaire » selon l’UGEB
Dix organisations de la société civile (OSC) ont manifesté, le samedi 20 mai 2017, à travers un meeting populaire en commémoration à la 27e année de la disparition de l’étudiant Dabo Boukary. La tribune a également été mise à profit pour dénoncer les différents dossiers de crimes économiques et de sang commis au Burkina et restés sans dénouement judiciaire.
Le Meeting populaire de dénonciation de l’impunité des crimes économiques et de sang organisé le samedi 20 mai 2017 à la Maison du peuple de Ouagadougou était l’une des deux activités prévues par le comité d’organisation des « Journées de dénonciation de l’impunité des crimes de sang et des crimes économiques ». La première a été un forum d’échanges et de témoignages sur les différents crimes restés impunis.
Au titre des crimes de sang, les 10 OSC, regroupant entre autres le Mouvement burkinabè des droits de l’Homme et des peuples (MBDHP), le Réseau national de lutte anti-corruption (REN-LAC) et l’Organisation démocratique de la jeunesse (ODJ) qui est une organisation estudiantine, ont énuméré le dossier Norbert Zongo et ses compagnons, les dossiers Thomas Sankara, Flavien Nebié, les martyrs de l’insurrection populaire et du Putsch de septembre 2015.
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Pour les crimes économiques, une longue liste a été égrenée. Il y a l’affaire de la réfection de la mairie centrale sous Simon Compaoré, l’affaire Ousmane Guiro, celle des maires révoqués pour gestion opaque des lotissements, les malversations à la CAMEG, les détournements sous la Transition, l’affaire des tablettes de l’Assemblée nationale.
Pour le porte-parole des OSC, Eli Tarpaga, la lenteur dans le dénouement de ces dossiers s’explique par le fait que « les tenants du pouvoir actuel y ont des choses à se reprocher » et poursuit-il, « tous les criminels de sang et économiques de tous les bords doivent rendre des comptes ». Et comme pour aiguillonner ses camarades de lutte, il précise que la lutte contre l’impunité est une course de fond : « C’est un combat de longue haleine » a indiqué Eli Tarpaga.
Le dossier en procès actuellement à la Haute Cour de justice, celui de l’insurrection populaire a été commenté par le secrétaire général de l’Union générale des étudiants du Burkina (UGEB), Vincent Bado. A en croire ce dernier, « le procès en cours n’est qu’une comédie judiciaire ». Et il poursuit, pour ce qui concerne le dossier Dabo Boukary, en affirmant que la pression a permis une avancée du dossier avec l’identification de sa présumée tombe.
« Mais, les étudiants ne doivent pas se laisser distraire, le chemin est encore long, souligne Vincent Bado. La pression doit être maintenue sur le pouvoir afin que la vérité et la justice soit rendue ». Tout en exigeant la lumière sur les différents crimes économiques et de sang, le regroupement des OSC a également dénoncé « les velléités du pouvoir du MPP de confisquer les libertés d’expression, de manifester ». Pour exemple, elles citent la proposition de loi sur le droit de grève.
Ignace Ismaël NABOLE
Burkina 24
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